AUPOL Eric – « Sarlat #5 »

Sa biographie

Eric AUPOL

Eric AUPOL

Né en 1969 à Charlieu (42)
Maîtrise de photographie, Université Paris VIII
Vit et travaille à Paris

Expositions personnelles récentes : Galerie Polaris, Paris, 2001 et 2003.
Église Saint-Benoît, Sarlat, 2003. Erasmus Center for the Arts, Rotterdam, 2004. Mois de la Photo, Maison du Geste et de l’Image, Paris, 2004. Marijke Schreurs Gallery, Bruxelles, 2005. Centre d’Art contemporain André Malraux, Colmar, 2005. Arsenal, Musée de Soissons, 2005.

Expositions de groupe (sélection) : Art Brussels : Galerie Polaris, 2001, 2003, 2005. Le bruit des autres, Maison du Geste et de l’Image, Paris, 2004. Art Rotterdam, Galerie Polaris, Paris, 2005.
Prix et publications : Prix Altadis 2001. Monographie, Actes Sud, mars 2002. Éric Aupol, Photographies, Le Festin, 2003. Éric Aupol, Photographies 2000-2004, Images en Manœuvres Éditions, 2004. Le Temps, Éditions La Trame, Bruxelles, 2004.

Son univers

En 2003, Éric Aupol séjourne à Sarlat pendant trois mois dans le cadre des Résidences de l’Art en Dordogne. Cette expérience marque une étape importante dans son itinéraire artistique, qui a débuté plus de dix ans auparavant. « Une maîtrise de photographie à l’université Paris VIII intitulée « Paysages de l’intime », s’est posée comme le début d’une recherche centrée autour de la mémoire, du lieu et d’une durée propre au processus photographique, expérimentée physiquement pendant la prise de vue, avec des temps de pose suffisamment longs pour induire une dimension plastique (bascule de couleurs, apparition du grain, monochromie générale…) dans des photographies que je souhaiterais entre document (comme une archive d’un lieu, d’un objet) et objet plastique lié à l’histoire des images. Mes références oscillent en effet entre la photographie et son histoire, la peinture et, d’une façon générale, le travail de plasticiens ». Entre ombres et lumière, les séries d’Éric Aupol s’attachent à capter la mémoire des lieux, à saisir et à restituer l’empreinte, la trace quasi immatérielle de ceux qui ont pu les habiter. Ainsi dans la série Marcher vers l’immobile, le travail du photographe « prend essentiellement en compte cette donnée propre :
l’inscription, dans la matière des lieux rassemblés, d’un « dépôt » d’une épaisseur temporelle.
Aux couches successives de temps inscrites dans les environnements photographiés, répond une inscription maximale de lumière sur la gélatine du film. Au lieu porteur d’une temporalité inscrite dans l’Histoire, répond une durée d’exposition signifiante d’un certain passage du temps sur la matière photographique ». Entre juillet 2001 et janvier 2002, Éric Aupol élabore un travail photographique en milieu carcéral. Dans l’une des plus grandes et des plus anciennes prisons de France, à Clairvaux, il explore la mémoire des murs, entre ombres et rares incursions de lumière. Il s’attache là encore à rendre presque tangible l’épaisseur des murs et du temps immobile de l’enfermement.
Au fil des séries, au gré des espaces qu’il investit et dont il s’imprègne, la banalité des lieux, des surfaces se charge d’une nouvelle matière, acquiert une réalité transfigurée. Les objets, isolés, arrachés à leur fonction première, deviennent les éléments précieux d’une recherche qui allie et confronte constamment image et mémoire.

En 2004, la Maison du Geste et de l’Image invite Éric Aupol en résidence. Il s’agit, explique Paul-Marie Gaire « de poursuivre le projet initié à Sarlat autour de l’esthétique baroque. La mise en chantier imminente du Forum des Halles détermine le choix de son périmètre photographique : le centre de Paris, ce ventre permettant toutes les explorations souterraines ouvre sur les résurgences essentielles de son approche photographique : la tension, le fragment et le pli ». […] La notion d’histoire n’est pas abordée dans sa linéarité mais plutôt dans la permanence d’un mouvement, alternance d’apparitions et disparitions, qui situe sur un même plan avant, après et pendant. […] La séance de prise de vue semble consister à extraire le corps photographique du pli du temps où il était enfermé. Rituel d’une lenteur extrême, elle s’inscrit dans l’image, lui conférant une densité, une épaisseur tragique ».

A propos de l’oeuvre

Sarlat # 5 – 2003 – C – Print marouflé sur aluminium
60 x 135 cm

« Se tenir debout ou bien choir, et donc être couché, comme un gisant ou une tombe. L’ange gît au sol pour une mort définitive. Sous son plastique, la statue mutilée tente obstinément de se redresser vers la lumière…
Pertinence de la photographie : ce qui crée l’angoisse ce n’est pas le mouvement même de la chute, c’est le « juste avant » ou « l’aprés coup », le contrecoup de la disparition, comme dans le deuil. (..) Ainsi, le visible se creuse-t’-il d’un invisible qu’il suscite et qui vient l’inquiéter.
Mais cet invisible, à la différence de l’allégorie religieuse, n’ouvre pas sur une transcendance, il n’en est pas l’appel. Il est plutôt à reverser au compte de notre intériorité troublée et des tourments de notre mémoire. Loin de toute velléité « documentariste », la photographie d’Eric Aupol se met au service d’une visualité, capable de (re)donner aux images un pouvoir de latence ». Extrait du texte de Georges Collonges, Destin de la statuaire, catalogue des Résidences de l’Art en Dordogne, 2003.

Eric AUPOL
110 rue Orfila
75020 PARIS

Contactez-moi : e.aupol@laposte.net
Mon site internet : http://www.ericaupol.free.fr/