LIBMANN Catherine – « Porte de toron »

Sa biographie

Catherine LIBMANN

Née en 1959 à Antony (92)
Vit et travaille à Nailhac (24)

Principales installations et oeuvres in situ :

“Passerelle à rêve”, Lincel, 1993. Sentiers artistiques à Moustiers-Sainte-Marie et La-Palud-sur-Verdon, 1998. “Deux sillons pour un champ en friche”, résidence
d’artiste, Villelaure, 1999. “Coupe d’offrande”, Ecomusée de la forêt de Gardanne, 2000. ‘Jardin de Poète”, Fête des mots familiers, St Brieuc, 2001. “Chambre de coton”, Nuits de la Correspondance, Manosque, 2001. « Etre des bois et jardins”, jardins de la Brande, Fouleix, 2002-
2003. “Traces de paysage”, sentier pédestre, dans le cadre du projet “Scène de paysage”, Terrasson, 2005. De nombreuses expositions
personnelles depuis 1994, dont: “Mémoire de la Terre”, 1995. “Errance végétale’ et”Partition enherbe”, 1999. “Calligraphies et partitions’, 2001. “De fil en fibre, tissez des liens”, 2002.

Expositions personnelles :
2016 Tapisseries à la galerie À suivre, Beynat (19).
2014 De la forêt de tes rêves, je t’écris, Brive-la-Gaillarde (19).
2011 Partitions chorégraphiques, E. C. François-Mitterrand, Périgueux (24).
2007 Desherbage, La Visitation, Périgueux (24).

Acquisitions publiques :
2013 Fonds Départemental d’Art Contemporain, Dordogne.
2009 Fonds Départemental d’Art Contemporain, Dordogne.

Son univers

Attirée dés son plus jeune âge par le tissage et la tapisserie, Catherine Libmann s’oriente vers cet art difficile qu’elle perfectionne aux Gobelins. La tapisserie haute lice n’a plus de secret pour elle et elle l’enseigne pendant plusieurs années. Mais l’envie de faire partager sa passion, d’expérimenter d’autres techniques, d’autres matériaux influe sur son parcours. Catherine Libmann devient « plasticienne de la fibre ». Sa démarche est désormais placée sous le signe de l’échange; ce plaisir tactile, inhérent à la tapisserie, qui demeure habituellement solitaire, Catherine Libmann veut pouvoir le faire partager aux autres. Avec les fibres, les matériaux, l’artiste ne se satisfait plus de ce rapport de domination; elle recherche une relation de “partenariat”. Elle envisage alors ses créations comme les témoignages d’une rencontre à chaque fois unique, faite d’écoute et de dialogue. Ce besoin d’ouverture se concrétise par de nombreuses installations in situ, nées de rencontres avec des espaces, des paysages qui par l’émotion qu’ils suscitent en elle induisent et provoquent l’envie de prolonger et de faire passer ces sensations. Qu’elle soit dans l’éphémère lorsqu’elle crée en extérieur ou qu’elle entreprenne la réalisation d’une tapisserie qui devra pouvoir garder sa cohérence, Catherine Libmann loue avec le temps. Au fil de ses créations, au gré des thèmes, des lieux et de ses propres voyages, de ses découvertes, l’artiste a multiplié les rencontres avec d’autres arts — l’écriture, la photographie, la danse — mais aussi avec tous les matériaux et les fibres qu’elle utilise, avec lesquels elle s’exprime et qu’elle fait “parler” : coton, raphia, bambou, chanvre, osiers fous indomptables, aux formes étonnantes, qu’elle prend le temps d’écouter, dont elle découvre l’alphabet et avec lesquels elle écrit dans l’espace, lianes tortueuses, simples coquelicots, fagots de bois ou lentilles créatrices de calligraphies… A l’occasion de son exposition « Errance végétale », l’artiste revenait sur sa démarche intimement liée à celle notion d’échange constitutive de ses créations et de sa propre conception de l’oeuvre d’art: “la fibre a une nervosité, une souplesse qui lui est propre. Pour la travailler, il faut apprendre à déceler ses points de résistance et d’abandon. L’ombre et la lumière me renvoient à l’espace, à la perspective des lignes tracées parle soleil à travers. La vibration de l’air et de la lumière se jouent de ces lignes quelquefois. Ce sont des indices de quelque chose à explorer, à pousser plus loin pour aller au-delà. Les tapisseries n’existent pas sans les réalisations in situ. Elles s’inscrivent dans un langage poétique, passerelle entre ce que je suis, ce que je perçois de l’espace, et comment je vais y intervenir.(…) Mes paysages, mon jardin intérieur ont pour horizon une certaine vision du monde, enrichis de rencontre, de chaque échange dans un langage sensible’. Lorsqu’elle ouvre les portes son atelier, Catherine Libmann a le même souhait: aller vers les autres, dialoguer avec eux comme elle dialogue avec les matériaux, avec le temps, avec l’espace. Cette disponibilité dont elle fait preuve à chaque projet, cette envie de se “nourrir” du lieu qu’elle va investir un se mettant aussi à l’écoute de ceux qui l’habitent font alors tomber les barrières qui séparent parfois l’artiste du public.

 

A propos de l’oeuvre

Porte de toron – 1997
Tissage végétal
200 X 200 cm

Cette oeuvre est née pour répondre à une commande de L’Art de mai, manifestation culturelle provençale. Catherine Libmann a proposé la création d’une pièce qui serait installée sur la place de l’église d’un village (Cruis) et y resterait un mois au vent, au soleil et à la pluie. Pour cette pièce, l’artiste s’est servie de toron, un papier végétal qui ressemble à un papier maïs, utilisé habituellement pour entourer et protéger les chaises pendant un transport. C’est un papier en rouleau, an fil continu, qui peut être défroissé partiellement ou an totalité et qui prend tout son intérêt quand on le déplie, car il permet de travailler sur le volume. L’artiste a utilisé des graines exotiques, de la lieuse (ficelle utilisée autrefois pour lier les bottes de foin), des fibres d’arbre et du raphia, puisant pour une part dans ce que lui offrait l’environnement immédiat et engageant ainsi le dialogue avec les plus proches habitants qui ont eux-mêmes protégé l’oeuvre des assauts du mistral… Présentée en extérieur, l’oeuvre prend réellement vie au fil des heures, des jours et des caprices du temps elle acquiert même une “cambrure” qu’il n’est pas possible d’obtenir sur un métier.

 


Catherine Libmann
6 rue de la Tannerie
24210 Sainte Orse

05.53.54.81.10
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