Sa biographie
Né à Rabat (Maroc) le 20 février 1949
Arrivé en France en 1960
Peintre décorateur de 1970 à 2010, puis assistant scénographe et scénographe et chef décorateur (opéra du Rhin à Strasbourg, de Lyon, au Capitole de Toulouse).
EXPOSITIONS
2017
Exposition “Mises au Jour” du Fonds Départemental d’Art Contemporain de Dordogne.
2016 (20 mai-25 juin)
Exposition personnelle à la galerie Sauvage Dumas à Civray (86).
2015
Sélectionné parmi les 12 candidats au Challenge Egrégore (Marmande).
2014
Exposition personnelle à la galerie Égrégore de Marmande en mai/juin.
Son univers
Farouk Ratib et son épouse Dominique, également artiste, ont trouvé la maison de leurs rêves dans le Périgord noir, en Chacun a aménagé son atelier dans cette vieille ferme et se nourrit du travail de l’autre, un exemple rare d’aventure humaine.
Décorateur de théâtre, Farouk Ratib a déroulé sa carrière à Strasbourg, Lyon et Toulouse, travaillant avec son équipe pour Roger Planchon ou Patrice Chéreau, portant le projet scénographique de l’état de maquette au format réel.
Enfant pauvre du Maroc, modelant des bas-reliefs de sable sur la plage, puis dessinant sur ses cahiers d’écolier, il n’imaginait pas pareil destin. Sa famille s’installe à Strasbourg en 1960. L’adolescent rêve d’entrer à l’école des arts décoratifs, mais son père en décide autrement. « J’ai su ce que je voulais faire en visitant les coulisses du théâtre. J’ai réussi à devenir aide machiniste, puis j’ai appris la peinture et j’ai été formé par le chef de plateau. » Il part dès lors en tournée pour réaliser les retouches de scénographies.
La réputation et l’expérience acquises au Théâtre national populaire de Villeurbanne durant dix ans, au festival de Bayreuth comme assistant décorateur, le poussent au statut d’indépendant. Il intervient sur des décors de cinéma à Nancy, Paris, en Italie. Il apprend de nouvelles techniques, multiplie les rencontres, mais souffre bientôt de réserver trop peu de temps à des créations personnelles. Une frustration s’installe tandis que le numérique bouscule son horizon professionnel. Il choisit alors de se consacrer à ses propres oeuvres, exploite l’ensemble des techniques acquises durant sa carrière, notamment le papier kraft marouflé sur toile, très adapté à son travail à plat, qu’il vernit ensuite. Il cultive un humour grinçant et représente le monde avec force, aime changer souvent de propos tout en conservant la même écriture.
L’artiste enchaîne des séries limitées, puis se tourne vers le grand format.
Fort de ses travaux pour l’opéra, notamment un Christ de 7 mètres sculpté dans la masse, il oriente son oeuvre vers les volumes. La galerie Égrégore, à Marmande, présente une exposition personnelle puis le soutient en montrant ses créations de façon permanente. Une première sélection par le FDAC, en 2016, conforte Farouk Ratib dans sa démarche. Il considère ce choix comme une reconnaissance. Pour lui, le partage est essentiel : savoir ses oeuvres présentées dans un lieu où les portes sont ouvertes le rend pleinement heureux, tout comme la possibilité d’expliquer sa démarche.
Pour rompre avec la solitude inhérente à la création, l’artiste apprécie les échanges. Le premier regard, juste et sans concession, est celui de son épouse. Tous deux aimeraient que le dialogue de leurs deux univers se poursuive lors d’expositions en commun, en miroir sur un même thème, dans des espaces adaptés à leurs grands formats. « Nos métiers cénographiques nous ont permis d’acquérir une vision de l’espace, pour être vus de près comme de loin. »
A propos de l’oeuvre
Sans titre. « Jamais de titre, parce que cela oriente trop le regard, je préfère que chacun voyage à sa façon. »
L’artiste ne fait pas de dessins préparatoires, il aborde directement la toile de lin avec la peinture acrylique et l’encre de Chine. Deux anatomies humaines se détachent sur un fond patiné d’ocre blanc.
Deux figures, deux présences. « Je ne sais jamais ce que je vais faire, j’entreprends la surface blanche avec un pinceau, la musique que j’écoute m’aide souvent. Ce qui apparaît peut aller vers le figuratif ou l’abstraction, je jongle entre les deux, j’arbitre. » Cette oeuvre a pris forme en deux jours, « parce qu’il faut savoir s’arrêter ». Et lorsque Farouk Ratib est déçu du résultat, il recommence tout.