INIZAN Jacques – « Bacchus 20 / vin tondo »

Sa biographie

Jacques INIZAN

Né en 1942 à Saint-Aubin-de-Cadelech (24)
Agrégé en Arts plastiques
Vit et travaille à Sarlat (24)

Expositions collectives : à Paris (75) Salon d’automne, Bordeaux (33), Périgueux (24), Niort (79), Cannes (06), Brive (19), Sarlat, Marvejols (48), Montréal (Canada)

Expositions personnelles récentes en Dordogne : en 2002, à l’Espace Pomme 28 Toulouse (31), au Centre des Télécom à Blagnac (31)

Vidéo : «De la toile à l’objet», réalisation P. Magontier

 

Son univers

L’originalité du parcours artistique de Jacques Inizan ne se situe pas tant dans la multiplicité des techniques qu’il utilise que dans leur croisement. Qu’il travaille la sculpture, la peinture, la lithographie, la photo, les collages, sa véritable ambition est de réunir, d’unifier, de «tresser» ces modes d’expression. Pour ce faire, il sollicite le hasard et s’engage dans la création à partir de choses souvent insignifiantes, sans valeur : signes, graffitis, menus objets qu’il rencontre au cours de ses promenades, de ses voyages. Le sujet se construit alors tout seul, par rapprochements d’idées ou à partir de jeux de mots. Le caillou, la branche, la plume d’oiseau qu’il croise sur son chemin, les tessons de bouteilles, les bouts de ferraille, les morceaux de vaisselle qu’il découvre au hasard d’une tranchée attirent son œil de plasticien par leur forme ou leur couleur et sont ramassés, ramenés dans l’atelier. Triés, ces objets hétéroclites forment des collections qui seront un jour «recyclées» et susciteront une nouvelle création. Confrontés à la toile et la peinture, les matériaux vont produire des œuvres originales, à mi-chemin entre la peinture et la sculpture, où l’objet dialogue avec la toile, sous formes d’empreintes, de collages. Dans les acryliques sur drap, par exemple, la chaise enduite de peinture fraîche est recouverte d’une toile qui épouse sa forme et révèle ensuite l’objet sous différentes faces, pour en donner une description aussi complète que possible, sans perspective, en combinant plusieurs angles. L’objet, soudain mis à plat, ou bien transformé, ou simplement nu, se raconte, se livre enfin, avec tout ce qu’il contient de savoir-faire et d’humain.

Cette disponibilité de l’artiste qui se situe dans l’échange et qui accepte comme un cadeau les «directives du matériau» n’exclut pas la technique et la construction, même si c’est pour offrir une vision réinventée de la réalité et de la banalité apparente des choses. Ce qui explique certainement l’intérêt de Jacques Inizan pour le cubisme, qui sut allier le sensible à une théorie et une réflexion intellectuelles. L’artiste a besoin de ces deux pôles pour créer, et ne veut s’éloigner ni de l’un ni de l’autre, dans ce désir constant d’union retrouvée, où la couleur occupe également une place prépondérante : «la couleur, explique-t-il, recouvre, pénètre, s’écoule, s’étend, se dépose, se superpose, efface, dénonce, souligne. La couleur c’est la vie, elle recrée l’espace».

A propos de l’oeuvre

Bacchus 20 / vin tondo – série  » Le sujet vient du support  » – Sculpture Acrylique, toile, bois, objets
59 x 59 cm

Cette pièce fait partie d’une série créée à partir de plusieurs fonds de barriques identiques. Jacques Inizan a d’abord été intéressé par la forme de l’objet qui renvoie au tondo (tableau rond) souvent utilisé par les peintres italiens de la Renaissance. L’origine du support évoquant le vin, l’artiste a voulu décliner ce thème en représentant ici le dieu Bacchus dont il a imaginé les traits en tenant compte de l’existant, et en en tirant partie, illustrant l’importance de la notion d’échange qu’il entretient avec l’objet de départ. L’écriture, présente sur le support, a fourni le titre de l’œuvre, clin d’œil entre l’homophonie du nombre 20 et du vin. Une coïncidence qui a joué son rôle dans la création de cette pièce, et qui conforte la volonté de Jacques Inizan de rester toujours «à l’écoute du support».