LUX Nicolas – « Parallèle 45/Azimuth Brutal »

Sa biographie

Né à Ivry-sur-Seine (94) en 1982
Vit et travaille à Périgueux (24)
CAP de photographie – Diplômé de l’École de Formation de la Photographie et du Multimédia (ETPA), Toulouse (31).
Prix spécial du jury ETPA pour le portrait (2003).

BIBLIOGRAPHIE
2013
C’était mieux après, bande dessinée avec Monsieur Puzzle.
2009
Kéraban, éditions Arka.
2005
Carrément à l’Est, éditions Copédit

EXPOSITIONS
2017
Parallèle 45/Azimuth brutal, espace culturel François Mitterrand, Périgueux.
2012
L.E.T.T.R.E.S D.E. M.O.N M.O.U.L.I.N, Moulin de la Baysse,
Excit’oeil, Excideuil.
2011
Phot’eaux, Festival Art & Eau, Périgueux (24).
2010
Transsibéria, Festival Pankultura, Lille (59).
2009
Festival Mois de l’image, Castres (81).
2008
Fragments d’un monde, Plazac (24).
Kéraban, Château des Izards, Coulounieix-Chamiers (24) ; Festival Manifesto, Toulouse (31).

Son univers

Si Nicolas Lux continue de transmettre du Périgord une vision traditionnelle pour les besoins de l’agence de presse qui le sollicite, il passe désormais de l’autre côté du décor dans sa démarche artistique. Tel est l’enjeu de sa traversée rectiligne du département pour son “45e parallèle”, en 2017. Ce projet vient de loin dans son histoire, après de longs détours. Très tôt, Nicolas Lux a voulu voir le monde. De 18 à 25 ans, il a multiplié les destinations pour des photoreportages en Europe de l’est, Asie centrale, Russie.
Des départs comme autant de fuites, désormais bien analysées par l’intéressé et liées à un événement douloureux dont il finit par dire : « toute disparition est aussi une chance ».
Pour rompre avec le cliché du photographe voyageur, il a lancé une expédition destinée à vérifier que la proximité n’est pas moins exotique, qu’elle répond à d’autres canons d’exploration, dans un décalage surprenant. Nicolas Lux a créé un vrai faux voyage, dans le territoire où il vit, pour aller plus loin ici même. Une fois ôtée de cette aventure la notion d’éloignement, le photographe efface l’esthétique mise en avant dans la promotion touristique. Il s’attache à un parcours original, un axe maginaire
pourtant bien matérialisé. L’expérimentation scientifique de la ligne droite ouvre un champ des possibles qui conduit vers la poésie.

Ce “premier pas sur la lune” n’a rien d’une performance sportive, même s’il relève de la marche forcée, et tout de la curiosité d’un territoire qu’on ne connaît, finalement, pas si bien. Celui-ci est en tout cas rarement arpenté, à peine quelques chasseurs ou paysans, et des voisins qui annoncent que « par là, il n’y a rien ». Nicolas Lux a ainsi traversé des terres vierges de passage humain depuis des décennies. Si la photographie montre, d’ordinaire, quelque chose, elle pointe ici ce que l’on ne voit pas, ce qui nous indiffère. Le paysage n’est jamais esthétisé ni identifiable et le 45e toujours au centre de l’image, dans un souci constant de symétrie.
Sous influence situationniste, Nicolas Lux est en quête du non spectaculaire.
Il lui importe de montrer une autre réalité du Périgord, un contrechamp.
Et s’il sait capter par ailleurs de belles lumières, il se l’est interdit pour ce projet infra ordinaire, qui appelle de nombreuses répliques. Car d’autres sujets se sont imposés au fil du projet : le passage illégal dans des lieux privés, les chemins qui se referment, l’évolution du paysage. Il envisage une autre marche, ailleurs, en duo et à destination plus scénique, sur un mode se jouant des séances de “Connaissance du monde”. Il a aussi emmagasiné des vues de cabines téléphoniques, avant leur démontage.

Entre un nouveau départ au Liban pour préparer la 10e édition du festival qu’il a créé, Printemps ô Proche-Orient, et son recentrage sur la stratégie, la production et le développement au sein de la Compagnie Lazzi Zanni, qu’il a rejoint en 2005, Nicolas Lux garde un oeil curieux sur le Périgord où il a choisi de rester pour défricher encore bien des territoires.

A propos de l’oeuvre

Parallèle 45/Azimuth Brutal – Photographie contrecollée sur Dibond – 120 x 80 cm – 2017 Oeuvre acquise en 2018

Cette photographie (120 X 80) est l’une des 16 vues de l’exposition “Parallèle 45/Azimuth Brutal” présentée à l’Espace culturel François Mitterrand au printemps 2017, réalisée avec Frédéric Roumagne (créateur sonore) et Christophe Dabitch (écrivain). Un travail au 50 mm, réalisé après repérage durant sept jours de marche, avec des étapes de rencontre avec les habitants.

Ce projet a reçu le soutien financier du Département et Nicolas Lux, soucieux de savoir ce que devenaient ensuite les tirages de l’exposition, a choisi d’offrir l’une des oeuvres au FDAC, comme un retour logique au bénéfice des publics périgourdins, dans le prolongement de l’exposition. Il lui importe que cette photographie circule en Dordogne, notamment auprès des scolaires, car ce travail personnel est étroitement lié à la vision de la Dordogne.
Nicolas Lux compte déjà deux oeuvres dans le Fonds Départemental d’Art Contemporain : Série Kéraban (Rize-Turquie), 2011 et Barque sur la Dordogne, 2013