DELESALLE David – « Juliette et Roméo (2) »

Sa biographie

David DELESALLE

Né en 1974 à Lesquin (59).
DNAP École Régionale Supérieure d’Expression Plastique de Tourcoing (59).
Maîtrise de Sciences et Techniques Art et Communication, Université de Valenciennes (59). Vit et travaille à Allemans (24).

Principales expositions personnelles :
2010 Sine qua non, Musée Bernard d’Agesci (79).
2011 Vice versa, Centre Culturel de la Visitation, Périgueux.
2012 Le tour est Joué, réalisations d’estampes en résidence de création au TdM, Joué-sur-Erdre (44).
2013 Estampes et matrices, Artothèque de l’Aisne (02).

Principales expositions collectives :
2011 Biennale internationale de gravure contemporaine, Liège (Belgique) ; Biennale internationale d’estampe contemporaine de Trois-Rivières (Canada).
2013 Estampe dans la ville. Estampe contemporaine, Dreux (28).

Acquisitions publiques :
2009 Fonds Départemental d’Art Contemporain, Dordogne.

Son univers

David Delesalle a toujours mené de front peinture et gravure, en parvenant non seulement à faire cohabiter ces deux techniques, mais aussi à les rendre complémentaires. La gravure permet un rapport très physique à la matière : le bois est travaillé directement avec l’outil et la technique d’encrage au rouleau s’apparente aux gestes du peintre. En revanche, lorsqu’il pratique la peinture, David Delesalle privilégie le contact avec le support lui-même, en faisant appel à tous ses sens.
Ce travail plastique, volontairement laborieux, va de pair avec la démarche de l’artiste : les objets ou les formes qu’il choisit, sont reproduits d’abord quotidiennement, comme pour en épuiser toutes les possibilités. Les images accumulées sont ensuite assemblées pour donner vie et matière à une nouvelle oeuvre.

Ces compositions permettent à l’artiste de « ressentir la création ». Pour ce faire, David Delesalle travaille à partir d’objets de notre quotidien, auxquels nous portons souvent peu d’intérêt. En les représentant, l’artiste nous oblige à repenser notre manière de les percevoir, et interroge notre rapport à l’image, entre réalité et simulacre.

L’utilisation de certains objets de notre vie quotidienne, tels que la prise électrique, le clou, la bétonnière ou le jouet, est aussi une façon, pour l’artiste, d’interpeller le spectateur et de créer en lui une sensation de « déjà vécu ». Mais son choix est aussi plastique. Opérant un cadrage précis, l’artiste nous offre une lecture directe de l’objet.
À la différence des natures mortes, où les éléments du tableau sont agencés selon une certaine mise en scène, en fonction de leur texture et de leur symbolique, les oeuvres de David Delesalle ne se situent pas dans une narration. C’est l’objet pour lui-même qui est montré. Sans a priori, l’artiste accepte de se laisser surprendre, et son choix se fait en fonction de la nature des objets, même s’il opte plutôt pour ceux qui ont gardé leur forme originelle.

Soucieux d’être accessible au plus grand nombre, David Delesalle aime le dialogue : sans chercher à être dans la revendication, il souhaite que le spectateur puisse s’approprier ses oeuvres et les interpréter, à la lumière de son propre vécu.

A propos de l’oeuvre

Juliette et Roméo (2), gravures sur bois de fil, 100 x 65 cm l’une, 2013
Oeuvre acquise par le Conseil départemental de la Dordogne en 2013

Après son Playmobil, David Delesalle aborde aujourd’hui un autre jouet emblématique : le clipo. Créé dans les années 1980, il est composé d’une multitude de petites pièces en plastique coloré. Les deux gravures représentent la figurine féminine et masculine, caractéristiques de ce jeu. En les retrouvant par hasard dans une caisse à jouets, l’artiste a été frappé par leurs lignes épurées, toujours très actuelles.

Représentées en gros plan, grâce à un cadrage serré, les deux figurines semblent prendre la pose, nous offrant l’exclusivité d’un portrait décalé : couchées sur le côté, comme maquillées et coiffées pour l’occasion, elles dévoilent avec leur plus grand sourire une autre facette d’elles-mêmes, en exhibant leurs petits plots.
Fidèle à sa démarche, l’artiste parvient à renouveler notre intérêt pour des objets qui nous rassemblent autour d’une culture et d’une mémoire communes, et grâce à un savant travail technique, réussit à restituer le rendu de la matière plastique. Enfin, les prénoms de ces deux figurines – en référence à un des couples les plus célèbres de l’histoire du théâtre – renforcent ce sentiment de connivence, et leur inversion – honneur aux dames – n’en est que plus savoureuse.

Sortis enfin de l’anonymat, voici nos deux clipo soudain célèbres, hommage mérité au regard des moments inoubliables passés avec eux.

David Delesalle
Le Siette
24600 Allemans
Tél. 06.88.27.03.86
delessalle.david@wanadoo.fr