DAUTA Kiki – « Mais où est donc l’or noir d’Icare ? »

Sa biographie

DAUTA Kiki

DAUTA Kiki

Née en 1949 à Guer (56)
École Nationale des Arts Décoratifs de Limoges
Participe à l’atelier de Claude Viallat
Diplôme en section Architecture Intérieure et Design
Vit et travaille à Bergerac (24)

Expositions
1999: “Terrae incognitae”, Cloître des Récollets, Bergerac
2000: “Cousins-Cousines”, rencontres d’artistes québécois et français, cloître des Récollets, Bergerac
2001: « Femmes d’Aquitaine », Centre d’Art Contemporain de Mont-de-Marsan
2002: Galerie Tiny Factory, Toulouse
2003: « De passage »,Galerie Daniel Faure, Périgueux

Interventions en milieu scolaire, en particulier dans le cadre des contrats ARVEGE mis on place par le Ministère de la Culture et l‘Éducation Nationale

Son univers

Depuis une dizaine d’années maintenant, Kiki Dauta travaille sur des toiles libres. Ce support loin d’être un hasard, concrétise à la fois les sources d’inspiration de l’artiste, les thématiques qui la préoccupent et son rapport à l’oeuvre en train de se faire. L’importance accordée au paysage, à la nature est d’autant plus capitale à ses yeux que notre société oblige à un questionnement sur les rapports que l’homme entretient avec son environnement Il s’agit donc de regarder celle terre, d’être comme Kiki Dauta le dit joliment « ce guetteur du ciel qui hante la terre sans jamais s’y poser ».

En réponse à cette exigence, à celle recherche, l’artiste a fait une rencontre capitale il y a une dizaine d’années avec les peintres aborigénes elle a découvert alors leur vision du paysage, une vision sans horizon qu’explique leur conviction profonde qu’ils font partie intégrante de ce paysage et de la terre sur laquelle ils vivent Dès lors, Kiki Dauta a fait évoluer sa démarche artistique pour tenter de retrouver elle aussi cette certitude elle a décidé de travailler sur des toiles libres, de les poser à terre, de peindre debout sur la toile, afin de faire fusionner le mode opératoire et le sujet même de son oeuvre où la notion de paysage est centrale. En considérant la toile comme un espace encore vierge, Kiki Dauta devient une sorte de voyageur immobile, qui partirait à la découverte d’une terre pour laquelle elle n’a que quelques repères qui la guident tout an laissant l’inconnu lui réserver des surprises. Elle peut en effet travailler sur toute la surface et tout l’espace de la toile qui révèle alors ses « accidents » froissures, pliures, « plis qui sont autant de rides, de cicatrices, de traces laissées par le temps ». C’est dans cette vision que l’artiste « ressentie temps et l’espace comme frères jumeaux ». Son travail de peintre évolue alors sur et avec la toile, en toute liberté. Une création à deux en quelque sorte, puisque la toile « travaille » avec l’artiste, la guide dans l’évolution du paysage et se fait avec elle, on totale simultanéité. « Comme une flâneuse, explique-t-elle, j’entreprends un lent voyage et je me laisse guider par mon intuition et les émotions qui me traversent. Mais le hasard n’est pas le seul guide, à chaque toile un territoire précis est choisi, une aventure particulière est vécue ».

La couleur, par son grand pouvoir émotionnel, est un élément plastique fondamental dans le travail de Kiki Dauta. Sa palette est constituée essentiellement de couleurs de terre, souvent vives, chaudes « ocres ou ombres, noirs et blancs s’imposent à moi. Je n’applique pas la couleur sur la toile mais je caresse la terre à fleur de peau ». Tout comme elle a été très marquée par le monde des peintres aborigènes, Kiki Dauta ne cache pas son admiration pour l’artiste Tàpies, mais aussi pour l’homme, dans ses prises de position politiques par rapport à la société.

Comme elle le fait déjà on travaillant sur l’espace et les traces — thème récurrent dans son oeuvre — Kiki Dauta réfléchit actuellement à la notion de temps, mais un temps lui aussi semé d’empreintes et riche du passage d’êtres ou de choses dont l’impact peut n’être ressenti que bien plus tard, un peu comme l’effet papillon”, qui bat des ailes à un endroit et peut provoquer une tempête à l’autre bout du monde. C’est comme cela, avec toujours la même exigence d’épure et de simplicité, que Kiki Dauta voudrait parler du temps qui passe sur ses prochaines toiles.

A propos de l’oeuvre

Mais où est donc l’or noir d’Icare ? – 2001
Acrylique sur toile – 150 x 180 cm
Oeuvre acquise par le Conseil départemental de la Dordogne en 2003

C’est l’actualité et le drame de la pollution des mers qui sont à l’origine de cette toile: Kiki Dauta, très touché par les images des naufrages de pétroliers et par leurs conséquences sur l’environnement, a chargé cette oeuvre de toutes les émotions ressenties.

Peu à peu, la toile s’est construite et enrichie par l’introduction d’éléments qui viennent renforcer le propos de l’artiste. Kiki Dauta a commencé à travailler avec du sable et de la terre, en choisissant, ce quui est moins courant dans ses oeuvres, des couleurs autour du blanc, du noir et du gris afin de traduire la tristesse de la vie disparue.
Le cercle confronte l’abstraction de la toile au petit détail figuratif — tache et plume symbolisant la rencontre du pétrole et de l’oiseau (souvent présent dans l’oeuvre de Kiki Dauta en ce qu’il symbolise la vie). La croix noire, est non seulement un clin d’oeil avoué à Tàpies mais évoque ici le drame et la mort.
La partie sombre le la toile représente pour l’artiste une zone calcinée, brûlée, l’amorce de la pollution et de la destruction.

Seul le titre, sous forme de question, apporte une petite note drôle l’artiste, présentant pour la première fois cette oeuvreà des à des lycéens, s’est souvenue de la phrase mnémotechnique apprise en grammaire elle a joué avec pour y introduire le terme ‘or noir’ et le nom d’lcare, qui fait réfèrence à un mythe qui la touche particulièrement et constitue comme une métaphore du tableau puisqu’on y retrouve le thème de l’oiseau, de l’homme qui se brûle les ailes en voulant s’approcher des dieux et qui échoue en tombant à l’eau.

DAUTA Kiki
Rosette
24100 BERGERAC
Tél. 05.53.24.27.84
kiki.dauta@hotmail.fr