GUIOT Bruno – « Anthropométrie »

Sa biographie

Bruno GUIOT

Né en 1955 à Condom (32)
Vit et travaille à Périgueux (24)

Expose entre 1985 et 1995 à Bordeaux (33), Poitiers (86), Lyon (69), Périgueux (24), Trélissac (24), Sczceczin en Pologne, Harleem en Hollande et participe au Symposium de la Ville de Périgueux.

Réalise des Performances photographiques :
1988-1999 : «Le Laboratoire», à Périgueux.
2000 : «Ombres Fantômes», au Festival des Lycéens d’Aquitaine à Bordeaux ; Palissade d’ombres sympathiques à Périgueux.
2001 : «Le Suaire magique», au festival de mime d’Anvers, Belgique.
2002 : à Ventabren (Marseille) ; Festival «Le Pied de la Lettre» ; «Expoésie», à Périgueux ; Festival «Festambiente», Grossetto, Italie.

Son univers

Bruno Guiot aurait pu être seulement photographe ; il est devenu magicien. Magicien de l’image, révélateur d’autres réalités, se jouant de l’ombre et de la lumière, passant de la chambre noire aux mystères de l’apparition.

Un parcours d’abord classique, avec la découverte de la photographie à quinze ans, dans un laboratoire. Bruno Guiot expose ses travaux : portraits, photo-reportages. Mais son itinéraire se diversifie, ses expériences se multiplient, il côtoie le spectacle vivant, pratique le théâtre, participe à des créations collectives.

À partir de 1985, il sait qu’il ne sera pas un photographe au sens classique du terme : « Je suis devenu artiste en plongeant mes mains dans les cuvettes du laboratoire, croyant expliquer le monde en traquant le réel. Cela ne me suffisait pas, il fallait que je retrouve l’idée originelle de l’apparition (épiphanie) et l’émotion de leurs inventeurs. Et je me suis enfermé dans ma chambre noire pour faire des photogrammes. Le sujet s’effaçait dans ma cuisine alchimique et j’avais l’impression de projeter mon inconscient, de peler les couches de l’oignon, l’obligeant à affronter une nouvelle naissance». Bruno Guiot met en scène ce processus dans son «Laboratoire», qui reproduit le concept de la chambre noire, dans laquelle il invite le public à participer à ses «performances épiphaniques».

Ces variations sur l’apparition et la lumière, Bruno Guiot les décline au travers de ses créations qui nourrissent sa rêverie sur une «lumière à voir et non pas pour voir». Il conçoit des lampes, lustres, installations lumineuses. Mais le processus de l’apparition reste son domaine d’élection. Et la présence, la participation du public deviennent essentielles dans cet échange où chaque performance se révèle unique. Depuis 2000, Bruno Guiot a simplifié le processus de l’apparition en utilisant l’encre sympathique qui lui permet désormais de travailler en plein jour. De l’aléatoire – l’encre réagit différemment selon le support – naît la vraie magie d’une œuvre alchimique qui se révèle à chaque fois inattendue, mêlant les techniques de la peinture et de la photographie.

L’artiste crée l’évènement ; installant son atelier en pleine lumière, au milieu des gens, de la foule, allant à la rencontre de ses modèles, faisant de la rue, des paysages, sa galerie. De ces ombres juxtaposées, aussi bien, il ceint une palissade de chantier qu’il les fait flotter au vent dans les arbres, leur donnant une première existence, une première patine face aux éléments, aux regards.

A propos de l’oeuvre

Anthropométrie – 2000 – Encre synthétique sur tissu, réalisation en performance
277 x 283 cm

Œuvre réalisée lors d’une performance en septembre 2001 pour le vernissage de l’exposition des «Ombres Sympathiques» de la palissade (septembre 2000), au centre de Congrès à Périgueux. Trois personnages ont posé : une flûtiste, un admirateur avec un bouquet de fleurs sous le regard d’un photographe de presse.
«Je peins les ombres à l’encre sympathique, les interprétant, m’adaptant aux modèles, à leur éventuelle difficulté à garder l’immobilité. Plutôt que la précision du trait, je privilégie le jeu avec la matière, les modèles et aussi le public…
Encore mouillées, je fais apparaître les ombres sur le tissu par pulvérisation de sulfates de cuivre et de fer qui s’oxydent en bleus et rose-marron-rouge et leur mélange violet vert turquoise… L’action des sulfates fixe définitivement l’encre sur le tissu comme une teinture indélébile. L’encre étant très fluide, elle fuse facilement sur le tissu suivant sa nature, et le mélange chimique des sulfates est toujours aléatoire. Par l’énergie et la rapidité, je «guide» l’action des produits et compense ces effets aléatoires. Je me place donc sur un nœud entre le photographique et le pictural, en exhaussant à ma manière un procédé oublié pour le rendre actuel et vivant»
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