CAROSI Giovanni – « Exode »

Sa biographie

Né à Norma (Italie) en 1953 Vit et travaille à Terrasson-Lavilledieu (24)
Artisan en orfèvrerie de 1978 à 1982
École d’Arts Plastiques d’Élancourt (Yvelines)

EXPOSITIONS
2016
Symposium Sculpturama de Haute Corrèze.
2015
Symposium de Maciuca, en Roumanie.
Symposium international de Morges, Suisse.
Exposition Les Jardins de l’Imaginaire, Terrasson-Lavilledieu.
2012
Espace culturel François Mitterrand, avec Helmut Kand.
2011
Château d’Excideuil, (Dordogne).
2006
Espace culturel François Mitterrand, avec Bernard Dupuy.
2004
Galerie du Théâtre Municipal, Brive-la-Gaillarde.

Son univers

Obtenir fluidité et souplesse en domptant la force au coeur de la pierre demeure le mystère et la magie du sculpteur.
Giovanni Carosi parvient à cette prouesse après avoir débuté dans l’orfèvrerie, un passage par la minutie pour mieux aborder la sculpture monumentale.
Sa patrie d’origine a vu naître le grand Michel- Ange mais c’est auprès de maîtres japonais, Inoue et Myata, qu’il a appris l’art du modelage, en arrivant à Paris, à partir de 1983.
Puis il a abordé la taille. Un engagement physique, au plus près de la matière qu’il a plaisir à transformer jusqu’au polissage, avec une première phase intensive qui lui permet de rompre rapidement avec l’état brut, d’extraire une forme née de son imagination et confrontée à des contours chaque fois nouveaux, puis un long dialogue, presqu’une méditation, avec la surface enfin apprivoisée. Il voue une profonde admiration à Henry Moore, qui ajoute le vide comme 4e dimension de la sculpture.

Les gestes ancestraux sont revisités jusqu’à l’épure, dans une esthétique capable d’abolir les lois de l’apesanteur. La pierre danse, flotte, se drape.
Marbre noir de Belgique ou marbre blanc de Carrare, parfois liés, expriment des poussées, des torsions, prennent des postures totémiques ou tendent des colonnes vertébrales longilignes. La sculpture est pour lui comme une danse, avec des ombres et des lumières qui changent quand on tourne autour. L’artiste aime changer les points de vue sur son travail, plutôt horizontal, en l’observant en surplomb ou en miroir, une façon insolite d’aller chercher les formes. Sa préférence va aux marbres dont la dureté lui permet d’accéder à des arêtes plus fines, à une complexité moins fragile que d’autres supports. L’exploration minérale passe et parfois casse.
Lorsque la rupture survient, rarement, il est capable de reprendre la pierre blessée, bien plus tard, en la retournant, pour partir sur tout autre chose.
L’accident fait parfois bien les choses : la pièce peut lui échapper, mais elle
le dirige aussi, pour finalement lui revenir. Giovanni Carosi adopte
volontiers le fer, le plâtre ou la résine pour s’offrir de la couleur. Il réalise
aussi des bronzes confiés à la fonderie d’Aixe-sur-Vienne.

Dans son atelier, il est entouré d’une multitude de sculptures, rassuré par
leur présence. Les pièces d’un format transportable sont exécutées en
taille directe. L’allure d’origine l’inspire et le conduit à la forme finale. Fort
des connaissances de la matière qu’il a acquises, il choisit ses pierres et
taille encore dans la tradition. S’il n’est déjà plus un sculpteur classique, il
n’est pas davantage un plasticien conceptuel. Les pièces monumentales
qu’il réalise en extérieur sont des commandes publiques, comme à Chancelade, Terrasson ou Orliac-du-Périgord, pour lesquelles il conçoit d’abord une maquette afin de mieux se diriger. Pour rompre la solitude de son atelier, il affectionne les symposiums internationaux, largement ouverts au public, dans une proximité à ciel ouvert qui lui permet de se lier à d’autres sculpteurs et d’échanger sur leur art.

A propos de l’oeuvre

Exode – Marbre du Minervois – L55 x H34 x P14 cm – 2017 Oeuvre acquise en 2018

Réalisée en 2017 et baptisée Exode, cette oeuvre d’environ 60 X 60 raconte dans le marbre rouge du Minervois les bateaux renversés et la dérive de
notre humanité qui laisse périr les migrants. S’il travaille généralement en
taille directe, l’artiste a ici voulu s’accorder le temps de la réflexion pour
aller vers cette abstraction si parlante, avec la volonté d’adresser une
pensée, hélas toujours d’actualité, à ces naufragés.

Cette acquisition est reçue par l’artiste comme une belle reconnaissance après un parcours en France en deux temps ; douze ans en région parisienne dans des conditions parfois compliquées par manque d’espace, puis l’installation à Terrasson-Lavilledieu, en 1995, après la découverte d’un
Périgord noir « aux allures de Toscane » lors de vacances, où il a enfin pu aménager un vaste atelier, dans une ancienne bergerie.

Une oeuvre de Giovanni Carosi a précédemment été acquise par le FDAC, en 2005.