Sa biographie
Née en 1955 à Périgueux (24)
Licence Arts plastiques Université Bordeaux III
Vit et travaille à Coulounieix-Chamiers (24)
Expositions personnelles :
– Galerie Mocquet, Périgueux en 2000.
– Galerie L’Appart, Périgueux en 2004.
– Château des Izards (24) en 2004.
– Centre culturel de la Visitation à Périgueux (24) en 2006.
Expositions collectives :
– Salon Week-End d’Art contemporain Gometz-le-Chatel (92) en 2001.
– Fonds Départemental d’Art Contemporain de la Dordogne en 2002.
– Sanilh’Art (24) en 2002 et 2004.
– Biennale des Izards (24) en 2003.
– Salon Art contemporain ARTEC (41) en 2005.
– Galerie La Réserve arearevue (75) en 2005. – « Vénus en Périgord » Château de Biron (24) en 2005.
– Biennale d’Allauch (13) en 2005
– Ancienne justice de Paix à St Cyprien (24) en 2006.
– Eglise de Sourzac (24) en 2006
Son univers
« Dans sa peinture, Évelyne Jaffrain élabore une surface qui se donne comme matière, voire comme matériau et évoque un vieux mur gravé par le temps, une porte rouillée ou une terre étrangère. Travaillées à l’horizontal, ses toiles viennent d’un corps à corps, où le geste de peindre relève autant du visible que du geste du sculpteur ». C’est ainsi que Daphné Le Sergent, dans la revue arearevues, présente l’œuvre picturale d’Évelyne Jaffrain, en préambule à l’entretien que l’artiste lui a accordé, livrant ainsi de précieuses indications sur sa technique, son travail sur la matière et le rôle qu’elle lui assigne : « les entailles interviennent dans la réalisation de mon travail en dernier lieu, après de multiples passages de couches de couleurs et de matériaux. Elles cernent la forme d’une part pour entrer en rupture avec l’ensemble obtenu, rentrant parfois en contradiction avec l’expressivité recherchée au départ. De l’autre, ces marques, au caractère violent parce qu’exécutées de façon soudaine, voire incontrôlée, se placent en confrontation avec la matière de la peinture, si longtemps travaillée et me permettent de créer une opposition. Dès lors que ces formes s’imbriquent les unes dans les autres, ce sentiment d’opposition qui naît de leur reconnaissance symbolique s’estompe et laisse place à une sorte d’intimité, relevant presque de l’intimité amoureuse. Là, le féminin et le masculin, projetés dans la peinture, s’imprègnent tant l’un de l’autre qu’ils n’émergent plus en tant que sujets mais participent à la matérialité de l’ensemble. C’est comme si le rapport fond/forme s’estompait dans un mariage formel ». « La matière, précise encore l’artiste, montre en même temps qu’elle cache, comparable à une vibration, oscillant sans cesse entre deux points, deux états ou entre l’autre et soi. Elle charge ainsi la toile d’une présence maximale, d’une force presque masculine. Dans ce mouvement incessant, une forme de partage se crée. Partage entre la mémoire des objets et le vivant, partage entre les traces de mon passage dans la vie et leurs traductions figurées sur la toile, et l’appropriation par le regard de l’autre. Je comparerais cela à une archéologie personnelle, intime, où les choses, si elles ont une apparence, possèdent néanmoins un passé. Celui-ci existe et vit encore ». Sur cette notion d' »espace intime », Évelyne Jaffrain évoque également le rapport que la toile entretient avec le regard extérieur qui vient se poser sur elle : « il y a effectivement une intimité entre le regardeur et le tableau, en ce sens qu’il est invité à « fouiller avec ses yeux » dans les différentes couches de peinture, à deviner ce qui s’y cache. Celles-ci deviennent presque des strates géologiques ;
l’espace n’apparaît pas donné dans la seule dimension de l’instant, mais dans l’effort du regard en tant que percée. Le visuel ne serait pas alors qu’une simple image mais au contraire doté d’un mouvement, d’un désir, qui le pousse toujours à gagner ce qui lui est encore inconnu. En cela la peinture pourrait être une métaphore de l’acte amoureux et faire corps avec la chair de la toile. On pourrait parler d' »intime » dans le processus
créateur ». (Extraits de l’entretien réalisé par Daphné Le Sergent pour la revue arearevue)s(, n°10, été 2005.)
A propos de l’oeuvre
« L’impact émotionnel, oscillant entre trouble et fascination ou encore entre désarroi et passion, engendré par la découverte du Sénégal a donné lieu à la réalisation d’une série de toiles dont Afrina-tôle. Cette oeuvre propose une approche de l’intemporalité aux sonorités musicales à peine étouffées chargées de poussières et de pigments ocre ou noir comme un hymne à la terre africaine.
Cendres de bois, sable, pigments ou encore scarifications s’imposent par la nécessité impérieuse de vouloir traduire le plus grand dénuement dans lequel se trouvent certains peuples aux portes de l’Europe.
La découverte, notamment, de l’habitat africain constitué de tôles rouillées ou encore de vieux bouts de bois et chiffons colorés entrelacés, a été déterminante pour la création de Africa-tôle.
Garder trace de mon voyage, an usant de certains matériaux ou moyens, c’est comme vouloir rendre captives dans la matiére, toutes les vibrations ressenties ».