LOTH Arno – « Les fiancées du comte Dracula »

Sa biographie

Né le 4 décembre 1953
Habite et travaille à Périgueux
Pratique la photo depuis l’âge de 16 ans, en « fidèle descendant du célèbre penseur et philosophe Otto Didakt ».
Pendant 13 ans, salarié de l’imprimerie Réjou (Périgueux).
Depuis 1997, photographe de presse pour le quotidien Sud Ouest (Périgueux).

EXPOSITIONS
2018
Avec Denis Nidos à la Galerie L’App’Art” (Périgueux).
2016-2017
À l’Atelier ArtZoned’Encre&d’Acier (Périgueux).
2014
Avec le groupe Hors Cadre à la Galerie Contempora (Ribérac) et à la galerie L’App’Art (Périgueux).

Son univers

C’est la première fois qu’une oeuvre d’Arno Loth entre dans la collection du FDAC.
C’est avec émotion qu’il la voit rejoindre deux tableaux de son père, Marcel Loth, cet aspect affectif s’ajoutant au sent iment d’appartenance à un territoire.
Il a feuilleté les albums de famille et, encore enfant, a émis le voeu de devenir photographe.
Il reste amoureux fou de l’image, de ce qu’elle représente de traces, d’empreintes et de souvenirs. À 16 ans, quittant un milieu scolaire qui ne lui correspond pas alors même qu’il adore apprendre, il s’accroche à son appareil Zénith. Les maths et la chimie, il les apprend dans son labo, en gâchant beaucoup. Le révélateur, le développement, le négatif, le positif… l’analogie s’établit entre sa vie et sa pratique. Puis il s’est emparé du numérique avec lequel il peut tout se permettre et qu’il n’a pas encore fini d’explorer. Il affectionne le noir & blanc car la couleur lui paraît trop crue, trop proche du réel.

La photographie est le reflet d’une réalité qui n’est pas la sienne et sur laquelle il intervient, c’est un support pour fixer son récit. Il poursuit ce travail artistique, bien distinct du photojournalisme qu’il pratique depuis plus de 20 ans pour le quotidien Sud-Ouest, avec de belles occasions de rencontres.
Ce métier ne fait que le convaincre de poursuivre sa vie d’artiste en parallèle. Sa résidence de plus de deux mois à Roubaix, en 1996, dans les quartiers où se côtoient une centaine de communautés, se trouve à la charnière des deux pratiques.
Son univers se situe dans une veine symbolique et onirique. Tout peut être photographié selon lui, paysages et modèles, avec lesquels il joue à créer des « natures mornes ». Avec le décès de son père, d’amis, son regard s’est assombri tout en organisant une résistance : avec “tuons la mort !”, la rondeur des courbes féminines s’allie aux figures mortuaires. « J’abîme la femme, qui donne la vie, pour montrer combien on abîme la vie… » Il manie ses « morts vivants » avec une ironie bienveillante. Il s’allège d’un poids par son oeuvre. « On croit protéger les enfants en leur cachant la mort, il faut plutôt tromper la mort : non pas l’accepter, mais vivre avec. »
Ses “mythes et légendes” sont une autre façon de tutoyer la mort, avec l’effrayante séduction de Succube ou encore Éros dévergondant Thanatos. « La mort est une question transversale que je ne peux plus quitter. » Il dit ainsi prendre de l’avance sur ce qui l’attend, apprivoiser ce passage, plus douloureux lorsqu’il pense à ses proches.

Cette acquisition par le FDAC intervient symboliquement alors qu’il s’apprête à prendre sa retraite pour vivre pleinement son art.
Il va passer de l’hyper activité extérieure à la solitude intérieure, sans crainte. Il ressent l’urgence de travailler lorsqu’une idée l’inspire et peut passer alors une journée entière sur une image.
« Je peux m’enfermer dans cet univers onirique, j’espère que je pourrai m’en extraire ! », prévient celui qui se dit aujourd’hui plus sûr de son travail et en parle plus facilement.

A propos de l’oeuvre

Les fiancées du comte Dracula – Photographie numérique – 100 x 70 cm – 2016 Oeuvre acquise en 2018

C’est la première image d’une série de 36 qui compose « Les fiancées du comte Dracula ». « La femme est pour moi une lionne, une combattante. »
Et l’homme un lion qui attend sa pitance. Les deux fiancées dansent pour charmer et attirer celui qui nourrira le comte Dracula…

La série est à mettre en relation avec son travail sur le Succube, démon femelle, « pour lequel je suis parti du fantasme primaire de l’homme, le strip-tease. »
Arno Loth est un inconditionnel de Man Ray, ce surréaliste qui a osé passer de la peinture à la photographie : un parallèle à établir, sous l’influence de son père, Marcel Loth, avec sa propre recherche de matière sur la photographie, proche du dessin et de la peinture.