DURAFFOURG Roxane – « Paysage en rouge et vert »

Sa biographie

Roxane DURAFFOURG

Née en 1980 en Dordogne.
Vit et travaille à Saint-Germain-et-Mons (24).

Expositions
2016 salle « Maison Labonne », Saint-Benoît-du-Sault (36).
2015 Exposition personnelle, salle « Maison Labonne »,
Saint-Benoît-du-Sault.
2015 Exposition personnelle au « Caveau des artistes »,
Saint-Claude (39).

 

Son univers

Née dans une famille d’artistes peintres, Roxane Duraffourg n’a pas voulu entreprendre d’études artistiques, mais a choisi l’histoire de l’art, préférant l’apprentissage des courants artistiques à la pratique. Passionnée par le Moyen Âge, elle a d’abord pratiqué l’enluminure puis s’en est détachée pour explorer sa propre créativité. « La copie d’ancien m’intéressait techniquement. La pratique du dessin est essentielle dans mon parcours. » À partir de 2005, elle passe d’une précision graphique à une approche plus intérieure. Les couleurs l’emportent sur la reconnaissance de la forme. « Je suis attachée à la minutie, la précision. Je ne suis pas allée dans une école d’art, ce qui me donne plus de liberté. Ma pratique est académique, mais autodidacte. »
Ses premiers chocs visuels ont lieu lors de voyages au Brésil et au Maroc. « J’avais besoin de faire des croquis avec des couleurs, de transposer le réel. » Son oeuvre montre des paysages ou des natures mortes, pas des personnages. Le réel ne lui suffit pas, elle veut plus d’émotion encore. « Mon travail est précis et figuratif, mais j’aime que le public retienne un sentiment, si possible celui que j’ai éprouvé. On reproche à la peinture figurative de mettre l’accent sur le motif, mais c’est d’abord « une surface plane, recouverte de couleurs, en un certain ordre assemblé » comme le dit le peintre nabi Maurice Denis. »

Entre le croquis et l’esquisse, l’artiste va vite, fige les couleurs et les formes, sous peine de se lasser de ce qu’elle a en tête. Elle arrête son travail quand le tableau correspond à celui
qu’elle a construit, quand elle retrouve la sensation initiale. Une fois terminé, elle le met sous verre comme elle le mettrait dans un coffre : il ne lui appartient plus.
Ses père et mère ont pratiqué la peinture à l’huile, domaine que Roxane Duraffourg ne souhaite pas investir pour l’heure. « J’aime le papier et tout ce qui lui est lié : aquarelle,
graphite, pastel… La rapidité d’exécution m’importe. Le pastel permet d’aborder très vite la composition globale, en travaillant par couches successives jusqu’à la version définitive,
comme la peinture à l’huile. »

Très intéressée par la transmission, la jeune femme donne des cours. Tirant leçon de sa propre émancipation vis-à-vis de ses parents artistes, elle considère que ses élèves doivent
se trouver par un travail d’observation et un bagage technique. Cette passionnée du XIXe siècle aime aussi se confronter à l’académie, au travail du nu ; ce n’est pas qu’un exercice de style et elle expose aussi ses séries d’atelier modèles vivants, mettant « l’esquisse au rang de tableau ».
De retour récent en Dordogne après avoir vécu dans le Berry, où elle a exposé dès 2010, elle entend poursuivre dans la continuité, patiemment.

A propos de l’oeuvre

Paysage en rouge et vert – Pastel – 70 x 90 cm – 2016
Oeuvre acquise par le Conseil départemental de la Dordogne en 2016

La seule part de spontanéité que s’accorde l’artiste réside dans le coup de foudre pour un objet ou un motif. « Ce tableau représente une scène furtive alors que j’étais au volant, sur la route entre Périgueux et Brive. J’ai souvent de petits carnets près de moi et je travaille de mémoire, jamais à partir de photos même s’il s’agit de peinture figurative. Le souvenir me permet de retirer d’emblée certains éléments pas suffisamment forts pour provoquer une émotion et de mettre en avant ceux qui m’ont marquée. Ici, le champ vert avec le rouge des coquelicots, fortement penché vers l’avant. Cette vision m’a touchée par son équilibre. J’ai voulu retenir ce plan oblique et les pins très droits dont la froideur géométrique me plaît énormément. » Une fois ces impressions griffonnées, l’artiste laisse
décanter. La forme oblique demeure. Et l’artiste prend la liberté sur le réel d’aménager certains plans ou couleurs. « J’ai accentué et saturé le rouge et le vert, j’ai fait en sorte que
tout le reste du paysage soit noir. Ce qui m’intéresse, c’est l’effet de profondeur et le contraste avec le plat. Comme sur un tapis, on ne sait pas ce qui est près ou loin, des
choses basculent vers nous, d’autres reculent. Cet ensemble m’a plu et j’ai voulu que cet équilibre soit beau. Je reste attachée au réel à travers au moins un élément, le reste étant un jeu de plans géométriques. J’aime l’étrangeté dans le paysage, sans la chercher. Ce tableau est venu comme une pulsion, je ne pouvais pas le garder plus longtemps en moi. »