PONS Philippe – « Frottage – Marienbad »

Sa biographie

Philippe PONS

 

Né en 1962 à Sarlat (24)
Études un Arts plastiques à l’Ecole des Beaux-Arts de Toulouse
Vit et travaille à Bordeaux (33)

Depuis 1989, plasticien-photographe, il réalise des reportages et conjointement des «Frottages» en divers pays d’Europe, d’Asie et d’Afrique.
Depuis 1989, il expose des photographies et des fromages à lvry (94), Fontenay-sous-bois (93), Marseille (13), Bagnéres de Bigorre (64), Toulouse (31), Vic Fezencac (32), Bordeaux et participe aux photofolies de Rodez (12), au festival off expo photo d’Arles (13), à la Galerie du Forum de Toulouse (31)…

 

Son univers

Dès l’enfance, Philippe Pons éprouve une fascination pour tout ce qui a trait aux outils, dessins et gravures des grottes ornées du Pèrigord.
Vers l’âge de huit ans, il collectionne des silex taillés glanés dans la vallée de la Vézère, s’intéresse à la datation, à la classification de ce matériel.
Plus tard, l’appropriation des signes du réel a donc pris la forme d’un relevé de signes et symboles gravés sur les arbres par des auteurs anonymes.
Par ce rituel au caractère païen, l’arbre est chargé du rôle de en lui. Il devient le réceptacle un trois dimensions de la mémoire, une sorte de bibliothèque sauvage d’ex-votos, d’initiales et de prénoms qui affirment la toute puissance du Moi, de voeux d’amours éternels, d’une conjuration contre le temps, etc… L’arbre-totem improvisé est le témoin du passage dans un lieu, dans la vie, lui seul valide et rend éternelle la trace, en sa qualité de Dieu vivant.
Ainsi ce glossaire sauvage est un réservoir intarissable, où il puise, vole, et recrée par le geste peinture, une écriture qui s’invente dans l’instant. Son geste arrache à ce temple végétal ses secrets, un révélant, une écriture automatique et magique, une véritable apparition signifiante.
C’est le langage d’avant Babel où l’unité est retrouvée, les codes identiques et les symboles récurrents. Alors le langage devient réel et s’impose à lui comme dicté par les Dieux eux-memes.
Lors de différents voyages il a pu reconnaître la permanence de ce langage (archétypes issus de l’inconscient collectif) et d’en « enregistrer » les différents particularismes linguistiques ainsi que son universalité.
Cette collecte de marques met en évidence le fait qu’existe un hyper langage qui se manifeste sous toutes latitudes, en dehors de toutes les frontières culturelles.
Il s’approprie ces gravures par une « action-peintures » en les réorganisant empiriquement sur la toile vierge. Le voile épouse alors par « infra-mince » l’écorce de l’arbre et par frottage, fait apparaître la langue du bois. Dans son travail, parle jeu des contrastes, c’est le noir qui éclaire par sa puissance graphique la virginité du support.
De l’arbre sculpté, aux empreintes relevées sur le support, il y a le passage d’un monde des idées à celui d’un art d’une anarchie des signes à une page d’écriture, un poème. C’est peut-être une façon de prendre une distance avec soi-même, de se chercher une identité à travers les mots des autres. En cherchant à retrouver la langue originelle de l’innocence, il se dirige aussi sur le chemin d’une paix intérieure à reconquérir.

 

A propos de l’oeuvre

Frottage – Marienbad – 14 avril 2000 – 200
Empreinte sur arbre gravé, toile de conton, technique mixte, bâton à huile et encre de Chine – 148 X 143 cm