CAROSI Giovanni – « Métamorphose »

Sa biographie

Né en 1953 à Norma (Italie)

Artisan en orfèvrerie de 1978 à 1982
École d’Arts Plastiques d’Elancourt (Yvelines)
Vit et travaille à Terrasson (24)

Principales expositions personnelles : Galerie l’Écu de France, Viroflay, 1990. Vélizy, Salon Chapelle de l’Hôtel Dieu, Dreux, Invité de la Ville, 1993. Porte de la Vézère, Terrasson, 1995. Centre culturel de la Visitation, Périgueux, 1998. Galerie Art Présent, Paris, 1999. Galerie du Théâtre Municipal, Brive-la-Gaillarde, 2004. Depuis 1987, participe à de nombreux salons et expositions collectives dans toute la France.
Symposiums internationaux de sculptures d’Aubazine en 2003, d’Uzerche (Corrèze) en 2004, de Carrouges (Orne) et de Julienne (Charente) en 2005

Son univers

Les sculptures de Giovanni Carosi frappent par l’énergie et la force vitale qui s’en dégagent. Souvent monumentales, ses œuvres sont l’expression du plaisir que l’artiste éprouve à créer. Il résume d’ailleurs sa démarche dans cette phrase, qui pourrait être sa devise : « Que tout ce que l’on regarde soit beau, que toute matière transformée soit vie ». On en oublierait presque l’extrême importance de la technique. D’abord orfèvre à Florence et créateur de bijoux, Giovanni Carosi choisit de s’installer à Paris et apprend la sculpture sous la direction de deux maîtres japonais, Inoue et Myata. Il commence par modeler la terre puis s’oriente vers la taille de la pierre, qui devient son mode d’expression favori. Une grande partie de sa production est réalisée en marbre, avec une préférence marquée pour le marbre blanc de Carrare et le marbre noir de Belgique. Face au bloc, l’artiste reste ouvert et disponible, attendant quelquefois plusieurs années que la pièce « parle » d’elle-même et que s’impose à lui la sculpture qui s’y cachait. Alternant les pièces de petites dimensions qu’il peut exposer plus facilement et des œuvres plus imposantes, Giovanni Carosi allie dans ses créations abstraction et émotion. Comme des totems s’élançant vers le ciel, beaucoup de ses sculptures combinent force, légèreté et douceur, par un travail qui privilégie les courbes, les volumes, les rondeurs, l’harmonie des pleins et des déliés, comme une écriture qui se déploierait dans l’espace. C’est d’ailleurs en ces termes que l’artiste définit son travail, et les contrastes entre le marbre poli et le marbre brut, qui semblent souvent se répondre, sont comme les étapes, les strates d’une calligraphie inscrite dans la durée. Ses créations jouent sur les tensions, les lignes de force qui s’en dégagent, et ménagent souvent, sous des formes variées, des ouvertures qui procurent comme une respiration et contribuent à créer équilibre et harmonie, en jouant avec la lumière. Giovanni Carosi réalise également depuis quelques années des sculptures de plâtre colorées à l’acrylique et recouvertes de résine. L’introduction des couleurs vives, sous forme de signes, de motifs aux tonalités tribales s’allie à la légèreté des formes et à l’humour de l’artiste qui crée ainsi des pièces pleines de vie et de gaieté, à l’image de cette sculpture clin d’œil, intitulée Ciao Niki, hommage à Niki De Saint Phalle. Désireux de partager et de faire partager sa passion, Giovanni Carosi n’aime rien tant que participer à des symposiums. Les artistes sélectionnés s’y rencontrent au sein d’un espace public qui devient ainsi un immense atelier à ciel ouvert, où chaque sculpteur réalise alors son projet. L’occasion pour l’artiste de découvrir et de côtoyer des sculpteurs de culture et d’horizon très divers, mais aussi d’autres artistes qui apportent avec eux leur style, leurs matériaux et leurs techniques. Ces rencontres constituent des moments forts dans le parcours de Giovanni Carosi et lui permettent de s’ouvrir à d’autres expériences ; en témoignent ses œuvres picturales toute récentes grâce auxquelles il trouve une certaine liberté, un nouveau langage pour écrire le monde et transmettre son bonheur de créer.

A propos de l’oeuvre

Métamorphose – 2003
Sculpture marbre noir de Belgique
55 X 62 X 19 cm

Le titre de l’oeuvre résume le processus de création propre au sculpteur et raconte l’histoire de la pièce. Partant d’un bloc de marbre, l’artiste a transformé la masse en une oeuvre d’art, comme aurait pu le faire le temps sur des milliers d’années. L’utilisation du marbre noir, particulièrement réceptif à la lumière, a permis au sculpteur de jouer avec la matière en alternant le brut et le poli. L’architecture d’ensemble de la pièce joue sur l’équilibre et l’harmonie, mais impose une dynamique dans la mise en oeuvre de lignes de force qui suggèrent la montée en puissance d’une énergie vitale s’étirant vers un ailleurs, telle une matière vivante s’extirpant de sa gangue.