AJAJ Monif – « Ta mère ! (insulte) »

Sa biographie

Monif AJAJ

Né en 1968 à Deir Ez-Zor (Syrie).
Diplômé de l’Académie Bélarusse des Beaux-Arts de Minsk, 1995.
Premier prix du concours des jeunes artistes syriens, 2006.

 

Expositions
2017 Exposition prévue à Saint-Junien, en Haute-Vienne (centre culturel) ;
Exposition prévue à Montréal (Canada).
2016 Saison Synoptiques, Excit’oeil (Excideuil).
Festival du Proche-Orient (Périgueux).
2013 Exposition à la galerie des Consuls de Saint-Junien (Haute-Vienne).
2011 Salon Art Dubaï.
2010 Galerie artspace Dubaï.
2009 2007, 2004, Galerie Zara, à Amman.
2006 Khan Assad Pasha and.
2005 Darat al Founoum, à Amman.
Son travail figure dans des collections privées ou nationales : British
Muséum (Londres), Darat al Founoum (Amman), Ministère de la Culture
(Damas).

Son univers

Des corps suppliciés, martyrisés, démembrés. Une dynastie de despotes ridiculisée par ânes interposés et faces boursouflées. Des dents comme des crocs et des cris étouffés.
L’oeuvre de Monif Ajaj transpire la terreur sous couvert de parodie.
Réfugié de Syrie, Monif Ajaj vit en Dordogne depuis 2012 où il a rejoint son épouse périgourdine. Il poursuit ici son travail interrompu par la situation dans son pays.
L’essentiel de ses oeuvres est resté en Syrie : les tableaux « visibles » par le régime enfermés dans son atelier, lequel a été perquisitionné après son départ, les autres, plus subversifs, cachés dans la cave d’un ami. Monif Ajaf ne sait ce qu’ami et peintures sont devenus.
L’artiste a étudié pendant six ans à l’Académie Bélarusse des Beaux-Arts de Minsk et
obtenu son diplôme en 1995. Après son service militaire, il enseigne les arts plastiques à l’université. Ses premières aquarelles représentent des détails urbains de Damas. En 2004, il expose à Amman (Jordanie) et son oeuvre commence à prendre une dimension politique : « Je m’y suis toujours intéressé, ça fait partie de moi, donc de mon oeuvre. » Il bascule dans la contestation en 2007, dépeint la guerre en Irak et la situation en Syrie.
« Dans les rues, il y a partout des affiches avec la famille Assad. J’ai repris cette composition en remplaçant chacun par des ânes. J’ai participé à un concours et j’ai eu le prix ! Ce tableau posait un problème à la censure : me sanctionner revenait à souligner le lien que j’établissais… » De quoi l’encourager dans la transgression. En 2009, il expose en Jordanie une série consacrée aux souffrances des prisonniers politiques baptisée Avant la
tragédie. Prémonition.
Monif Ajaj est imprégné de nombreuses influences et maîtrise de multiples techniques :
huiles ou acryliques sur toile, craie, pigments, encres, fusain ; sur petits ou grands formats, selon le support. « Je regarde peu ce que font les autres. J’ai appris l’anatomie, je connais les classiques et j’ai créé mon style, expressionniste, formaliste. Je connais les règles, pour mieux les dépasser. »

A propos de l’oeuvre

Ta mère ! (insulte) – Craie et aérosol sur papier – 140 x 99 cm – 2012
Oeuvre acquise par le Conseil départemental de la Dordogne en 2016

« J’ai passé une semaine dans un état de grande colère, après certains événements et le silence pesant sur le régime syrien qui torture depuis 50 ans, et j’ai dessiné des victimes en me plaçant dans la peau du tortionnaire : quel est son état d’esprit quand il les brutalise puis qu’il les tue ? Je n’ai pas trouvé la raison qui donne droit à cela. » C’est l’une des cinq toiles d’une série de même inspiration, avec un graph reprenant des insultes proférées par les bourreaux, positionné sur un dessin représentant des corps martyrisés.