TROUBET Jean-Marc dit « TROUBS » – « Façades, N°5 »

Sa biographie

Né à Bordeaux en 1969
S’installe en Dordogne
Entre aux Beaux-Arts de Toulouse et termine par ceux d’Angoulême, en 1993.
Depuis 7 ans, il anime une fois par an un atelier à la prison de Neuvic et à la maison d’arrêt de Périgueux.

EXPOSITIONS
2018
Humains, édition l’Association, avec Edmond Baudoin
Mon voisin Raymond, éditions Futuropolis.
2017
La longue marche des éléphants, éditions Futuropolis, coréalisé avec Nicolas Dumontheuil.
Chemins de pierres, éditions Les Requins marteaux.
2015
Sables Noirs, 20 semaines au Turkménistan, éditions Futuropolis.
Réédition de J’veux pas oublier mon chat, éditions L’école des Loisirs, Collection Mille Bulles.
2014
Va’a, éditions Futuropolis, coréalisé avec Benjamin Flao.
2013
Le goût de la terre, L’Association, avec Edmond Baudoin
2012
Capitale : Vientiane, Les Requins Marteaux, avec Marc Pichelin & Kristof Guez

Son univers

Il voyage en solitaire, mais surtout en solidaire. Qu’il se rende chez son proche voisin de la Double, Raymond, ou dans l’Australie des peuples
aborigènes, il partage au retour ce moment de vie et passe quelques messages, entre les bulles de ses planches, pour défendre notre planète.
Auteur de bande dessinée — même s’il préfère parler de narration graphique —, maniant à la fois la plume du scénariste et le pinceau trempé dans l’encre de Chine du dessinateur, Troubs entend faire oeuvre utile. Ses albums, une vingtaine environ, parlent à la première personne de l’état du monde. L’oeil est tendrement impertinent, quand il raconte le chat de son enfance, en édition jeunesse, ou décalé quand il déclare son amour à des vaches pas si folles. Toutes les occasions sont bonnes pour promener un regard attachant sur les lieux (le quartier Jacqueline-Auriol de Chamiers) et les animaux (un refuge pour éléphants du Laos), mais surtout sur les gens.

Ainsi a-t-il partagé le quotidien de Cédric Herrou et des bénévoles qui viennent en aide aux migrants dans la vallée de la Roya. Il vient d’engager un projet au contact des SDF, qu’il rencontre notamment lors des maraudes, à Périgueux.
Les croquis et les notes qu’il pratique comme un musicien fait ses gammes, juste pour lui, sont réutilisés pour ses albums, toujours conçus à partir d’expériences vécues. Il entre dans un monde et creuse le sujet pendant environ trois mois, que sa curiosité l’entraîne à des milliers de kilomètres ou dans le quotidien d’un bouilleur de crus, activité locale en voie de disparition.
La finalité est toujours un livre, diffusé plus largement qu’une exposition, dans un esprit reportage plus que carnet de voyage.
Il a abandonné un temps la couleur après une mission professionnelle de coloriste : saturé de teintes vives, il s’est orienté vers le noir & blanc, celui du « vrai dessin, minimaliste ». Il a fait un retour à la couleur avec l’album sur son vieux voisin, qu’il a suivi durant un an. « J’ai trouvé que c’était dommage de se priver de la couleur, qui marque le cycle des saisons ».
Cette couleur retrouvée va l’accompagner dans le projet dédié à Beyrouth, pour exprimer la complexité de cette ville marquée par des séquelles profondes. En alternance avec ces aventures solitaires et immersives, il aime à l’occasion participer à des projets collectifs, partager des résidences qui offrent une parenthèse d’expérimentation.
Troubs a voyagé dès sa jeunesse, avec Jules Verne puis en stop, et continuera tant qu’il le pourra. « Je pars en voyage, pas en errance. » Il aime retrouver le Périgord, point de chute qu’il s’est choisi après une mission d’objecteur de conscience à l’ADDC puis au centre culturel de Ribérac. Là, en silence et au plus près de la nature, il dessine comme il aimait déjà le faire, enfant.

Il ne compte plus les pays où il a séjourné, ni même les ouvrages qui en sont nés. Il reste encore à celui qui a posé un pied sur tous les continents et s’est baigné dans tous les océans à découvrir la banquise du Groenland. Un rêve blanc pour son encre de Chine.

A propos de l’oeuvre

Façades, N°5 – Encre de Chine, mine de plomb sur papier – 74 x 104 cm – 2017 Oeuvre acquise en 2018

Façades, N°5 est issu d’une série de dix tableaux réalisés lors d’une résidence effectuée pendant un an, une semaine par mois, dans le quartier Jacqueline-Auriol, une cité vouée à la démolition, à Coulounieix-Chamiers.
Cette expérience artistique comportait une large part sociale, en lien avec la compagnie Ouïe/Dire, et un projet d’exposition au Château des Izards.
L’artiste, qui réalise plutôt des croquis de gens, en petit format, a opté pour le grand format et il s’est tourné vers des murs et des façades, des fenêtres vides derrière lesquelles il a imaginé l’humain. Cherchant la matière graphique dans l’urbain, il a relevé le défi de construire un univers à la règle, lui qui aime tant l’exubérance de la nature. Une expansion de ce même projet s’est déroulée avec l’école primaire. Il a mixé ces dix tableaux et les dessins réalisés par les enfants dans une fresque de 8 m dessinée sur un mur de l’ancienne bibliothèque.