MAAÍMURA Inna – Sans titre

Sa biographie

Né à Laxou (54) en 1972
Vit et travaille à Saint-Avit-de-Vialard (24).
Licence de philosophie, Université François-Rabelais de Tours (37)

EXPOSITIONS
2015-2019
Projet Scott, en collaboration avec Sofi Hémon, plasticienne.
2019
Préparation d’exposition et performances Anis Gras – Le lieu de l’autre (Arcueil) et galerie Julio Gonzalez (Arcueil).
2018
Résidence de création à La Maison des Arts de Brno. Installations et oeuvres. Anthropos, Musée de Préhistoire de Brno, MZM, République Tchèque.
2015 – 2017
SCOTT#1, SCOTT#2, SCOTT#3 et SCOTT#4
2015-2019
Projet Raimbaut d’Orange le neuvième, un trouver obscur
2012-2017
Projet Datatank (in povera data)
2011-2016
Projet Ph (poétiques hivernales) devenues en 2017 les Hpp (hauts parleurs à performance hypothétique).
2006-2018
Projet mydriase/spmbb

Son univers

Le pseudonyme qu’il s’est choisi au début de sa vie d’artiste est déjà tout un
programme, il traduit son intérêt pour la linguistique et joue la confusion des genres. Inna Maaímura développe une pratique élargie de la poésie : prise de parole en direct, écriture, photographie, vidéo, peinture, installation spatiale, performance…
Le mélange d’arts plastique et visuel est au coeur de son travail. Il assume volontiers une certaine dispersion sur un même fil conducteur, celui de l’obscurité, une notion très polysémique. Au regard des Lumières et de la transparence de nos cultures actuelles, l’obscurité est pour lui « une dimension à laquelle on est obligé de faire face si on veut être un homme honnête. » L’obscurité est au coeur même de l’expérience du réel.
L’origine, indiscernable et indécidable, se dérobera toujours parce qu’elle est l’instant présent, elle se renouvelle à chaque instant : magnifique pour un artiste ! Cette complexité de la pensée est selon lui plus difficile à traduire et concentrer dans une oeuvre, qui rend compte d’une sédimentation de sens, que par l’écriture, qui permet d’expliciter : c’est le chemin d’une vie. « Une oeuvre ne s’explique pas, elle déborde y compris celui qui la crée. »
Profondément artiste — « 100%, ce n’est pas assez », dit-il — il a suivi des cours de peinture pendant quatre ans avec un professeur des Beaux-Arts de Chartres.
Durant ses études de philosophie, à Tours, il a pratiqué la danse contemporaine dans la mouvance de Pina Bausch, mêlant butô et danse théâtre. Un exercice personnel qu’il poursuit, sans présence publique. De son cursus universitaire, il a conservé une pratique de la pensée, une logique, une réflexion articulée. Et s’il est devenu artiste, c’est surtout une définition, une question complexe qui suscite des malentendus.
Il est arrivé en Périgord en 1999 à l’occasion d’un projet artistique sur la préhistoire. Il s’est attaché ensuite au département à l’occasion d’un travail sur l’oeuvre écrite et picturale de François Augiéras.
Son parcours d’installations dans des lieux d’art contemporain ou de préhistoire, Scott (de skotos, ténèbres, en grec), a marqué en 2018 une 4e étape en Moravie, dans une architecture néo-fonctionnaliste en lien avec ce projet, qui questionne contenu et contenant dans le domaine de la préhistoire. Il cherche le lien entre l’écriture architecturale et le fait préhistorique, question qui fait l’objet du colloque de clôture de cette exposition, en janvier 2019. Ici, il observe aussi les “répliques” de Lascaux comme autant de mouvements sismiques…
Il alterne le travail sur plan et sur place, chez lui et en résidence. Inna Maaímura a tendance à dire que son atelier, c’est la Dordogne. L’ancien presbytère où il vit est un lieu ouvert en milieu rural, qui a accueilli des expositions. Il a souvent oeuvré en collectif, mais se recentre sur ses propres productions, « même si le processus créatif fait qu’on est traversé de mille choses, qui se cristallisent ». Il aimerait opter pour la toile brute et l’art pauvre, un travail sur la matérialité et l’ultra-concret.

A propos de l’oeuvre

Sans titre, série “HEIA !” – Techniques mixtes : acrylique et craie – 122 x 160 cm – 2013 Oeuvre acquise en 2018

Elle est issue d’une série “HEIA !” de trois toiles, autonomes, de format identique d’un nom basque qui signifie “allons-y !”. Elle se distingue par ses couleurs acidulées, presque fluo, et reflète une forme d’ironie, de second degré sur l’ultra-visibilité. Elle relève d’un esprit brut, tachiste et spontanéiste, un rien régressif. Deux mots sont inscrits sur la toile : Izar et Gravastar (étoile, en basque, associé à une notion d’astrophysique).

L’intérêt qu’il porte à la culture et à la langue basques a un lien avec la préhistoire. D’origine bretonne, installé en Périgord où il s’intéresse à l’occitan (un récent travail sur le troubadour Raimbaut d’Orange, avec des musiciens, autour de la poésie hermétique), il approfondit la langue basque, à la fois très voisine et très éloignée des nôtres, avec des signes d’ancienneté profonde, a minima au néolithique.
Ce moment de peinture privilégié, sur une écriture critique, intègre la collection du FDAC qui compte déjà deux de ses oeuvres (2009-2013).


http://inna-maaimura.tumblr.com