FAURE Daniel – « Adoration, la Vénus introuvable »

Sa biographie

Daniel FAURE

Né en 1944 à Serain (02)
Vit et travaille à Périgueux (24)
Participe pendant plusieurs années aux activités de l’Association
Internationale de la Lettre et du Signe, groupe lettriste (cinq expositions collectives entre 1981 et 1986).

Expositions personnelles et collectives : Musée du Périgord, Archives Départementales de la Dordogne, Bibliothèque Municipale, Périgueux, 1996. Galerie « Bleu Kactus », Périgueux, 2001. Festival de la Correspondance et de l’Écriture, Galerie « L’Art Nôtre », Périgueux, 2002. Fonds Départemental d’Art Contemporain, Espace Culturel François Mitterrand, Périgueux, 2002. Biennale des Arts, Montpon, (1er prix peinture), 2003. Manifestation Internationale d’Art Contemporain PULS’ART, Le Mans, 2004 et 2005. Galerie François Mitterrand, Saint-Seurin-sur-l’Isle (33), 2004. « Rencontres formes et couleurs » (1er prix peinture), Lacanau (33), 2004. »Rencontres d’arts contemporains » (prix du public), Nantes, 2004. Kafé Art Gallery, Verteillac, 2005. Galerie « L’App’art », Périgueux, 2005.

Son univers

« Depuis la lucarne de son atelier aux pilotis de pierre, Daniel Faure a regardé la Huppe, l’oiseau de la légende, chargé par ses pairs de guider le peuple, hors du pays, dans sa quête du Simorg, le roi des oiseaux. Patiemment, le peintre a recueilli les exhortations émues de l’orateur et ses spirales pleines d’espérance dans le ciel sombre du départ. Exodes. La longue colonne se met en route, la longue marche se met en travail.

Daniel Faure a pris son pinceau de pèlerin et a raconté la foule en chemin : matière mouvementée, élancée tout autant qu’accablée. Décision et obstination. Poussière et sueur. Vie et mort. Sur cette piste, l’artiste s’est aussi donné une méthode d’ethnologue : plans larges sur la foule en marche, scènes de groupes, silhouettes isolées, gros plan sur un geste, un mouvement, une humeur… Exode et méthode ont la même racine : hodos, le chemin, la voie, le moyen… Le récit enfiévré alterne avec l’étude pointilleuse, soucieuse de vérité et de mise à distance. La tension entre le fond et la forme est extrême. L’ensemble mêle l’histoire et la modernité, avec l’humilité et l’obstination de l’oiseau éclaireur, passeur d’humanité… La nôtre en son chemin de mutations et de transformations perpétuelles depuis les origines (on songera aux écritures de la Bible, mais aussi à ces exodes modernes que l’actualité en temps hertzien nous montre entre deux réclames).

Il serait stérile de penser que les noirs de Daniel Faure ont à voir exclusivement avec les secrets de l’œuvre au noir d’une tradition alchimiste. Le peintre prend le noir comme le musicien prend la note bleue, et l’écrivain la plume d’un oiseau de légende… Une inspiration viscérale, une invitation au voyage… à l’exode. Pénombres en nombre, les noirs mettent en relief le mystère, ses épaisseurs de nuits, de cendres, de boues, de terres et la naissance improbable du chemin de l’aurore plus que l’or du soleil diurne. Seule certitude : la matière promise.

Pendant des années de pierres peintes sur toile, le travail du peintre sur la matière éprouvait le travail du temps. Tous ces recouvrements à l’ombre ajoutée, irisés d’ambre ou, parfois, de signes de lumière, exploraient dans le ventre du minéral les traces de la genèse (ou de l’apocalypse) jamais élucidée mais tellement évidente d’une humanité.
Aujourd’hui, l’artiste, dans son atelier « haut sur pattes » si j’ose dire, vêtu de plumes, passeur de portes, de frontières, d’océans, ouvre un chemin vital, capital, radical et si fragile. A commencer pour lui-même. Ainsi, Daniel Faure pourrait faire siens les mots de Michel Leiris (La vie bleue) : Jour et nuit,/Dans la foule et dans le désert,/Aux tempes un vertige flûté d’opéra,/je vais à pas de funambule. »

Matière promise, Jean-Marie CHAMPION, Novembre 2004.

A propos de l’oeuvre

Adoration, la Vénus introuvable – 2005
Encre de Chine sur papiers végétaux marouflés sur toile de lin
208 X 122 cm
Oeuvre acquise par le Conseil départemental de la Dordogne en 2005

C’est un travail à l’encre de Chine, réalisé sur des feuilles de papier végétal asiatique marouflées sur des panneaux de toile de lin écru. Quatre d’entre eux sont travaillés sur les deux faces et sont mobiles. Cette construction est volontairement inspirée des retables des primitifs italiens et flamands. Elle met en forme et en image un éloge, une adoration de Vénus. Mais Vénus n’a pas d’image à peindre. Ce n’est qu’une émotion de traces sur le papier. C’est pour cela qu’elle est introuvable.
Et tous ces gestes, toutes ces écritures de silhouettes et de foules sont là pour nous le raconter”.


FAURE Daniel
1 av. Daumesnil
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Tél. 05.53.46.61.91
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