SCHMELTZ Benoît – Série « Parcelle 57 »

Sa biographie

Né à Bergerac en 1971
Vit et travaille à Eglise Neuve d’Issac
DEFA d’architecture (Talence, 1993) puis licence d’arts plastiques (Bordeaux, 1996).

EXPOSITIONS
2017
Biennale d’art contemporain Ephémère (château de Montréal)
2015
Résidence photographique à la maison Félix Arnaudin (Landes)
2014
Exil, installation vidéo et multimédia (château de Monbazillac)
2013
Biennale d’art contemporain Ephémère (église de Sainte-Alvère)
2012
Temps intermédiaires aux entrepôts Lainé (Bordeaux)
2009
Chineses mirrors (Hong Kong)
2000-2003
Lauréat des Aides individuelles à la création (A.l.C.) de la DRAC
Aquitaine.

Son univers

Les projets photographiques de l’artiste plasticien sont influencés par ses multiples expériences.
Tout d’abord par sa formation en mathématiques, architecture et arts plastiques, puis son investissement de 2003 à 2007 au sein de la Nouvelle Agence d’Architecture (Bordeaux) qu’il a cofondée.
Les trois ans qu’il a passés à Hong Kong ont nourri un travail sur l’exil dans un pays de forts contrastes. L’artiste a allié la photographie et la danse, via le montage vidéo, pour une réflexion sur le mouvement, la suspension physique et temporelle, sur une chorégraphie et des ruptures de rythme qui sont aussi ceux d’une vie. Avec Gone with the wind, il évoque le temps passé dans une cabane située face à la mer, sur une île au sud de Hong Kong : il compile dans un film environ 7500 clichés de la même scène, pris à espace régulier, pendant 50 jours. La restitution offre au spectateur la sensation de regarder à travers la vitre.
Elle a été présentée au château de Monbazillac dans le cadre de L’art est ouvert, en 2015, puis à La nuit de l’instant (Mucem-FRAC Paca), à Marseille, en mai 2018.
Après l’Asie, Benoît Schmeltz a poursuivi à Bruxelles, en 2011, une recherche photographique sur la danse contemporaine. De retour en Dordogne, il trouve de nouvelles pistes d’expérimentation, parfois à l’occasion de résidences comme dans les Landes pour Land(scape)2015 avec une maîtrise du pixel associée au souci de collecte de matériaux visuels pour recomposer un panorama aux contours ou mises en situation souvent irréels.

Benoît Schmeltz a multiplié les techniques au fil du temps, notamment les photographies sur bois de ses débuts, icônes contemporaines qui nécessitent un travail préparatoire très exigeant et offrent un riche registre d’intervention graphique. Au regard de ces complexes manipulations techniques, ses Carnets de la rivière (1998), à la fois première aventure numérique et en couleur, relèvent d’un tout autre univers et ont ouvert une démarche toute personnelle de la numérisation de l’image. Depuis, il s’est engagé dans une production visuelle orientée sur l’interactivité et la programmation informatique. La danse et le paysage demeurent au coeur de ses recherches.
Photographie, vidéo, installation, land art : les occasions de créer s’ancrent désormais sur le terrain local. Le travail photographique de l’artiste a d’emblée été irrigué par les rivières de son enfance et les paysages encore riches d’une diversité naturelle qu’il regarde aujourd’hui se dégrader et dont il veut rendre compte des changements brutaux. Il lui importe que l’oeuvre choisie par le FDAC soit largement diffusée en Dordogne car c’est bien au coeur de ce milieu rural que cette approche du paysage doit être partagée.

A propos de l’oeuvre

Série « Parcelle 57 » – Papier baryté et contrecollé sur Dibond – 50 x 67 cm – 2015 Oeuvre acquise en 2018

Série « Parcelle 57 ». Ce travail numérique reconstitue chaque image à partir de 9 à 16 photographies prises au 50 ou 80 mm, soit 300 millions de pixels en moyenne, ce qui au final offre une profondeur de champ infinie, pas de flou, l’impression d’immersion dans le paysage, une grande précision des détails et la possibilité d’obtenir de très grands tirages sans perte de qualité.

La série a été réalisée dans la forêt du Landais. « L’industrie sylvicole rase les dernières parcelles de forêts anciennes aux essences variées pour y replanter du pin maritime… Il ne reste rien des petits sentiers forestiers, chênes, souches de châtaigner, charmes, troènes, sorbiers et merisiers. Rien
des reptiles, coléoptères, batraciens, champignons, humus, invertébrés et tout le reste. Le travail incessant des machines tassant, labourant et lessivant les sols y efface des décennies de vie racinaire et microbienne.
Le paysage se transforme, l’économie veut cela… tant pis pour l’extinction de masse des espèces. Ces terres boisées appartenaient à l’humain, mais le nouvel alignement des pins ne laisse pousser que ronces et ajoncs et rend le sol acide et sec. Cette forêt là n’est même plus praticable à la marche, elle n’est plus qu’un produit financier. »

C’est ainsi qu’en décembre 2012, l’artiste voit la parcelle de bois n°57 sur le cadastre de son village, près de chez lui, rayée du paysage de ses souvenirs d’enfance. Des voisins vivent ce “carnage” de la même manière et l’artiste choisit d’aller à leur rencontre : chasseurs, bûcherons, propriétaires terriens, agriculteurs, simples promeneurs répondent à ses interviews vidéo. Son travail photographique, entre 2013 et 2016, révèle l’esthétisme de ce paysage d’apocalypse fait de boue, de terre éventrée et d’arbres arrachés, évoquant les zones de combat de la guerre 1914-18.
L’artiste a bénéficié d’une précédente acquisition par le FDAC en 2002


www.benoitschmeltz.fr