La biographie de l’artiste
Né en 1949 à Courbevoie (92)
Études à l‘École Nationale Supérieure des Arts Appliqués et des Métiers d’Arts, Paris
Vit et travaille à Issigeac (24)
Expositions personnelles et collectives
1991 Galerie vers les arts, Niort – Salon d’Art contemporain de Rouen
– « A vos oeuvres citoyens Allonnes »
1993: Symposium d’Arts Plastiques, Périgueux
1997 Salon des arts insolites, Dijon
Expositions en couple avec Claire Cour
1994, 95, 97 Expositions-installations poétiques au Théâtre Léonard de
Vinci, à Feyzin, à Saint-Valéry-en-Caux, au Dôme Théâtre à Albertville,
au Centre Culturel de Ville d’Avray
1999/2000: Musée des Hospices de la Madeleine à Saint-Emilion
2001 Musée Dastrac à Aiguillon
2003 Exposition-installation, caveaux du château d’Issigeac
L’univers de l’artiste
On pourrait être tenté de “classer” Dominique Cour en reprenant les grandes orientations d’un parcours artistique qu’il résume lui-même rapidement comme pour en finir: céramiste, sculpteur et détourneur de vélos depuis 1990”. Mais les créations de Dominique Cour, si elles déclinent et intègrent ces techniques, sont chargées de bien d’autres apports, qui l’ont aidé selon sa propre expression à penser la matière et donc à matérialiser la pensée » Double préoccupation, qui dans sa réciprocité amène Dominique Cour à s’intéresser autant aux philosophies, aux cultures du monde, à la musique Indienne (et “ses matière sonores ») qu’à la physique et la chimie des matériaux, à l’anatomie, à l’humain, au végétal comme au minéral, à toutes les matières en somme, qu’elles soient concrètes ou abstraites, dépassant ainsi les catégories, déstructurant et décloisonnant pour créer en toute liberté.
On comprend mieux pcurquoi les termes de sculpteur ou de céramiste deviennent trop étroits les matières — matières à penser et à créer — sont autant d’outils à la disposition de l’artiste. Dominique Cour détourne, dessine, peint modèle (la terre mais aussi les vélos), crée avec et dans la matière, ausculte les entrailles des objets, s’adonne à la mécanique comme à l’horlogerie, écrit, grave, crée des estampes, des monotypes. Toutes les matières naturelles ou manufacturées “qui ont vécu » l’intéressent, objets ou métaux qui par leur dégradation même accèdent à un autre emploi. Le mot d’ordre de Dominique Cour pourrait être celui qu’il place en exergue d’une de ses sculptures vélocipédiques « Rien ne se perd, rien ne se crée”.
Le recyclage, la continuité, la naissance et la re-naissance sont donc au coeur de l’oeuvre. « S’il faut un poème pour peindre un oiseau » (Prévert), « il suffit à Cour d’une selle fatiguée pour peindre une chèvre », s’amuse son ami André Séverac, devant les sculptures de l’artiste où se côtoient de grandes piêces sur la mythologie, des totems, une étonnante galerie de personnages, d’animaux, ou encore cette incroyable pietà, où le vélo, laissé à l’abandon, carcasse sans vie, a servi de matière à cette scène de genre, ici revisitée, lui conférant son aspect douloureux. Lorsque Dominique Cour s’émeut pour un poème, le poème lui-même devient la matière même de la réalisation, comme dans plusieurs de ses créations où les monotypes d’un texte sont compressés au centre de l’oeuvre, “au point de ne tenir qu’une partie de la surface, de ne plus pouvoir être lus et d’être revenus à la matière’.
Mais toute une part de la création de Dominique Cour est inséparable — et inversement — de celle de sa femme, Claire. François Dodat les a unis une nouvelle fois autour de ses poèmes, dans une recherche qu’ils mènent ensemble, sans territoire attribué, évoluant dans le dialogue, créant dans un va-et-vient d’idées, de propositions et d’échanges. Souvent, Dominique et Claire Cour aiment aussi se retrouver le temps d’une exposition, et les compositions de l’un répondent aux créations de l’autre.
De ce parcours à deux, est né Le Pavillon des correspondance et installation poétique à dimensions variables, création d’un espace clos et translucide dans un lieu déjà clos, variante spatiale des tableaux à ouvertures multiples. Le promeneur pénètre alors dans un monde insolite et onirique, issu de l’imaginaire de Dodat et « incarné » par les deux artistes sous forme d’installatons, de sculptures, d’objets poèmes, faits de fragments, de restes d’ustensiles, d’éléments retraités, créateurs d’imaginaire, où tous nos sens sont sollicités, par le choix des couleurs, des lumières, des textures, le choc des associations improbables. Ce microcosme étrange, qui se joue des catégories, fait sauter les barrières de notre vision rationnelle des êtres et des choses, pourrait bien être une métaphore de la création artistique selon Dominique Cour, “un monde où tout est dans tout et réciproquement…”.
A propos de l’oeuvre
Ce couple de chiens, baptisés avec humour par l’artiste Roméo et Juliette, est une sculpture de vélo représentant un petit chien presque debout les deux pattes levées et tirant la langue, et une petite chienne sur ses quatre pattes qui tire également la langue.
Dominique Cour s’est servi de vieux vélos d’enfants et a transformé ces deux objets déchus et rouillés en utilisant toutes les pièces qui les constituaient pour créer ces deux sculptures. Les piéces, qui ont gardé leurs proportions initiales ont été assemblées et boulonnées, dans un nouvel agencement générant alors deux oeuvres d’artqui au-delè de la prouesse technique font émerger poésie, vie et drôlerie.