Sa biographie
Née on 1966 à Paris (75)
Vit et travaille à Ribérac (24) 1998: Biennale de Nîmes (30) installation – performance
1999: Installation dans un magasin de jonglerie à Toulouse (31) et
installation et scénographie sur une chorégraphie « Odeur du Père » de James Caries à Toulouse
2000: Biennale de Nîmes (installation)
2001: Exposition collective à Aubeterre (16)
2001: Installations vidéo au Château du Pauly, à la Collégiale Notre
Dame de Ribérac dans le cadre des journées du patrimoine et au
Centre Culturel de Ribérac.
Son univers
Luna aime à dire qu’elle est une artiste engagée. Engagée dans se créaton, dans ses combats, témoignant, énonçant et dénonçant aussi, à l’écoute d’autres voix et d’autres femmes. Ce qui l’intéresse dans son travail de création c’est de tenter de comprendre au-delà de l’acte, du factuel. Elle interroge et s’interroge, avançant par «fragmentations, se construisant peu à peu au fil de ses périodes de créativité. Pour cela, elle utilise nombre de techniques, expérimente le son, la vidéo, l’image et le lieu, puisqu’elle ne travaille que des installations. Depuis 1998, le point de départ de son inspiration est un objet réel de notre société occidentale, la poupée Barbie, archétype et icône dont elle dénonce la tyrannie et qu’elle désacralise, pour lutter contre cette figure castratrice et obsessionnelle qui aliène la petite fille mais aussi la femme. Depuis 1998, Lima a donc fait de la célèbre poupée mannequin le sujet et l’objet de sa création. Elle en a créé un moule et a ensuite photographié le vide de ce moule, détériorant, en se saisissant du volume de ce vide, l’icône qu’est la Barbie, objet de séduction, symbole d’une certaine représentation de la femme, unique et formatée.
Luna se situe dans la mouvance de l’artiste Cindy Shernian qui travaille elle aussi sur la recherche d’une identité non pas tant individuelle que collective; elle a créé notamment entre 1978 et 1986 une série d’autoportraits parodiques de image de la femme dont elle cherche à émanciper la représentation, à travers les fictions qu’elle invente. Luna s’intéresse également au travail d’Orlon qui s’interroge elle aussi sur la personne et considère son corps de femme-artiste comme le matériau privilégié pour la construction de son oeuvre.
Après s’être « attaquée » à la poupée Barbie on tant qu’objet formel, Luna a par la suite entrepris de «détourner» une image de femme proposée sur un site Internet. Pour lutter contre ce trop-plein d’images qui circulent, elle effectue un tri, recherche une femme qui correspond à son projet de création et assemble des morceaux de corps avec la poupée mannequin, multipliée et répétée, annulant et effaçant ainsi l’objet réel de son empreinte. Son travailà venir est une vidéo qu’elle a tournée durant l’été 2002 avec un modèle qui, durant sept minutes, va témoigner et effectuer une mise à nu de son corps.
A propos de l’oeuvre
Il s’agit d’un format de deux mètres tiré sur bâche. Luna a effectué une manipulation avec des morceaux de corps de femme choisie sur Internet et l’empreinte de la Barbie. Le choix du titre renvoie autant à l’étymologie grecque -qui signifie reconstitution – qu’au terme médical. Dans Ana plasis, comme dans d’autres créations similaires de Luna, il faut peut-âtre aussi rechercher ce que Luna nomme «une analogie entre Narcisse (l’identité) et la Méduse qui pétrifie l’altérité».