DEMEILLER Philippe – « Ecce Bos »

Sa biographie

Philippe DEMEILLER

Né en 1952, à Chaville (92)
Etudes à l’Ecole Nationale de Sèvres
Vit et travaille à Saint-Front-la-Rivière (24)

Depuis 1974, il expose et participe à de nombreuses expositions collectives à Paris, Lisbonne, Tahiti, Cali en Colombie, Fukuoka au Japon et en Dordogne.

En 1996, il a été accueilli en Résidence à la Fondation Funtanik en Colombie.

Son œuvre est dans des collections publiques en France, Suisse, Portugal, Colombie.

Il intervient également dans les établissements scolaires

Son univers

À l’occasion d’une des expositions de Philippe Demeillier en 1988, Georges Marbeck écrivait : «Il y a des peintres qui ne s’intéressent qu’au cutané des choses, au poli des objets, au lisse des corps (…) Philippe Demeillier, lui n’est pas homme à se laisser piéger par l’emballage. Un capot, ça s’ouvre. Une carrosserie, ça se démonte. Une enveloppe ça se déchire. La peau, ça se découpe, ça se retourne, ça s’étire, ça se tanne. Il faut toujours qu’il aille remuer le cambouis des choses, des corps, du monde, pour bricoler ses pièces détachées à son idée». Dans son travail de peintre, de graveur, de sculpteur, Philippe Demeillier dépèce et dissèque, mais si ces portraits étalés, dé-figurés, cette recherche d’une beauté «convulsive» peuvent nous suggérer l’image d’un artiste sombre, les sculptures, tout en procédant au même désir de créer une réalité nouvelle, révèlent une autre facette de l’artiste.

Travaillant de façon empirique, ni rationnelle, ni systématique, Philippe Demeillier réagit en fonction du sujet, du matériau, de l’inspiration de la commande ou de l’exposition future, sans souci de mode. De sa rencontre avec l’objet survient une idée, un déclic qui, en une fraction de seconde, peut transfigurer le support moteur d’une 203 en une réplique revisitée du «Bœuf écorché» de Rembrandt. Philippe Demeillier se surprend alors à transformer le matériau, et cet étonnement, ce plaisir qui émergent pendant le temps de la matérialisation, il n’a d’autre envie que de les transmettre.
Démontant, découpant, assemblant, Philippe Demeillier travaille et s’amuse ; ses sculptures pourraient être autant d’inventaires à la Prévert, où chaque objet tout en gardant son caractère propre, en demeurant identifiable concourt à créer une œuvre d’art ludique et poétique.

Ce n’est donc pas un hasard si Philippe Demeillier dit son admiration pour Picasso, artiste aux multiples techniques, créateur lui aussi d’étonnantes sculptures – assemblages, dont la fameuse «tête de taureau» constituée d’une selle de vélo et d’un guidon rouillé de bicyclette, née elle aussi sans aucune intention préalable. «En un éclair, disait Picasso, ils se sont associés dans mon esprit…
L’idée de cette tête de taureau m’est venue sans que j’y ai pensé… Je n’ai fait que les souder ensemble»
Philippe Demeillier ne dit pas autre chose…

A propos de l’oeuvre

Ecce Bos – 1995 – Sculpture composée de feuillard, aluminium, offset, combiné de téléphone, serpentin de chauffe-eau, frein à main de 203 Peugeot, dents de râteau, lame de scie à bûches, chambre à air, pommes…
85 x 49 x 48 cm
Oeuvre acquise par le Conseil départemental de la Dordogne en 2002

En 1995, à la demande du professeur d’arts plastiques du lycée de Bergerac, Philippe Demeillier se voit confier le projet de créer un objet à partir d’objets de récupération entreposés dans un simple placard. Sans idée préconçue, Philippe Demeillier a assemblé ces matériaux : plaques alu offset, poignées de frein de 203, combiné de téléphone pour les yeux, bouts de pièces de machine – outil pour le cadre, chambre à air de camion pour la langue, dents de râteau pour les dents, et dents de lames de scie pour les dents transversales.

Ainsi est née cette «tête de veau» qui a pris tout à coup une dimension politique car cette même année 95 était celle de l’élection à la présidence de la République de Jacques Chirac dont le plat préféré n’est autre… que la tête de veau.
Très vite, l’actualité a continué à «alimenter» l’œuvre d’art, avec l’apparition du scandale de la vache folle.

Philippe Demeillier a ajouté alors des fils barbelés au-dessus de la tête, allusion aux fameux «Ecce Homo» de l’histoire de l’art (représentant Jésus Christ et la couronne d’épines), jouant une fois de plus avec son inspiration, son humour et sa propre culture personnelle.

DEMEILLIER Philippe Bélèterie
24300 Saint Front La Rivière
Tél. 05.53.56.78.04
http://demeillier.pals.fr