RATIB Farouk – Sans titre

Sa biographie

Farouk RATIB

Né à Rabat (Maroc) le 20 février 1949. Arrivé en France en 1960. De 1970 à 2010, peintre décorateur puis assistant scénographe et scénographe, chef décorateur (opéra du Rhin à Strasbourg, Opéra de Lyon, Capitole de Toulouse). Expositions 2016 Exposition personnelle à la galerie Sauvage Dumas à Civray (86). 2015 Sélectionné parmi les 12 candidats au Challenge Egrégore, Marmande (47). 2014 Exposition personnelle, Galerie Égrégore, Marmande (47).

Son univers

Farouk Ratib et son épouse Dominique, également artiste, se sont installés dans le Périgord noir, en 2010. Après huit ans passés à Toulouse, sa carrière de décorateur de théâtre s’étant aussi déroulée à Strasbourg et Lyon, il se consacre enfin pleinement à ses créations. « J’ai travaillé pour et avec de grands metteurs en scène comme Planchon ou Chéreau, c’était passionnant. Avec mon équipe, nous faisions passer le projet du scénographe de l’état de maquette au format réel, sur 12 mètres de haut. » Sa vie lui apparaît encore comme un rêve éveillé, lui qui, enfant pauvre du Maroc, réalisait des bas-reliefs de sable sur la plage. « J’étais aussi passionné par les dictionnaires : en voyant la tête de Victor Hugo, j’ai réalisé son buste dans du plâtre, avec une fourchette. Sur mon cahier, je dessinais les scènes décrites face au texte et le professeur m’encourageait. » La famille s’installe à Strasbourg en 1960. Alors que l’adolescent rêve d’entrer à l’école des arts décoratifs, son père cite le jeune voisin mécanicien en exemple : artiste n’est pas un métier. « J’ai visité les coulisses du théâtre et j’ai su ce que je voulais faire. J’ai réussi à y entrer comme aide machiniste, puis j’ai appris la peinture et la préparation des couleurs à base de pigments, et j’ai été formé par le chef de plateau. » Avec ces connaissances, il part en tournée pour réaliser les retouches. Il rejoint ensuite le Théâtre national populaire de Villeurbanne pendant dix ans, travaille pour le festival de Bayreuth en qualité d’assistant décorateur. Sa réputation et son expérience lui permettent de se lancer en indépendant et d’aller où on le demande, y compris pour des décors de cinéma : Nancy, Paris, Italie… « J’ai appris à chaque fois des techniques et j’ai fait de belles rencontres. » Mais il n’a aucun temps mort pour ses propres créations : une frustration s’installe. Peu à peu, le numérique bouscule son horizon professionnel et il choisit, sans regret, de se consacrer à ses propres oeuvres. « Au début, je retrouvais ma main du théâtre en peignant, alors j’ai essayé la main gauche.» Il exploite toutes les techniques acquises durant sa carrière et affectionne notamment le papier kraft marouflé sur toile. « Une toile tendue sur châssis ne convient pas car je travaille à plat. Je vernis ensuite. » Il cultive l’humour grinçant, représente le monde avec force et aime changer souvent de propos, dans la même veine. « L’important est de conserver la même écriture. » Il enchaîne des séries limitées et se dirige vers le grand format. Il est aussi tenté par les volumes, fort de ses travaux pour l’opéra, notamment un Christ de sept mètres sculpté dans la masse. Maintenant seul face à ses tableaux, l’artiste tient à les partager et recherche les échanges. La galerie Égrégore, à Marmande, le soutient et le présente de façon permanente, après une exposition personnelle, et l’a aussi choisi pour un concours sur le thème du bonheur.

A propos de l’oeuvre

Sans titre – Peinture acrylique,
encres sur papier marouflé sur toile – 120 x 90 cm – 2013
Oeuvre acquise par le Conseil départemental de la Dordogne en 2016

« Cette oeuvre est importante pour moi car elle représente la machinerie de théâtre, l’univers qui a été le mien pendant des années, qui invite au rêve et au voyage. C’est une sorte de bateau à aube, en bas, traînant une structure qui représente des scènes de théâtre, en montant dans les étages, avec beaucoup de couleurs. J’ai eu un petit pincement au coeur car c’est la seule que j’ai réalisée sur ce thème, mais je suis heureux qu’elle aille au devant de publics différents, dans des écoles notamment, contrairement à des achats en galerie qui sont souvent destinés à un intérieur particulier. »