DUPUY Bernard – « Lascaux »

Sa biographie

Pau (64) 1953 – Dordogne, 2016
Photographe indépendant à partir de 1985, il a travaillé pour les éditions Théojac jusqu’en 1989, puis pour des catalogues d’artistes et de musées, pour l’illustration, l’édition, l’industrie et la publicité.

EXPOSITIONS
2015
Filature de Belvès.
Château de Lardimalie.
2012
Château d’Excideuil.
2011
PH Neutre, Couze Saint-Front.
Domaine de Montagenet, Saint-Martial-de-Valette.
Galerie L’app’Art, Périgueux.
2010
Château de la Mothe, Saint-Privat-des-Prés
2009
Galerie du domaine perdu,
Meyrals.
2006
Espace culturel François Mitterrand, Périgueux.

Son univers

Bernard Dupuy s’est exprimé par la photographie à travers une pratique personnelle mais aussi des travaux de commande qui portent tout autant son empreinte sensible.
Les sujets choisis, le soin apporté aux compositions ont tout du regard du peintre. Des prises de vue à foison, tout au long de son parcours, fixent des
endroits familiers ou révèlent des lieux dont les hommes se sont détournés : l’artiste explore ces univers si différents avec la même curiosité. Son oeuvre est marquée par une formidable diversité de thèmes, qu’il s’agisse de patrimoine industriel et de mémoire ouvrière, de paysages naturels ou d’espaces habités, avec un retour régulier vers l’Armorique chère à son coeur, entre ciel, mer et montagne.

En Périgord, il a su retrouver l’âme de forges, papeteries et moulins endormis, d’usines désaffectées. Il s’est fait le témoin de labeurs oubliés : engrenages et rouages semblent reprendre vie par la magie d’un moment de grâce, la subtilité du regard juste au bon endroit. L’aventure humaine s’y
devine entre les mécaniques.
Qu’il explore un paysage portuaire en abolissant les perspectives pour brouiller notre échelle humaine, qu’il use de métaphores pour nous placer
dans un étrange bestiaire, Bernard Dupuy parvient à trouver le décalage
qui propulsera le spectateur dans une autre réalité. Le choix du cadrage
ouvre la porte à l’abstraction. Il joue avec nos sens, manipule les lignes de
fuite, déforme nos perceptions jusqu’à l’oubli de la réalité, jusqu’à l’inconnu.

Mystérieusement, dans ses nombreux choix éclatants, c’est l’invisible qui saute aux yeux, la force d’une présence artistique qui laisse à chacun le pouvoir d’exercer son imaginaire dans ce qu’il donne à voir d’une réalité.
L’explorateur de lumière et maître de l’étrangeté demeure un artiste pudique, réservé, qui nous offre les clés de son monde onirique. Il traverse la condition humaine avec l’esprit grand ouvert et son regard nous porte aux confins de l’étrangeté.
Au titre de son travail pour le Fonds départemental d’art contemporain, Bernard Dupuy a photographié les artistes ; ses semblables, ses frères d’âme. Dans un profond respect des différences, des univers, des inspirations.
Il a, pour les besoins de musées, immortalisé des pans de collections.
Josy et leur fille Maeva poursuivent désormais sans lui le chemin qui va de ses yeux à nos coeurs. Fidèles complices bienveillantes, les voilà dépositaires d’un fonds d’atelier colossal, d’une richesse artistique à inventorier, à classer et à partager… Un voyage dans le temps de plusieurs dizaines de milliers de clichés souvent sans titre, pour que la poésie joue à fond.

Nous manque désormais sa capacité à nous faire quitter le monde matériel pour atteindre le spirituel, cet ailleurs où il demeure.
Source : hommage de Jean-Luc Delord dans “Le temps d’une rencontre”, Biron 2018

A propos de l’oeuvre

Lascaux – Photographie, tirage argentique sur Dibond – 100 x 160 cm – 2001 Oeuvre acquise en 2018

Ce qui est suggéré dans cette oeuvre n’est pas sans rapport avec l’histoire humaine et artistique de notre région, berceau de l’art paléolithique et source d’inspiration permanente pour les artistes d’aujourd’hui.
L’idée de la préhistoire est clairement exprimée. L’artiste a capturé les éléments de formes, de couleurs, d’une représentation animale emblématique de Lascaux – le cheval – ainsi qu’une représentation humaine.

La silhouette semble avancer dans un “passage” nébuleux, menant vers l’intemporel ou vers les temps glaciaires des artistes de Lascaux.
Deux précédentes oeuvres étaient entrées dans la collection du FDAC en 2002, et en 2013.