HETZEL SUZANNE – « Circum »

Sa biographie

Suzanne HETZEL

Née en 1961 à Siegen (Allemagne)
Ecole d’Art de Marseille, obtention du DNSEP en 1989
Postdiplôme, Ecole d’art de Marseille en 1990
Vit et travaille à Marseille (13)

Depuis 1996, nombreuses expositions collectives dont Galerie Artcade, Cité Frais Vallon, Galerie de l’Ecole d’Art (Marseille, 1996 et 1997), Galerie Manu limoneda, Galerie de l’École des Beaux-Arts, Atelier des Eyguesiers (Aixen-Provence, 1997 et 2001), Salon International de la Recherche Photographique (Hoyan, 1998), Museum fùr Kommunikation (Hambourg, 2000), Musée de Shill

e, à Shillong (Inde)
Bourse du Fiacre en 1992

 

Son univers

Rien de moins impersonnel, de moins documentaire que le travail de Susanne Hetzel les images qu’elle nous propose, que ce soit des photographies analogiques ou numériques, des vidéos, des photogrammes sont indissociables des circonstances et du contexte qui ont permis leur élaboration, comme autant de créations on acte”. « Mon travail, précise-t-elle, se construit autour des interrogations liées au lieu où il est créé et au quotidien des personnes qui y vivent ». C’est l’image entrain de se faire qui l’intéresse, une image fragile, intimiste, passagère. En s’intéressant plus particulièrement à l’habitat et au corps, Susanne Hetzel interroge le public et le privé et tente de capter les espaces où ces deux pôles interfèrent. Elle privilégie « le travail à intérieur des espaces de vie, et plus précisément les espaces de croisement entre le dehors et le dedans, entre ce que l’on montre et ce que l’on préserve ». Elle s’intéresse donc aux objets symboliques de ce double rapport au monde et avec le monde, les vitrines enverre, les étagères de salon, les dessus de télévision, les tables de repas qu’elle photographie comme « autant de zones de transfert entre l’intérieur et l’extérieur, entre voyager et demeurer ». La série des « 13 nus avec objets choisis” ressortit à la même démarche. “Depuis le début, mes recherches autour des lieux où l’on vit étaient liées à un travail sur l’image de soi et l’image du corps. Si le corps est le principal porteur de la mémoire d’une vie, il est également un lieu de libertés. Au moyen de l’image, se travaillent les possibles rapports réels et imaginaires établis entre un espace habité et les corps qui y circulent”. En résidence à Ribérac (24) en 2002, Susanne Hetzel a non seulement exposé son travail récent mais a pu élaborer sa création dans les conditions qui en sont pour ainsi dire inséparables rencontres avec la population, découverte et mise en relation des cadres de vie et des objets collectés, intimes pour certains. Les diptyques de l’artiste confrontent souvent cet intime révélé, comme ces portraits du vêtement préféré qui associent le visage et le vêtement élu de son possesseur, mis en scène par lui. De même, quand elle photographie en gros plan et associe tables de cuisine vides et intérieurs de réfrigérateur, c’est pour mieux questionner ce lieu de passage où s’exerce notre rapport à la nourriture. Certaines oeuvres, jouant sur les surimpressions, fonctionnent comme autant d’associations entre des images qui font partie de l’imaginaire commun puis s’en écartent pour de nouvelles variations.
Le regard de Susanne Hetzel englobe avec d’autant plus de prégnance ce qui l’entoure que ses repères artistiques, ses « phares », sont à l’image de son propos, humains, éclectiques, sensibles. Des poètes, tels que Ponge, Bachelard, Hôlderlin, « et tous les poètes qui offrent une planche de vivre, aussi mince soit-elle ». Des peintres qui manient le pinceau comme Grünewald ou Picasso, des photographes, des vidéastes tels que Esther et Jochen Gerz, Bill Viola, des artistes comme Giuseppe Penone, un des plus célèbres représentants de l’Arte Povera ou encore Richard Long pour son travail sur le paysage. Elle aime « tous ceux qui chargent leur travail tel un cargo à destination lointaine ». Elle-même part souvent pour de nombreuses activités artistiques dont la variété sont autant de tentatives de réponse à ses problématiques. Dans ses toutes nouvelles pièces, Susanne Hetzel prévoit d’inclure des mages vidéo associées aux images photographiques. « Le recours à la vidéo, précise-t-elle, répond au besoin de modifier l’espace de lecture, d’y apporter une nouvelle durée qui déploie le temps comme facteur d’ouverture, de l’apprentissage et la perspective de devenir autre à sa rencontre.

A propos de l’oeuvre

Cette composition de six images relèvent de « différents types d’alimentation » l’artiste y associe des met terrestres par la présence de l’assiette et du bol, et une évocation de la Dordogne, terroir d’une traditior culinaire vivace « où les coupoles romanes se veulent assiettes du ciel et les assiettes plancher du repas ». Mais leur mise en relation avec d’autres objets et “la présence d’une image venant du film Elégie de la traversée du réalisateur russe Sokourov affirment a présence d’un espace qui se déploie au delà du passage par le cercle” figure ici récurrente. C’est dans cette juxtaposition insolite des images que Suzanne Hetzel dépasse la simple photographie descriptive pour nourrir “une réflexion intense sur l’altérité et la poétique du quotidien”, en tentant de transcender la banalité apparente d’objets qui nous entourent et dont nous avons oublié la force intrinsèque.