NOBLE Jean François – « La Force Universelle »

Sa biographie

Jean François NOBLE

Né en 1952 à lalinde (24)
Il vit et travaille aux Garrigoux, Lalinde 24) – Études à l’école Régionale des Beaux-Arts de Bordeaux (33)

Depuis 1976, expositions personnelles et collectives en France et à l’étranger, à Pèrigueux, Boulazac, Marnac, Bergerac, Montignac, à Bordeaux, Bayonne, Pau, Paris, Bruxelles, Bonn, New-York, Lisbonne, Amman

Principales expositions et réalisations:
1976: « Peindre avec les mains », exposition animation pour l’Artbus de Bordeaux
1985: « l’espace habité », Mostra del Larzac
1986: « Périgordien, Périgourdin », Château de Campagne
1988: « Création contemporaine en Périgord » à la SNRA, Lisbonne (Portugal)
1989: Symposium de sculpture de la Ville de Périgueux – Exposition/Animation, Amman, Jordanie
1991: Peintures, sculptures, exposition personnelle, Galerie Pictura, Bergerac
1995: Exposition FRAC Aquitaine, Musée Bonnat, Bayonne
1997: « l’Écriture, Quels Caractères? » Musée dAquitaine, Bordeaux – ‘Porte en petra dans l’histoire d’Eugène le Roy”, oeuvre monumentale, Collège Eugène Le Roy, Bergerac
1998: « Mécanique assez leste », 1% artistique, salle de sport, ENSAM, Talence
2002: La Fondation bleuet image de synthèse
2003: « Fontaine au coeur de Puits”, Portets s/Gironde – « Rencontres préhistoriques des Eyzies », exposition dans l’église fortifiée de Tayac.
oeuvres dans les collections du Conseil Général de la Dordogne, du CAPC Bordeaux, du FRAC Aquitaine, dans l’Hôtel Automobile Jean Bart (Paris), des collections privées et lieux publics. Une douzaine de vidéos réalisées entre 1976 et 1997
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Son univers

Toute l’oeuvre de Jean-François Noble trouve ses racines dans le Périgord et dans la découverte de l’art pariétal, de l’empreinte en négatif d’une main sur la paroi d’une grotte, un des premiers gestes de l’art. En fréquentant les Beaux-Arts de Bordeaux, Jean-François Noble n’oublie pas sa terre d’origine; bien plus il la redécouvre et confronte les gestes des premiers hommes à cette vaste entreprise créatrice que constitue toute l’Histoire de l’art, dans laquelle il puise pour créer une oeuvre singulière et protéiforme, entamer une recherche artistique permanente qui passe par l’apprentissage de tous les savoir-faire. La maîtrise des techniques des plus ancestrales aux plus actuelles, la variété des supports (qu’il fabrique lui-même) et des matériaux sont éloquents. Les oeuvres sont déclinées sous forme de peintures, sculptures, dessins, installations, oeuvres en série et monumentales. La liste n’est pas exhaustive et toujours à enrichir
Pourtant, l’univers de Jean-François Noble se dessine et émerge de son travail au-delà de sa diversité. Au travers de ses premières expositions, l’importance des signes, des symboles clins d’oeil au Périgord, comme a la feuille de chêne, le champignon, le raisin, les empreintes de mains en négatif— s’exprime déjà, dans une peinture du geste, une peinture aux doigts, a fresco, qui se nourrit de la répétition et emplit tout l’espace de l’oeuvre.
Dans e vaste champ de l’histoire de l’art, Noble puise aussi dans l’art contemporain prédilection avouée pour Matisse et pour Pollock Le créateur de L’action painting, le plus gestuel des expressionnistes abstraits dont Jean-Français Noble se rapproche à nouveau dans son parcours actuel: intérêt partagé pour l’art des Indiens d’Amérique du Nord qui savent apprivoiser le sable et créent à même le sol. Jean-François Noble évolue vers une technique qui consiste à mettre le tableau en mouvement en travaillant au-dessus de l’oeuvre sur une plate-lorme. Il n’y a là ni caprice, ni hasard. Tous les savoirs et toutes les cultures du monde intèressent l’artiste dans sa recherche. Alchimiste donc, mais pas seulement dans le mélange des genres, des techniques alchimiste dans la quête d’une perfection, qui inclut son aventure intérieure dans une démarche universelle. Jean-Français Noble utilise, « recycle » et se réapproprie des symboles empruntés à des cultures, des époques, des philosophies, des religions comme autant de réponses, d’explications: figure du corbeau déjà présente dans la Bible, pierre taillée et faisceau lumineux « symbole de force universelle », clous de la crucifixion, sablier et fourneau des alchimistes, pendules de Foucault. Recherche philosophique autant que quête mystique, qui relie l’artiste à l’universel, mais dont les supports restent tangibles, façonnés par lui, viscéralement humains. C’est au retour de son séjour à New-York, en 1988, qu’il concrétise cette recherche par une série de travaux intitulés « La Force Universelle ». Au fil des années, Jean François Noble, enrichi de tous ses savoirs, n’en finit pas de varier et d’imaginer de nouveaux supports, de créer d’incroyables univers le temps de ses installations, où voisinent et se combinent toujours l’art et la science, l’imaginaire et la poésie. Il affirme et réaffirme encore qu’il reste et restera avant tout cet « homme Périgourdin » créé en 1986, à la fois « homo faber », « homo habilis », « homo sapiens » et « homo ludens », frère en cela de tous les autres hommes.

 

A propos de l’oeuvre

La Force Universelle – 1998
Acrylique, peinture, vinylique (série de 5 dessins)
94 X 134 cm

 

Ces trois pièces, extraites de la série La Force universelle, présentent de nombreux éléments très caractéristiques de l’oeuvre de Jean-François Noble quant aux matériaux et à la technique papier de Creysse pour le support, première couche de peinture passée à la brosse, plusieurs touches de peinture au pistolet, puis travail a fresco dans la peinture humide. Le pendule est découpé dans du papier litho de Creysse et collé dans la peinture encore fraiche. Par ces divers procédés, l’artiste a créé des tons dont la matière, alliée aux couleurs volontairement sombres, plonge le spectateur dans un univers ténébreux. C’est le pendule par les éclats dorés et rougeoyants éclaboussant la toile qui semble l’irradier d’une lueur intrinsèque. Avec celle série, l’artiste a entamé se réflexion sur l’alchimie, grande source d’inspiration pour ses travaux futurs. L’omniprésence du pendule symbolise et matérialise l’attraction universelle, vérité partagée par tous, et se réfère directement à l’expérience de Léon Foucault qui fit la démonstration physique du mouvement de la rotation de la Terre. D’autres symboles, déjà présents dans d’autres oeuvres de l’artiste viennent renforcer cette notion d’universalitè utilisation du clou comme outil (l’artiste s’en sert pour dessiner) et comme objet symbolique, positionné ici de manière à baliser les sommets d’un triangle induit, utilisation de l’écriture grecque primitive à boustrophèdon (lignes allant sans interruption de gauche à droite et de droite à gauche), cette fois avec les chiffres du dé (de 1 à 6), positionnés au centre de la toile et dont l’addition (1+6, 2+5, 3+4) donne le chiffre 7, qui additionné lui-même 3 fois donne le nombre 21, correspondant aux 21 étapes qui mènent à la pierre philosophale.