CLERGERIE Yvonne – « Emma », « Le réveil » & « Le matin »

Sa biographie

École d’Arts Appliqués de Paris
Vit et travaille à Saint-Maur (94) et à Sainte-Trie (24)

Distinctions nationales dont : Chevalier de la Légion d’Honneur, 2004. Officier des Arts et Lettres, 2001.
Vice-présidente et Sociétaire de la Société des Artistes Français.
De très nombreuses expositions personnelles et de groupe à Paris, en France et à l’étranger, à Chicago (USA), Hameln (Allemagne), Utrecht (Pays-Bas), Montréal (Canada), Osaka (Japon), Vérone (Italie), Barcelone (Espagne), Oslo (Norvège), Zurich (Suisse), Londres (Grande-Bretagne), Monte-Carlo, etc.
Invitée d’honneur de 19 salons français dédiés à la sculpture.
De nombreuses commandes publiques en France et à l’étranger.

Son univers

Artiste connue et reconnue, Yvonne Clergerie a gardé intactes l’énergie, la sincérité qui l’animent et ses sculptures témoignent de son engagement total dans cet art pourtant difficile, qui passe par la maîtrise de la matière. Si le dessin et la peinture ont occupé – et occupent encore – une place non négligeable dans son parcours, c’est dans et par la sculpture qu’elle a trouvé son langage artistique. Après s’être initiée à la taille du bois, de la pierre puis du marbre en Italie, elle est revenue au modelage et a côtoyé de très nombreux artistes aux tendances très diverses. Son style, sa facture, sont donc le fruit d’une longue démarche, d’un véritable choix qui traduit le mieux ce qu’elle souhaite exprimer. Ses sculptures sont autant de regards et d’interrogations posées sur la condition humaine, ses aspirations, son destin. En privilégiant la sculpture figurative, Yvonne Clergerie peut ainsi écrire en images l’histoire d’une humanité dont elle veut avant tout mettre en avant la beauté, mais dont elle veut aussi capter l’âme. Les titres de ses œuvres évoquent souvent les préoccupations qui l’animent, les questions qui l’agitent : « Pourquoi ? est une interrogation qui me fascine, explique-t-elle. Cette question me fait avancer dans une sorte de quête qui me conduit vers une beauté plus spirituelle, plus intérieure. Je cherche en fait à spiritualiser formes et matières ». Ce sentiment d’apaisement et de sérénité, que l’artiste souhaite communiquer, est à la fois une réponse à ses propres questionnements mais témoigne aussi de sa foi profonde en l’humanité. La figure féminine est au centre de cette recherche et apparaît comme une inépuisable source d’inspiration, qui permet à l’artiste de décliner des thématiques qui lui tiennent à cœur, comme la tendresse, l’amour ou de symboliser la lumière, l’avenir, l’espérance. Qu’elle soit debout, paumes offertes en signe d’ouverture, alanguie, agenouillée, seule comme surprise dans son innocente intimité ou bien en couple, la femme apparaît dans sa simplicité et sa multiplicité, immortalisée dans le bronze. L’épure des traits et l’harmonie des formes dépassent alors la simple représentation pour transmettre les propres sentiments de l’artiste. Yvonne Clergerie travaille fréquemment avec un modèle. « Le modèle, explique-t-elle, m’est indispensable, matériellement et aussi spirituellement. L’idéal est un échange entre le sculpteur et son modèle, une compréhension du travail en cours, une complicité. Il faut toutefois prendre une certaine distance, savoir prendre et savoir laisser, faire une analyse puis une synthèse en fonction du résultat que l’on veut obtenir ». Après la création de l’œuvre, en terre ou en plâtre, suivent ensuite les différentes étapes qui aboutiront à l’œuvre définitive : moulage élastomère, cire, fonte, ciselure et patine. Les bronzes d’Yvonne Clergerie sont tirés chez des fondeurs d’art selon la technique ancestrale de la « cire perdue ». Si l’artiste affectionne les petits et moyens formats, elle aime également travailler le monumental, surtout si la sculpture une fois réalisée doit prendre place dans un lieu public ; l’espace, la lumière, les perspectives, l’environnement sont autant de paramètres qui loin d’être des contraintes, stimulent l’esprit et lui permettent d’aller plus avant dans la création d’une « belle œuvre ».

A propos de l’oeuvre

Emma, 43 cm – Le Réveil, 32 cm – le matin, 28 cm – 2004
Groupe de 3 sculptures en bronze

Ces trois petits bronzes déclinent la figure féminine si souvent représentée dans l’oeuvre de l’artiste, qui a voulu saisir la grâce naturelle de gestes pourtant quotidiens qu’elle a restitués dans leur dimension et leur beauté plastiques. Le Réveil et Le Matin, représentent des jeunes filles qui loin de paraître figées dans une pose, déploient les lignes délicates de leur silhouette et semblent s’attarder dans une gestuelle typiquement féminine, étirement de plaisir et de détente pour l’une, légère torsion dans l’attache d’un vêtement pour l’autre. Le troisième bronze, Emma, porte le nom de son modèle dont il a gardé toute la grâce. Yvonne Clergerie a joué du contraste entre les parties “tendues”, le corps de la jeune fille, et ce qu’elle nomme les parties “arrachées”, son vêtement qu’elle a traité avec une certaine “rugosité”.