PAYET Jean-Jacques – « Verre d’eau »

Sa biographie

Jean-Jacques PAYET

 

Né en 1946 à Savignac-Ies-Eglises (24)
Atelier La Source, Orléans. École dArts Appliqués, Bordeaux.
Atelier d’Arts Plastiques, Sarlat
Vit et travaille à Sartat La Canéda (24)

 

 

 

Principales expositions:
Rencontre et résonance à travers image, Paris, 1979. Biennale d’Art Contemporain, Cestas, 1993.
Complètement rond, Château du Bru (33), 1996. Diagonale des Arts, Cabas, 1999.
CNBDI, Angoulême, 2000. Espaces Mably, Bordeaux, 2001. D’une figure à l’autre, Espace contemporain, Saint-Cyprien, 2003.

Depuis 1995, expose en permanence à la Galerie Atelier du Lavoir, à Sarlat, seul ou avec dautres artistes invités.

 

Son univers

Le parcours artistique de Jean-Jacques Payet est une aventure picturale autant quintérieure. Ses oeuvres témoignent aujourd’hui à la fois dans leurs constantes et dans leur évolution d’une recherche toujours différente, jamais achevée, mais qui s’appuie sur quelques points d’ancrage, balises matérialisées par des signes parfois figuratifs au sein même de l’abstraction. Cette exigence, pourtant, n’a pas été immédiate. Les premières toiles privilégiaient le plaisir d’une gestuelle instinctive, basée sur la conquête de l’espace à peindre. Peu à peu, l’artiste a ressenti la nécessité de s’éloigner d’une oeuvre qui ne cherchait qu’à séduire en exigeant davantage de la peinture, il ne pouvait qu’exiger davantage de lui-même et l’aventure intérieure a pu commencer. Si, comme il le dit, “la peinture a besoin d’éveiller les sens, elle doit aussi donner du sens ». Elle doit rendre compte à la fois de l’acte de peindre, mais aussi de la profondeur de la démarche. Dès lors, l’oeuvre de Jean-Jacques Payet se structure, crée ses propres architectures, suggère des espaces délimités, des plages de couleurs, tient compte de la notion du temps, temps nécessaire au peintre pour créer, temps nécessaire au spectateur pour regarder, s’interroger, aller au-delà de la seule vision picturale. Mais ce travail n’est pas sans risque, il plonge dans l’inconnu, dans l’enfoui, le souterrain, les eaux parfois troubles d’un espace intérieur qui, comme la peinture, reste toujours à conquérir. Il y a justement du prédateur chez Jean-Jacques Payet, pêcheur et cueilleur à ses heures, comme en témoignent quelques-unes de ses toiles. Mais la traque intérieure comporte d’autres risques, car si elle brise l’enfermement, elle peut entraîner vers des sentiers vertigineux. La trace devient alors une nécessité. Simple, repérable, indentifiable, universelle, la trace est un langage que l’on décode facilement; bien plus, elle demeure pour l’artiste dans la diversité de la création, dans l’aventure du parcours, une présence rassurante, qu’elle soit figurative ou symbolique. Elle peut fractionner, entourer le tableau et ces fractionnements sont autant de bribes de mémoires qui suggèrent une histoire restant à décoder. Les techniques utilisées en témoignent: sur de grands formats, artiste travaille d’abord par imprégnation de papiers ou de chiffons qui sont colorés, découpés, puis collés sur la toile, par superpositions sur lesquelles il intervient à nouveau pour jouer sur les épaisseurs, les différences de matières, sur le pouvoir des couleurs, qui peuvent se répondre ou s’affronter, par leur opposition, leurs vibrations, leur accumulation, leur affleurement. On aura compris, la démarche de Jean-Jacques Payet est faite de questionnements, mais ce besoin de mieux se connaître passe aussi par la confrontation aux autres. C’est dans cet esprit qu’il a créé depuis plusieurs années une galerie associative. Pas seulement pour permettre à des artistes d’exposer, mais aussi pour répondre à la nécessité d’échanger, de découvrir d’autres démarches, d’autres regards qui le nourrissent et enrichissent son parcours. Un parcours qui s’oriente vers une nouvelle étape par la prédominance, dans les séries récentes, de toiles où s’impose une couleur unique, dont les multiples vibrations sont peut-être d’autres secrets à découvrir.

 

A propos de l’oeuvre

Verre d’eau – 2001
Huile sur toile
46 X 55 cm

Cette présence noire, comme une tache occultée par le travail du peintre qui a repris ici ses techniques préférées (Collages et travail sur la couleur) est symbolique de son histoire personnelle, familiale, et renvoie notamment à son père. En revenant à la figuration, Jean-Jacques Payet a souhaité que cette présence soit marquée, sans pour autant s’imposer Le tableau lui-même, un monochrome gris, rend compte de la démarche actuelle de l’artiste la toile, comme il l’explique “fonctionne dans le silence” et invite subtilement à déchiffrer les signes, les traces d’un rébus au sein d’une architecture, d’une construction picturale qui occupe l’espace mais là encore dans une sorte de “discrétion”, comme pour inviter le spectateur à y pénétrer d’abord plus facilement, pour mieux en découvrir le sens caché.