Sa biographie
Didier Bessières
Né en 1969 à Figeac (46)
1994 – DNSEP/ Ecoles des Beaux-Arts de Bordeaux
Dernières expositions :
2006 : OPEN/OUPA avec David Delesalle. Le Pas Sage – Ribérac.
2006 : AMATEUR IS ME – Espace culturel François Miterrand-Périgueux.
2003 : Openeyes/Opendoors.Nov’art-Bordeaux.
2002 : « Juste pour voir » organisation ENAD à la BFM-Limoges.
Son univers
Chez Didier Bessières le discours frappe par sa rigueur, et l’importance accordée à la réflexion, à l’analyse intellectuelle de la démarche artistique : Didier Bessières y expérimente un passage entre un état d’esprit et un état des choses. Si le processus est défini, la création, elle, est multiple ; car l’état d’esprit change et varie selon l’humeur de l’artiste qui se qualifie lui-même d’hétérogène. Son travail ne peut donc développer une seule problématique ou se situer dans un seul courant. À l’inverse un certain «état des choses» – un accrochage, une installation dans un lieu – va modifier l’état d’esprit de l’artiste. L’important est qu’il y ait toujours une matérialisation du processus, une nomination, une articulation entre le langage et la forme. «Chaque pièce, explique-t-il est un jeu de chasseur de pistes, de cache-cache» et dans ce parcours, Didier Bessières précise métaphoriquement qu’il faut traverser des rivières, chercher des pierres où prendre appui, lancer des flèches à distance, rater sa cible, croire qu’on l’a ratée et s’apercevoir que le parcours passait par ce ratage, que la piste était finalement bonne. Le temps de la réalisation n’est donc pas celui de la création : plusieurs travaux «décantent» dans son atelier ; posés, retournés, délaissés ils reclignotent un jour et la réalisation peut alors être très rapide.
Par ses études – cursus arts plastiques suivi de l’école des Beaux-Arts de Bordeaux puis de Rennes – Didier Bessières a eu la chance d’avoir accès à l’histoire de l’art, dont l’iconographie alimente son inspiration. «Ce grand marché de la connaissance», il y déambule pour remplir son propre «panier». Décidément enclin aux images, il compare l’esprit à une grande nuit, éclairée partiellement par notre conscience, telle une lampe de poche dont le faisceau lumineux révèlerait des régions où apparaîtraient les traces laissées par tout ce qui a pu nous traverser. Certaines de ces régions deviennent des territoires de prédilection. Didier Bessières a les siens où il retrouve des artistes tels que Picabia ou toute la veine des incohérents dadas, les surréalistes, mais aussi les maîtres du minimalisme. Comme son discours, à la fois théorique et imagé, Didier Bessières est double ; aussi vit-il une dichotomie réelle dans ses orientations actuelles, à l’image de son atelier, dont le rez-de-chaussée est rempli de matériaux salissants – pigments, colles, vernis, papiers – et la mezzanine réservée à l’univers du numérique. Il travaille beaucoup sur ordinateur depuis deux ans et crée avec le son, l’image, le mouvement, la durée, s’évadant ainsi d’un monde plus figé qu’il continue cependant de «visiter» tous les jours, le haut et le bas de son atelier fonctionnant comme deux vases communicants et s’alimentant l’un l’autre.
A propos de l’oeuvre
Cette pièce qui date de 1995 est une «tentative paradoxalement ludique et sérieuse», ces deux notions étant selon Didier Bessières à la base de toute démarche artistique. Ici, l’artiste a voulu jouer sur la coïncidence des opposés, vieille figure alchimique, faire se rejoindre d’une part l’impressionnisme qui privilégiait l’approche de la lumière, le contour cassé, la décomposition par touches et d’autre part le minimalisme, mouvement artistique en réaction à l’abstraction américaine. «M.I.S» signifie donc «minimaliste impressionniste sculpture», croisement de deux démarches n’ayant rien à voir l’une avec l’autre. Cette sorte «d’aberration» peut s’apparenter à l’art «clin d’œil» qui fait sourire, sans dénigrer.
L’œuvre contient d’autres surprises : l’aspect fait d’abord penser à un travail de peintre alors que l’artiste a utilisé de la pâte à modeler mise en boulettes, écrasées sur du verre, avec un long travail de perçage des bulles d’air à l’aide d’une aiguille.
Enfin, «M.I.S» permet trois types d’installations possibles : elle peut s’accrocher soit verticalement sur un mur, soit horizontalement, soit être posée au sol comme une dalle, une sculpture dont on peut faire le tour.
Le Durbet
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