SLIWKA Annie – « De fins cheveux d’algues »

Sa biographie

Annie SLIWKA

Née en 1946 à Paris
Études artistiques à l’École Nationale Supérieure des Arts Appliqués, Paris
Études musicales aux conservatoires de Châtellerault et Poitiers (86)
Vit et travaille à Argouillet, Boisseuilh (24)

Depuis 1970, elle a participé à de nombreuses expositions et a été invitée dans de nombreux salons nationaux et internationaux, et dans des galeries.

 

Expositions en régions parisienne et Centre (1993 à 1998), au Japon dans le cadre de « l’année de la France au Japon » (1998), aux Etats-Unis, (galerie à Essex, Connecticut 2000 – 2002), à Florence dans le cadre de la 4ème Biennale Internationale d’Art Contemporain
Commandes et collections privées en France, Royaume-Uni, Canada, Allemagne, USA et Japon

Nombreux prix, distinctions et récompenses à des salons et concours nationaux et internationaux.

 

Son univers

La rencontre d’Annie Sliwka avec la laque tient du coup du foudre lorsqu’elle évoque la découverte de cette technique alors qu’elle étudie à l’École des Arts Appliqués à Paris, Annie Sliwka parle d’éblouissement, de saisissement « j’ai compris d’un coup que je venais de trouver la technique par laquelle je parviendrais à m’exprimer. Ce sentiment premier ne m’a jamais quitté depuis, en dépit des rudes exigences et des sacrifices auxquels il m’a fallu conssentir pour conquérir cet art ». Rien de moins facile et de moins immédiat en effet que de maîtriser cette technique qui a vu le jour, s’est élaborée au Japon et a inspiré au fil des siècles de grands artistes qui s’y sont référés, comme les impressionnistes et ou les grands peintres de « l’Art Nouveau », tels Gustav Klimt, qu’Anne Sliwka aime tout particulièrement.
L’art de la laque tient du rituel, un rituel qui passe par de longues étapes et ne permet d’aboutir à l’oeuvre achevée, la laque, qu’au bout de plusieurs semaines, voire plusieurs mois pour les plus grands formats. Les phases d’élaboration, les processus d’exécution ont les exigences et les vertus d’un parcours initiatique, où alternent la mise an oeuvre de techniques précises et les temps de l’attente, qui font partie intégrante de la création. Ce qui est donné à voir, au final, est l’aboutissement de toutes ces étapes, matérialisées en quelque sorte par l’accumulation des couches, des strates, qui permettent à l’oeuvre d’exister. « Je travaille, explique Anne Sliwka, selon les principes très anciens des maîtres asiatiques. Sur un support en bois de particules, on effectue d’abord un entoilage de part et d’autre avec une colle préparée au bain marie, à laquelle on incorpore du blanc de Meudon. Viennent alors une succession de 8 couches d’apprêt de part et d’autre, toujours à chaud. L’opération suivante consiste à poncer cette préparation, à sec, en employant des papiers de verre aux grains de plus en plus fins jusqu’à l’obtention de la lissité souhaitée. On peut alors commencer à laquer. Plusieurs couches sont nécessaires pour une « bonne matière ». Chaque couche, après durcissement, est poncée à l’eau, très finement, à la main. Indépendamment de la préparation technique des fonds, on prépare la maquette artistique. Selon les techniques choisies et les résultats souhaités, l’exécution du décor interviendra différemment. Le grand principe est de travailler à chaque fois toute la surface du tableau et de poncer celle-ci avant d’en appliquer une supplémentaire. La toute dernière opération, le lustrage, donnera au tableau sa vie, sa profondeur, sa brillance. En totalité des diverses étapes d’applications, il faut compter vingt à trente couches. Cette technique si précise qu’elle ne permet aucune faute et n’accorde à l’artiste aucun repenti dans l’exécution et le report du dessin, offre ensuite des possibilités très vastes dans le choix des matières. Les moyens d’expression sont multiples sur les couches de vernis teintées à chaque fois très légèrement, par petites touches, avec des peintures à l’huile, on peut alors choisir, juxtaposer plusieurs techniques gravures, reliefs, incrustations de coquilles d’oeuf, de nacre, craquelures, matériaux précieux tels que feuilles d’or, feuilles d’argent, de cuivre, d’aluminium, oxydations à froid, poudrés d’or, d’argent de bronze, paillons, etc… C’est dans et par cet éventail de possibilités et de combinaisons qu’Annie Sliwka donne libre cours à sa sensibilité artistique, dont la principale source d’inspiration, la nature, met en présence les éléments, les lumières, le minéral, l’animal, le végétal. Un univers dont la variété et les rencontres trouvent leur expression dans les subtilités de la laque, ses modes inépuisables de représentations. A la lisière du figuratif et du non figuratif, Annie Sliwka ne considère donc pas la laque comme un art décoratif mais comme un art pictural à part entière, au même titre que la peinture à l’huile, l’aquarelle ou d’autres techniques. L’artiste se dirige actuellement vers une recherche plus graphique, de plus en plus tournée vers l’abstraction, né les lignes et les matières transcriront la beauté de la nature.

 

A propos de l’oeuvre

De fins cheveux d’algues – 2002
Laque – 35 X 48 cm

Dans cette oeuvre, Anne Sliwka a voulu exprimer et faire se rencontrer la beauté des roches à marée basse, la fluidité des algues qui se nouent et se dénouent dans le soleil, en donnant une impression graphique de mouvement et en travaillant sur les oscillations de la lumiére. Elle a utilisé pour cela de l’or blanc, sur lequel elle est revenue par de légers glacis colorés et transparents, roses, orangés, afin d’approcher les nuances infinies des reflets sur la pierre. Ce paysage au bord de l’irréel ne cherche pourtant pas à être descriptif l’artiste elle-même le considère comme une invitation à un voyage dans notre propre imaginaire qui peut alors puiser dans l’oeuvre d’autres richesses, y déceler d’autres représentations, y découvrir d’autres univers.