CLERGERIE Lydie – « Yggdrasil »

Sa biographie

Lydie CLERGERIE

Née en 1965 à Périgueux (24).
Formation de styliste modéliste, Paris Institut Modéliste (75).
Vit et travaille à Tourtoirac (24).

Exposition
2017 Duos de matières sur une scénographie textile avec des pièces en porcelaine ;
exposition prévue avec deux céramistes, château d’Excideuil (24).
2016 Moko, parures féminines, Salle Attane, Saint-Yrieix-la-Perche (24) ;
Singularités plurielles, Parcours de l’Art, Avignon (84).
2015 Installation pour le Festival du lin (Normandie).
Octobre 2014/Janvier 2015
Résidence en Nouvelle-Zélande.
2014 Accompagnement à la réalisation d’une fresque avec les étudiants
du lycée agricole de Coulounieix-Chamiers, sur l’empreinte carbone.
Travail avec les résidents de l’EHPAD de Lanouaille (24) sur le thème des couleurs.
2013 L’imagination de la Saint-Jean d’été (à partir du texte de Rudolf Steiner)
Moulin de la Baysse, Excideuil (24) ;
Tri PHASÉES, Saint-Jean-de-Côle (24).

Son univers

Originaire du Périgord, Lydie Clergerie est ravie d’y être revenue, pour le lien privilégié avec le rythme de la nature. « Mais j’adore aller voir ce qui se passe ailleurs et visiter des expositions, regarder ce que racontent les autres artistes et comment. » Sa démarche artistique exprime sa profonde sensibilité environnementale. Ainsi, son exposition à Excideuil en 2013 a croisé les approches — mythes et légendes, remèdes traditionnels et découvertes scientifiques — autour d’un bréviaire dédié aux plantes de la Saint-Jean. Sans culpabiliser le public, elle invite au questionnement.

C’est dans un pays peu impacté par l’homme, végétation endémique et biodiversité, qu’elle a modifé son rapport à l’espace : les mois passés en Nouvelle-Zélande l’ont coupé de sa famille, de sa culture et de sa langue. « J’ai pu visualiser des choses plus grandes et plus abstraites. Désormais, je pense que des créations resteront figuratives, notamment sur la représentation féminine, et d’autres plus abstraites, sur l’environnement. J’adore le figuratif, du fait de mon premier métier de styliste, je connais bien la silhouette humaine. L’abstraction est plus compliquée. » Elle travaille depuis peu en lien avec un architecte qui entre au coeur de sa démarche artistique. « Il a enrichi mon approche de l’abstraction par l’aspect géométrique. On apprend l’un de l’autre, en miroir. »

Reçue à l’autre bout du monde par un galeriste français, elle a réalisé une série de sculptureschaussures, restée sur place, qui témoigne de sa préoccupation du statut des femmes. Ses recherches sur la culture maori nourrissent son oeuvre depuis. « Le tatouage parle de transmission, de rang social. Je me suis intéressée à celui des femmes. J’ai fait le lien entre nos trousseaux de mariage et ces tatouages qui disparaissent. » Pour son installation, l’artiste a travaillé sur les draps de ses aïeules et des chemises de femmes. Les symboles maori y sont reproduits avec des torons de papier de soie rebrodés.
Les passerelles qui s’établissent à l’occasion de ses expositions, avec les personnes âgées ou les scolaires, sont une autre priorité de l’artiste. À l’EHPAD de Lanouaille, elle a travaillé avec la conteuse Monique Burg. « Nous avons associé un souvenir, une parole sur le thème de la couleur, autour de la notion de persistance, de grand teint en textile. » Les résidents ont été photographiés devant leur couleur préférée et une oeuvre collective multicolore est née.

L’atelier de Lydie Clergerie est un lieu de partage, elle y travaille et y reçoit des élèves depuis 2010.
« Je leur enseigne moins la technique que la capacité à raconter des histoires et explorer leur imagination. C’est un espace de liberté, y compris pour les adultes qui s’autorisent à réaliser ce qu’ils ne pensaient pas possible. » La création jaillit souvent de sa vie sociale, pas seulement dans la solitude de l’atelier ou de ses promenades en forêt.

A propos de l’oeuvre

Yggdrasil – Installation (textiles, fils, papier de soie noir) – 180 x 150 cm – 2016
Oeuvre acquise par le Conseil départemental de la Dordogne en 2016

« Visuellement, cette oeuvre est assez forte, elle est grande, elle interpelle. C’est le nom de l’arbre cosmique, de la connaissance et de tous les savoirs, dans la mythologie scandinave. L’arbre est un symbole fort dans toutes les civilisations. Il relie le cosmos au monde souterrain, avec une dimension ésotérique. Yggdrasil, qui associe toutes les connaissances, est toujours vert : j’ai eu envie de le représenter d’une silhouette humaine et de couleur noire, avec du charbon au sol, pour évoquer l’empreinte carbone. L’arbre capte et stocke le carbone, qui part dans l’atmosphère quand il brûle. Au premier abord, cela peut apparaître négatif, mais cette oeuvre est en croissance, l’arbre continue de pousser. Cette mythologie est passionnante, avec ses royaumes qui se croisent et ses créatures, ses circulations. Je souhaite faire encore d’autres séries, dans le prolongement.

J’aime travailler sur les contes, avec une double lecture. »