POURTIER Michel – « Rêve »

Sa biographie

Michel POURTIER

 

Né en 1940 dans la Nièvre
CAPES Arts Plastiques
Vit et travaille à Chancelade (24)
Depuis 1969, membre du Groupe des Créateurs et Artisans d’Art du Périgord.
1er prix de Dessin au Prix de New York de la Galerie Duncan, 1980

 

 

Expositions personnelles:
A Périgueux en 1970, 1974, 1979, 1985, 1987, 1991, 1998, 2003 (“Mimagine”, Atelier-Galerie Janiel Faure), à Paris, 1972 et 1981, Castres, 1982, Rennes, 1985, Agen, 1986

Principaux salons et expositions de groupe:
“Bassalert / Pourtier”, Périgueux, 1974. “Castanet, Pourtier”, Nice, 1975. “Chevalier, Inizan, Pourtier”, Bracieux,1976. Salon de la Peinture à l’eau et du Dessin, Grand Palais, Paris, 1980. Festival d’Arts Graphiques d’Osaka, 1983. « Piana/Pourtier », 1986. “Signes, Écritures et Livres”, 30e anniversaire du Groupe des Créateurs et Artisans d’Art du Périgord, 1999. Salon “Sanilh’Art”, 2001, 2002, 2004.

 

Son univers

Redonner au dessin ses lettres de noblesse, faire de cette technique un véritable langage graphique et plastique, tels sont le choix et la passion de Michel Pourtier. Sa production, abondante, prouve son engagement d’artiste contre les a priori qui considèrent trop souvent le dessin comme une création éphémère, que le peintre, le sculpteur utiliserait uniquement en tant qu’élément préparatoire. Dessein d’artiste donc, défi lancé à soi-même, puisque le plaisir se situe là, dans une pratique quotidienne, où la technique, parfaitement maîtrisée doit accompagner la prise de risque sans jamais pourtant prendre le dessus. Les dessins de Michel Pourtier, monochromes (plume et encre, crayon, monotype) sont autant de regards portés sur le monde silhouettes captées dans leurs attitudes, comme prises sur le vif, visages étonnamment expressifs, allant parfois vers l’hyperréalisme, voire la caricature, sachant éclairer ce qui fait le détail, l’unique, et qu’il nomme « figuration critique ». Au fur et à mesure de ses créations l’artiste a d’ailleurs ménagé à l’espace blanc une place de plus en plus importante, se situant dans cette double démarche, « créer des blancs préservés de l’invasion de l’encre aux multiples gris et à l’impossible noir ». Idéal d’une recherche qui ne se contente pas de acquis, du beau trait de l’épure, des jeux subtils entre ombre et lumière, et demande toujours plus, “quand la peau du dessin est si ténue, si fragile qu’on y voit le jour”. Michel Pourtier prend des risques avec lui-même, car la mise en danger, en question, sont les moteurs de sa recherche, lui interdisent le confort. L’oeuvre peut alors se situer loin de toute représentation, se perdre dans des calligraphies secrètes, des voiles ténus, des surfaces comme à peine tangibles, des transparences. Fugacité, fragilité des êtres et des instants qu’il faut saisir par la rapidité du geste, remodeler dans une forme fermée ou ne considérer que comme un commencement et prolonger soi-même dans la trace, le signe, la tache, le papier déchiré. Michel Pourtier aime explorer tous les possibles du dessin petits et grands formats, tombées de papier avec monotypes comme autant de drapés suspendus dans l’espace. Il s’engage physiquement par la diversité des gestes de création, expérimente encore et toujours les relations, les rencontres mystérieuses entre les encres, les outils traçants — bâton, stylet, spatule — et le papier fin glacé, brillant ou satiné, épais ou simple papier machine, il est la peau du dessin par son aspect son toucher, son grain, sa manière dabsorber, de laisser glisser, d’accrocher, de réagir aux crayons, aux éraflures. L’oeuvre de Michel Pourtier s’inscrit bien dans cette quête de la matière graphique autant que dans la recherche créative qui le rend sans cesse à l’affût du monde et toujours captivé par les artistes, passés ou contemporains, sachant faire du dessin un art à part entière.

 

A propos de l’oeuvre

Rêve – 2002 – Dessin
Mine de graphite
79 X 99 cm

Dessin à la mine de graphite, Rêve est né du regard de l’artiste posé sur la craquelure d’un plafond qui lui a évoqué les lèvres pincées d’un personnage qu’il a imaginé et construit ensuite. Soucieux de rester dans une certaine légèreté, de suggérer plutôt que de tout dire, Michel Pourtier a fait de ce non-dit cette sorte d’édredon de plumes central. L’artiste a ainsi créé un contraste voulu avec l’hyperréalisme du visage, des mains entrecroisées et du pied du personnage “très terrien” qui vient s’appuyer sur le bord inférieur du dessin.

 

Blocs-notes – 2004 – Ensemble – installation: 1 cadre et 6 volumes – dessin(s) mine de graphite
cadre 23 X 47 cm – volumes:
base 14 X 14 cm

L’objet bloc-notes occupe une place privilégiée dans la vie de Michel Pourtier De format 10×10, il est comme un prolongement de sa main, sur lequel il crayonne sans cesse. De ces dessins émergent ce qu’il nomme avec humour des “boutades” ou des “mini-riens”. Il en garde certains, dont il fait ensuite des séries de trois, les Blocs-notes, qui le séduisent soit par une unité de sens ou par leur effet plastique combiné, l’oeuvre se constituant par la rencontre des trois dessins. Michel Pourtier a eu envie de prolonger cette aventure graphique mais dans une mise en oeuvre qui matérialise en quelque sorte le parcours entre les dessins, reproduits cette fois en format 14×14 sur des blocs de bois aux-mêmes de niveaux différents.
Il a ainsi redonné à ses blocs-notes leur sens étymologique puisque “bloc” vient du hollandais et signifie précisément « tronc ».