Sa biographie
Né à Polstead, Suffolk, Angleterre en 1964
Vit et travaille à Coulaures (24), français depuis 2014
Diplôme de l’Ecole des Beaux-Arts d’Ipswich et du Goldsmiths College de Londres.
EXPOSITIONS
2018
Art Brussels, The New Art Centre, Roche Court, Angleterre.
Un film d’1 mn choisi pour un concours à la biennale de Venise.
2014
De Goldsmiths à aujourd’hui,
Galerie App’Art, Périgueux, France
2008
Quatre Artistes – Installation de 6 oeuvres,
Château d’Excideuil, France
2003
Simon Gales, The Bruton Street Gallery, Londres.
Son univers
Alors qu’il vivait et travaillait à Londres, où il a rapidement acquis
une belle notoriété, Simon Gales, qui adore le mode de vie français, a trouvé en 1993 une maison à rénover, à Coulaures. Il s’y est installé avec son épouse suédoise, traductrice, et leurs trois enfants, tout en poursuivant sa carrière d’artiste à Londres.
Voilà six ans qu’il est totalement périgourdin, sa galerie a fermé et il apprécie d’avoir davantage de temps pour trouver d’autres chemins artistiques. La mort de son père, à 82 ans, marque son oeuvre récente. Il s’est mis au défi de démonter le cliché des “vanités” et du “memento mori”, se fixant sur une approche artistique du crâne pour en percer les mystères. Richter, dont l’oeuvre de 1983 combine le poids de la crainte et la légèreté, est son maître en la matière. Comme lui, il entend supprimer, voire sublimer, le macabre. S’il apprécie la beauté du gris, il suffit de s’approcher de son Aphelion, où il domine, pour apercevoir bien d’autres nuances.
L’artiste établit des travaux préparatoires, des modélisations pour trouver la composition qui fonctionne le mieux. Il se dit volontiers dur avec lui-même et revendique le droit d’effacer. Il détruit souvent et sans regret. L’art métaphysique de la Renaissance, notamment les Espagnols Sanchez Cotan et Zurbarán, leurs puissantes images de natures mortes, l’ont marqué. Mais aussi l’hommage au carré d’Albers (Bauhaus) ou encore les compositions de Mondrian. Il aime consulter son fichier d’archives qui compte des artistes plus ou moins connus, chez lesquels il retient le meilleur. « Tout a été fait, il n’y a plus de place. » Il réinterprète des choses qu’il aime déjà beaucoup. Et c’est finalement la banalité du quotidien qui le conduit à la métaphysique.
Celui qui n’aime pas le mot “inspiration” continue de peupler le vide, qu’il aime pourtant, avec un placement d’objets devenu plus compliqué. Il se dit plus minimaliste au fil de son cheminement. Il simplifie tout en explorant « l’ambiguïté de l’espace ». Se qualifiant encore de figuratif, entre peinture et sculpture murale, il travaille des séries depuis peu. Jusque là, il partait d’une idée et réalisait une oeuvre pour l’expliquer.
S’il travaille tous les jours, il ne s’estime pas très prolifique, réalise plusieurs oeuvres en parallèle et cela peut durer des mois. Des liens ténus les unissent. Plus à l’aise à présent avec le regard des autres sur son oeuvre, il s’oriente vers une vision plus politique, représente ainsi une caméra de surveillance fixée sur le visiteur, dans une perspective intrusive sur notre vie. Toujours en construisant l’architecture, la mise en scène du tableau, l’illusion. À la manière de la presse dont il se nourrit, il veut séduire le spectateur pour mieux le frapper. L’oeuvre doit véhiculer un message. « Éviter un cliché, c’en est déjà un », dit-il avec lucidité.
Entrer dans la collection du FDAC le conforte dans son sentiment d’appartenance à un pays, à un territoire. Et il est heureux que son oeuvre voyage vers plusieurs regards plutôt qu’elle stationne en collection privée.
A propos de l’oeuvre
Ce tableau est le 2e d’une série réalisée après le décès de son père. Les autres sont très différents mais tous sur le même format horizontal et fond
blanc. Il sait que le 6e sera le dernier. « Si la mort est une certitude irrévocable, elle est souvent mal interprétée. » Le crâne humain, ce « cliché de la mort », devient pour lui un défi : il cherche à lui ôter l’étiquette macabre pour lui redonner une forme existentielle, une beauté véritable. Il dépeint, par-delà ce qu’il en reste, le berceau de l’esprit. Afin de créer une autre dimension, il décentre le crâne dont la masse augmente avec le jeu de
lumière basse, pour accentuer le vide et la sensation de fragilité. Aphelion est le phénomène qui touche l’orbite héliocentrique au point de trajectoire le plus éloigné du soleil. L’ombre longue du tableau…