NIDOS Denis – « La mémoire de l’eau »

Sa biographie

Denis NIDOS

 

Né en 1966 dans l’Essonne (91)
Étude de la photographie à l’Ecole Feret de Longbois, Limoges (1992-1995)
Vit et travaille à Périgueux (24)

 

 

 

1997: « Couleurs Marines », Périgueux
1998: « Périgueux sous la neige », Périgueux, Bergerac
1998 et 1999: « Légumes à la métaphore », Périgueux, Bordeaux, Saint-Emilion…
2000: « Images rêves », « galerie l’Art Nôtre », Périgueux et galerie « Claudine
Ratier”, Paris »
« Paroles d’oeufs », Périqueux, Bordeaux, Saint-Émilion, Saint Macaire
2000 et 2001: « Les formes de la passion », Bordeaux et Paris (mois de la
photographie)
2002: “Entre les lignes”, Périgueux, Bordeaux, Saint-Émilion
2003: « Objets détournés avez-vous une âme ? » Hôtel de ville de Saint-Émllion, galerie Atalante Madrid

Reportages pour divers magazines et illustration pour l’édition
Sensibilisation à art photographique dans les écoles

Bibliographie
Le coeur et l’ouvrage (photographies sur des gestes d’artisans en noir et blanc) et Chemins de table en Périgord (Illustration couleur de paysages du Périgord), Editions de la Lauze, Le grand livre de Périgueux (Illustration couleur et noir et blanc de Périgueux)

 

Son univers

Denis Nidos conçoit son activité au sens étymologique du terme il écrit avec a lumière. Comme un romancier qui s’inspirerait du réel pour construire une oeuvre de fiction, Denis Nidos puise dans son quotidien pour créer des photos qui magnifient et transcendent objets, paysages, visages souvent si familiers que notre regard les voient sans y prêter attention. Passionné très jeune par la photo, Denis Nidos demeure un adepte du noir et blanc. S’il admire très tôt Robert Doisneau, il s’intéresse ensuite à des artistes tels que Man Ray, maître incontesté de la lumière et de l’ombre, ou encore à Edward Weston. Ce photographe américain dirigea en effet ses recherches vers le naturel, l’élémentaire et commença en 1927 ses fameux gros plans de coquillages, de légumes, de fruits. Ses photos, mélanges d’abstraction et de réalisme, cherchent à mettre mi valeur l’ambiguité des formes et à « transcender » l’objet, préoccupation majeure dans le travail de Denis Nidos.
La prise de vue ne constitue donc qu’un point de départ. C’est dans le laboratoire que le simple cliché devient une oeuvre d’art, que la recherche s’effectue, que l’écriture commence et que la lumière parle. La simple reproduction ne l’intéressant pas, Denis Nidos, selon les thèmes abordés, trouve alors un langage, crée un univers destiné à magnifier l’objet ou le paysage qui ont retenu son attention et invente à chaque fois des techniques différentes, des angles de vue subjectifs, aussi divers que ses sources d’inspiration. Son travail échappe au systématique, puisque tout en intégrant l’objet choisi à son imaginaire, Il réadapte chaque fois différemment. Dans son trayait sur les ombres par exemple, l’objet choisi n’existe qu’en tant qu’ombre, mais projeté sur une feuille tordue, façonnée, il se libère alors de sa forme convenue pour atteindre une autre dimension. La série sur les oeufs, justement intitulée “Farcies d’oeufs’, est une variation artistique qui tire part non seulement de la forme de l’oeuf, mais aussi, au-delà de la simple représentation, de ce qu’il symbolise et connote vie, légèreté, fragilité, consommation, alimentation, alliance insolite du solide et du liquide, érotisme même dans a forme arrondie. La photo remplit ici son rôle de révélateur, mais tout en introduisant une dimension artistique qui joue avec l’objet et peut le projeter dans une création de pure fiction. Comme c’est souvent le cas chez Denis Nidos, l’objet, mis en scène, devient sujet et crée du sens à lui seul. Dans la série « Légumes à la métaphore », c’est la capacité du regard de l’artiste à repérer des formes, des volumes qui enclenche une vision nouvelle leur mise en valeur entre ombre et lumière, le positionnement même de l‘objet « légume » dans L’espace, traduisent le glissement métaphorique vers une autre représentation souvent inattendue parce qu’humaine. Les paysages de Denis Nidos, où s’aventurent quelquefois des silhouettes d’hommes ou d’animaux, relèvent des mêmes préoccupations; l’artiste joue avec les contrastes, exploite les lignes de force et tire parti de la rencontre de matières, de surfaces, d’éléments (ciel, terre, eau) pour créer une autre réalité. L’insolite, piégé volontairement, peut aussi faire basculer la photo vers des univers déroutants dont certains se rapprochent de tableaux surréalistes, hommage indirect à Magritte.
Amené à travailler récemment sur le portrait, Denis Nidos crée de nouvelles compositions qui confrontent des objets, des visages et un élément naturel, l’eau. Là encore, il s’agit de redonner à ce qui nous est proche et familier un dimension nouvelle par des alliances improbables, créatrices d’art dans un aléatoire capté puis sublimé par l’artiste.

 

A propos de l’oeuvre

La mémoire de l’eau – 1998 – Photographies
40 X 45 cm

Cette photo a été réalisée avec un tamis de maçon qui sert habituellement à tamiser le sable et sur lequel l’artiste a pulvérisé de l’eau. Dans chaque petit carré du grillage, une goutte d’eau a été ainsi emprisonnée. Le portrait a été réalisé à part. Le travail de l’artiste en studio a ensuite consisté à tirer parti de la spécificité de chaque goutte d’eau, à la ‘piéger, et à inclure le portrait qu’y s’y réfléchit à chaque fois différemment selon les « déformations » imposées par l’eau. Cette photo fait partie d’une série de cinq sur laquelle Denis Nidos retravaille actuellement. Elle constitue une variation sur la rencontre visage/eau, et décline le rapport entre réalité et reflet entre le familier et l’inattendu, thèmes centraux de la recherche de l’artiste.