BRETIN Frédérique – « Paysage »

La biographie de l’artiste

Frédérique BRETIN

Née en 1962 à Compiègne (60)

École Technique de Photographie et d’Audiovisuel, Toulouse (1997-99)
Diplôme de Praticien Photographe
Atelier de Photographie, Espace Saint Cyprien, Toulouse (1999-2002)
Titulaire du diplôme de l’Ecole Nationale Supérieure de la photographie d’ARLES – 2011
Vit et travaille à Calviac (24)

Principales expositions : Centre méditerranéen de l’Image, Château de Malves, Carcassonne, 2003.
Manifesto Festival de l’Image Contemporaine, Espace Dupon, Toulouse, 2003.
« L’Art est ouvert », ADDC, Centre Culturel de Ribérac, 2003.
Rencontres Photographiques de Solignac, 2004.
Atelier du Lavoir, Sarlat, 2004.
« Portrait(s) au singulier », Librairie L’Orange bleue, Sarlat, 2005.
« Réalité/Illusion », Lycée Sud Médoc, Le Taillan et Musée d’Art et d’Archéologie, Soulac-sur-Mer, 2005.
Quinzaine Photographique Nantaise, Nantes, 2005.

L’univers de l’artiste

Les œuvres de Frédérique Bretin bouleversent tout à la fois notre perception du monde et bousculent nos impressions premières sur ce que nous croyons voir. Les grands carrés suscitent immédiatement la curiosité et l’étonnement : on pourrait croire des toiles ; ce sont bel et bien des photographies. L’immensité de l’espace blanc qui envahit la presque totalité de l’image pourrait laisser supposer un savant re-travail de l’artiste, post photographique, afin d’obtenir ce rapport étonnant entre un paysage, une étendue d’eau comme évanescents ou réduits à une simple bande, pour imposer un vide néanmoins chargé de nuances, d’épaisseur.
Mais là encore, nul trucage. Ce que Frédérique Bretin nous donne à voir n’est rien d’autre que la réalité, mais une réalité passée au filtre de son regard, de son interprétation du monde, de son vécu personnel, de ses humeurs, de son état d’esprit.
Une façon bien à elle d’écrire ce qu’elle ressent, de s’emparer de l’image soudain offerte comme d’un outil au service de son intention, et de son propre étonnement au spectacle du monde. En privilégiant dans ses séries les plus récentes le paysage rural, Frédérique Bretin a pu créer ce qu’elle nomme des « lieux suspendus » nés « de la confrontation entre le monde visible et les représentations du monde intérieur ». « Ainsi, précise-t-elle, mon travail de recherche dans le paysage rural prend appui sur le paysage physique en tant qu’espace de fixité imprégné de traces.

Puis de façon opposée en apparence, nourri par cette idée de traversée, je l’identifie à un lieu nomade ». Ici, le lieu, la saison, n’ont donc aucune importance, les références sont inutiles, l’identification hors de propos, voire opposée à la valeur symbolique de la vision artistique, qui joue avec le mouvement et la fixité pour évoquer et susciter ce que l’artiste nomme « l’état d’errance ». La série sous-titrée Road movie, antérieure aux séries sur les paysages, semble donner la clé de cet état ressenti et restitué dans une démarche qui définit la propre quête de l’artiste : des photos d’autoroutes vides aux paysages minimalistes, dont les marquages au sol sont les lignes de fuite, alternent avec des images d’intimité, comme autant de flashes de mémoire, de repères, de balises intérieures. Cet « état d’errance » est donc une démarche qui se veut libre, pourquoi pas infinie, mais durant laquelle il est nécessaire de marquer des pauses, pour revenir à son histoire, à ses racines, à ses traces. Frédérique Bretin reprend cette posture double dans ses photos de paysages où s’impose cet « entre-espace ».
« Au travers de ce filtre, mélange d’attention et d’attente suspendues, je m’enquiers de ces moments fragiles, apparitions mentales naissant de la rencontre avec le monde visible émetteur ». Le paysage est donc réduit à un élément minimal, générique.
La perte des repères est encore plus prégnante dans la série intitulée Ouateur 2004 où l’eau, puits infini, mouvante et fixe tout à la fois, se confond avec le ciel pour nous proposer une interprétation différente du visible. Frédérique Bretin projette de travailler prochainement dans la forêt ; immergée dans ce nouvel univers, plus sombre, elle tentera de capter et de restituer les impacts de lumière sur les arbres, comme autant de « balisages », pour brouiller une fois encore nos repères habituels et approfondir sa recherche.

A propos de l’oeuvre

Oeuvre acquise par le Conseil départemental de la Dordogne en 2005


Ces trois photos font partie d’une série qui comporte 17 photos de même format traitées de manière identique, prises telles quelles, sans aucun travail complémentaire. C’est le positionnement par rapport au paysage, le moment choisi qui produisent la photo.

Le sol occupe environ 1/8e de limage. Herbeux, chaotique ou strié de traces de givre, le paysage, totalement isolé, s’évanouit dans la brume.

La ligne d’horizon, très basse, est floue puisqu’imprégnée de brouillard, utilisé ici pour masquer le contexte, et créer un espace générateur de vie, un lieu nomade.
« Ceci s’exprime, explique l’artiste, autour de la présence du vide comme une articulation, une respiration silencieuse circulant entre les choses.

En l’absence de repères d’échelle et d’espace, les éléments topographiques deviennent à eux seuls des emblèmes d’une topographie du paysage ».

BRETIN Frédérique
La Paponie
24370 Calviac
05.53.28.18.07
06.76.82.45.81
frederiquebretin@orange.fr
http://www.frederiquebretin.com/