CHATON Fabienne – « Bneu »

Sa biographie

Née à Bordeaux en 1981
Vit et travaille à Saint-Astier depuis 2014
Auditrice libre aux Beaux-Arts de Bordeaux de 2010 à 2014

EXPOSITIONS
2018
Exposition Pulsation, médiathèque (Trélissac)
2017
Viv(R)e la nuit, exposition collective, médiathèque (Trélissac)
Festival de la vallée (24). Installations et expositions diverses Série dyschomatopsie, Le jardin Pêcheur (Trélissac)
Foire internationale d’art contemporain au World art Museum de Dalian (Chine).
2016
Excès-scrabble, exposition, atelier Contempora (Ribérac).
Une oeuvre dans le circuit land art Donz’art à Donzac (33).
2015
Dyschromatopsie, exposition au Labo révélateur d’images/
/Fabrique Pola – Cité Numérique (Bègles).
Grand Marché d’Art Contemporain, Place de la Bastille (Paris).
Exposition Polymorphe, Centre Hospitalier Vauclaire (Montpon- Ménestérol).

Son univers

Elle aime s’intégrer à l’environnement où elle vit, voilà pourquoi Fabienne Chaton a présenté une exposition au centre culturel en arrivant à Saint-Astier, en 2014, où elle donne aujourd’hui des cours tout public et enfants. Elle a aussi créé une oeuvre pour la félibrée locale. Voilà aussi pourquoi elle a porté sa candidature au FDAC et vit le choix d’une de ses oeuvres comme un réel encouragement à poursuivre ce chemin de vie, qu’elle a totalement réorienté.

Bricoleuse, inventive, elle a toujours eu une imagination débordante, mêlant système D et poésie. Mais son milieu familial, peu enclin à l’art, et son esprit scientifique l’ont conduite à une expérience professionnelle d’aide soignante. Sans l’empêcher par ailleurs de transformer des objets, de les sauver du rebut.
Le décès de son père, en 2009, lui fait prendre conscience qu’il faut oser vivre ses passions. Faute de pouvoir entrer aux Beaux-Arts de Bordeaux du fait d’une limite d’âge, elle passe le concours d’entrée pour suivre les cours en auditrice libre sur un cursus de quatre ans. Elle réaménage son emploi du temps pour travailler de nuit en service réanimation et suivre les cours le jour. Elle achève sa formation avec les félicitations du jury et le choix d’une de ses oeuvres pour l’affiche d’exposition de sa promotion.
Elle s’installe à la campagne et se lance. Le changement de cap lui convient parfaitement : sa sensibilité d’artiste s’exprime pleinement là où les conditions d’exercice de son ancien métier lui mettaient la boule au ventre.
Elle ressent le besoin d’expérimenter, d’apprendre de nouvelles techniques, de remplir des carnets de recherche, de toucher à tout, d’une sphère en béton à une pomme géante en résine en passant par des noix en pierre.
Soudure, peinture au pistolet, la vie d’artiste prend diverses formes, avec le souci d’éviter les techniques polluantes. « Je suis écolo dans la vie, je dois l’être aussi dans l’art en utilisant des colles et pigments végétaux. »
Elle récupère des chambres à air et des pneus pour alimenter ses oeuvres, de la même manière qu’elle agit au sein d’une association locale pour “recycler” de vieux vélos. « Tout se transforme ! »
Dès ses débuts, une galerie assure sa promotion et lui donne l’occasion d’exposer en Chine. Le thème de la planète et de sa protection, qu’elle exprime à travers son art, lui permet de fructueux échanges, avec les enfants notamment. “L’art comptant pour rien”, à la base du scrabble qu’elle a conçu pour montrer que l’artiste n’est rien sans le public, se décline maintenant sur plusieurs thèmes : le nucléaire, la déviance… Pour la série Dyschromatopsie, un travail sur la disparition, elle utilise ses photos de famille, diapositives projetées sur un nuancier.
Sa première oeuvre, une lampe constituée en tubes de prélèvements sanguins récupérés durant son ancienne vie, n’a pas été considérée comme telle par la Maison des Artistes qui l’a jugée ”utilitaire“. Un refus qui l’a longuement interrogée. Pour elle, l’art a bien une utilité et ce depuis Cro- Magnon !

A propos de l’oeuvre

Bneu – Pneu de caoutchouc, huile sur panneau – 48 x 48.5 cm – 2015 Oeuvre acquise en 2018

Bneu. Contraction de bleu et de pneu. L’artiste, qui travaille déjà avec des chambres à air, a utilisé des morceaux de pneus, pour plus de volume. C’est une mosaïque abstraite composée de bouts de pneus de toutes sortes, dans ses sens différents. Elle a ajouté du bleu sur les crampons VTT, à l’inverse de la trace laissée par un vélo dans la terre. C’est la première fois qu’elle a posé une touche de couleur qui s’ajoute aux bords rosés de certains caoutchoucs.

Son premier grand format en chambres à air a été composé aux Beaux-Arts dans l’esprit du mouvement Supports/Surfaces et des Nouveaux Réalistes, doublé de sa passion pour le vélo et le recyclage. Cette utilisation décalée de matériaux, valves et rouille comprises, s’est diversifiée au fil des essais avec d’autres matières et couleurs. Et de nombreux essais crayonnés sur ses carnets de recherche.

À l’époque, l’artiste faisait partie d’un atelier participatif de réparation de vélos, à Bordeaux. Elle a voulu récupérer et valoriser par l’art ce qui n’est pas recyclable : une fois vulcanisé, le caoutchouc est irrécupérable. Elle n’a cessé d’évoluer depuis dans cette voie et trouve que ce matériau offre beaucoup de possibilités.
« J’apprécie vraiment l’orientation du FDAC de Dordogne de porter l’art contemporain en milieu rural, dans un souci d’ouverture à tous et de casser l’idée d’élitisme. J’aime beaucoup partager et transmettre, notamment aux enfants. »


https://fabiennechaton.jimdo.com/