MALEYRE Béatrice – « Le sachet gris »

Sa biographie

Béatrice MALEYRE

Née en 1963 à Dijon (21)
Etudes à l’Université de Dundee, Ecosse
Vit et travaille à Chancelade (24) et à Aubusson (23)

1998: «L’espace entre», The Round Room, Taibot Rice Gallery,
Edinburgh, Ecosse
2001: «De l’autre coté du miroir», Galerie de l’institut Français
d’Ecosse, Edinburgh, Ecosse

Depuis 1992, elle participe à des expositions de groupe en Dordogne,
à Paris (75), en Ecosse, en Australie.
2000: elle participe à «l’Art est ouvert» au Centre Culturel de Ribérac (24)
2002: résidence à I’ENAD à Aubusson
1999: elle est lauréate des 6ème Trophée de la Couleur, à I’ENSBA
de Paris

 

Son univers

En 1998, Béatrice Maleyre intitule sa première exposition personnelle «l’Espace entre», titre emblématique de son parcours et de son travail. Elle condense en effet dans ses deux mots son exploration des espaces de la mémoire individuelle et collective, et situe sa démarche à «la confluence de deux courants, l’un prenant sa source dans la réalité, l’autre émanant de la fiction». Représentations de territoires aux frontières constamment mouvantes, les créations de Béatrice Maleyre mêlent, entrecroisent, confrontent des fragments de réalités et d’imaginaires pour susciter une réflexion sur ce qu’elle apprécie «les zones floues des paysages des mythologies individuelles et collectives, les énigmes de la mémoire et de l’histoire». Entre l’ntime et le collectif entre le passé et le présent, entre deux mondes, entre deux langues aussi – elle a effectué ses études à l’Université des Beaux-Arts de Dundee en Ecosse – c’est bien là que se situe Béatrice Maleyre. Pour matérialiser ces territoires indéfinis, si divers, elle se tient à la croisée des disciplines les plus variées, multiplie les techniques, les approches avec une inventivité qui nourrit continuellement cette exploration inlassable: dessins, aquarelles sur des couvertures de cahier, des albums photos et divers supports familiers qui font parte de notre identité collective, peintures au chocolat, installations qui réinventent des espaces connus, des lieux communs – au deux sens du terme – en en modifiant le cadre, les composants habituels, suggérant d’autres pistes et louant pour cela avec nos références, nos objets les plus quotidiens. Dans tous les cas, le ou les matériaux choisis doivent correspondre au questionnement qu’elle propose, et son travail actuel vise à une simplification pour aller plus directement au langage du choix des objets ou des heux dont elle s’inspire.
Deux artistes, Caspar David Friedrich et Joseph Beuys comptent particulièrement dans la démarche de Béatrice Maleyre. Si éloignés l’un de l’autre en apparence, ils pourraient bien symboliser sa double appartenance au monde réel et à un autre espace indéfinissable et toujours présent, qu’il faut tenter à tout prix de faire émerger l’oeuvre de Caspar David Friedrich, le romantique allemand, vibre et résonne de cette spiritualité cachée dans la nature, et le peintre rêve de mêler son propre état d’esprit issu de ce qu’il voit à la représentation qu’il va en donner. Joseph Beuys, quant à lui, en créant le concept inédit de l’art social qui révolutionna l’art contemporain, n’eut de cesse de s’opposer à la vision banale de la réalité, utilisant une multiplicité de techniques, d’expériences inédites en art pour faire réagir le spectateur, pour le réveiller, pour changer sa manière de penser et de voir le monde qui l’entoure. Avec sa propre sensibilité, et son rapport tout personnel aux objets, aux matériaux et aux substances, Béatrice Maleyre ne nous dit pas autre chose c’est bien « de l’autre côté du miroir», titre de sa récente exposition personnelle, qu’elle veut nous emmener.

 

A propos de l’oeuvre

Le sachet gris – 2002
Dessin – peinture : technique tempera (dessin, peinture utilisant
des jeux de mots pour poser des questions sur les identités
individuelles et collectives) – 44 X 48,5 cm

Très représentative de la thématique et de l’utilisation des matériaux qui caractérisent le travail de Béatrice Maleyre, cette oeuvre met en scène sur un support courant -une enveloppe -un objet non moins quotidien un sac à deux anses dont la légère ouverture laisse entrevoir un intérieur luminescent qui contraste avec le noir et le gris et suscite notre curiosité. En choisissant ce contenant familier, Béatrice Maleyre s’interroge ici sur le rapport à la fois individuel et collectif entretenu avec les objets, ceux-là même que nous transportons, pour les garder, les offrir, les échanger Mais an reliant ce simple sac à un réseau serré de petites racines qui s’étalent an bas du tableau, Béatrice Maleyre crée tout à coup un autre objet un objet hybride qui associe l’arbre, symbole de force ancré dans le sol, et ce sac an apparence si fragile, si éphémère, mais à présent porteur d’une autre réalité et peut-être significatif de notre rapport, beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît, à ce que nous possédons.