SYLVESTRE Dominique – « Triptyque Islande »

Sa biographie

Dominique SYLVESTRE

Née en 1950 à Alençon (61). Études aux Écoles des Beaux-Arts d’Angers et de Caen. Vit et travaille à Mauzens-et-Miremont (24).
Expose régulièrement en Dordogne depuis 1971.

Expositions (sélection)
2016 Château d’Excideuil (24) ;
Peinture, L’atelier galerie, Lyon (69).
2015 Écriture tissée, L’atelier galerie, Lyon (69).
2012 Galerie Faerch, Danemark.
2009 Installation de masques et de costumes pour les 40 ans
du Temps Fort Théâtre, Musée d’Art et d’Archéologie, Périgueux (24).
2004 Exposition Ex-île, Galerie L’App’Art, Périgueux.

Acquisitions publiques
2013 Fonds Départemental d’Art Contemporain, Dordogne (24).
2011 Fonds Départemental d’Art Contemporain, Dordogne (24).

Son univers

Quand la complexité tend ainsi à l’épure, exploit d’une synthèse conquise par de longs polissages, nous sommes dans les « écritures tissées » de Dominique Sylvestre, formes abstraites nées de haïkus, ces courtes sentences issues de la tradition japonaise (3 phrases de 5, 7 et 5 syllabes). L’artiste use d’une écriture en boucle, superposée, poncée, tout en épaisseurs et transparences, pour arriver à une trace, une archéologie de graphie. Dire l’essentiel en un vertige : tout un art, des mots comme du trait. Venir et revenir sur l’ouvrage pour s’arrêter « juste », saisir l’instant, trouver le sens, l’harmonie.

« Je suis encore au début de cette exploration graphique aux allures de méditation. C’est
un monde à part. »
Elle avance sur ce chemin escarpé depuis sa calme campagne du Périgord noir, protégée des tumultes du monde, immergée dans son travail, « tournée vers la recherche du beau, un baume qui ne peut faire que du bien ». L’art du haïku, par son exigence, son enfermement, la pousse parfois à saturation. Elle peut ainsi s’arrêter plusieurs mois.
Comme elle maîtrise bien d’autres techniques et disciplines, elle se tourne alors vers la peinture pour sortir de nouvelles émotions, avec des gestes plus amples et davantage d’élan, sur de grands formats. « Mes peintures racontent, on y trouve des visages cachés.
C’est une mise en scène de la matière et de la couleur, du théâtre sur toile. » Une pratique qui prend de plus en plus de place dans sa vie, avec une dizaine de tableaux par an.
Dominique Sylvestre ne pourrait pas travailler ailleurs qu’à la campagne, ingrédient constitutif de son oeuvre. Elle passe l’hiver dans une petite île des Canaries, entre le
basalte et l’océan à perte de vue. « Je peins et j’écris des haïkus dans ce lieu isolé. Le bleu là-bas et le vert en Périgord, j’aime ces deux atmosphères si différentes. »
Comme les saisons, l’oeuvre de l’artiste se renouvelle dans le temps. « Chaque phase porte la trace de l’autre, sans rupture. » Elle progresse au gré d’univers qui s’interpénètrent et s’enrichissent mutuellement. Haïku, peinture, théâtre. « Et maintenant le jardin, que je travaille comme une oeuvre d’art, et qui embellit les portes ouvertes que j’organise dans l’atelier. » Cette possibilité de choix — dans les techniques, les matières, les rythmes et l’énergie — lui permet d’aller vers le repli ou la libération, comme les pulsations d’un même coeur. Et de trouver un équilibre.

Chaque projet d’exposition est un rendez-vous stimulant qui lui donne envie de créer pour aller au devant des regards. « Comme le théâtre, une peinture a besoin d’être jouée. »

A propos de l’oeuvre

Triptyque « Islande » – Acrylique sur toile – 100 x 220 cm – 2015
Oeuvre acquise par le Conseil départemental de la Dordogne en 2016

« L’oeuvre évoque ce pays que je ne connais pas et sur lequel j’ai beaucoup lu. J’y vois l’évocation du froid et de la glace, les lumières qui vont avec. Dedans, j’ai inventé une
histoire et chacun fera de même en la regardant. Pour moi, ces glaciers évoquent des personnages, à la manière des visages que l’on devine dans les nuages. Ils flottent sur un monde prêt à fondre. Il y a dans cette vision quelque chose d’éphémère et d’éternel.
C’est, je le pense, on me le dit, un paysage paisible. »