SEREIRROF – « Le froid tout gris »

Sa biographie

SEREIRROF

 

Né en 1947 en Haute-Savole
Vit et travaille à Fraisse (24)

En tant que mosaïste, a participé à de nombreuses expositions nationales entre 1998 et 2003.

En tant que peintre, expose depuis 2001.

 

Principales expositions:
Collectives Galerie Bouscayrol, Bordeaux, sept 2001 – janvier 2002.
Saint-Émilion, 2001 et 2002. Salon des Indépendants, Paris, 2004.
Salon des Artistes Français, Paris, médaille de bronze, 2004.

Principales expositions personnelles:
Galerie « Atelier Brousseau », Limoges, 2003. Galerie du Gisquet, Bazas, 2003. Galerie Bouscayrol, Bordeaux, 2003. Galerie Artcour, Paris, depuis juin 2004.

 

Son univers

De son propre aveu, Sereirrof n’est encore qu’un jeune artiste, qui se consacre entièrement à la peinture depuis 1998. Pourtant pendant plusieurs dizaines d’années, Sereirrof a eu un autre nom et de multiples expériences professionnelles dont certaines n’étaient pas étrangères à l’art. Mais ce besoin de peindre, présent en lui depuis son adolescence, devient si impérieux qu’il renonce enfin à s’y soustraire. Il y cède, s’installe en Dordogne et devient enfin lui-même « en vivant dans le rêve avec un nom d’emprunt ». Il réalise une première série de toiles intitulée Plantes Vertes qui constitue ses « exercices de style » rhubarbes, choux, artichauts semblent poser en gros plan et ne seraient que de fidèles et impeccables reproductions de la réalité si l’artiste n’y introduisait déjà un élément dérangeant déstabitisant le choix de ta couleur, puisque ces plantes vertes sont bleues, rouges ou jaunes… Presque sans transition, comme si s’était assuré, en faisant “ses gammes”, qu’il possédait sans jamais les avoir apprises, les bases et les techniques indispensables, Sereirrof réalise les oeuvres quil avait en lui depuis toujours, et construit à travers elles un univers totalement personnel. Les toiles représentent des personnages, hommes ou femmes, seuls ou en groupe. Pour imposer leur présence, l’artiste choisit de très grands formats afin de pouvoir les représenter à échelle humaine. Il exploite ses aptitudes naturelles pour dessiner le corps humain qu’il saisit et reproduit avec une précision et un réalisme permettant justement de donner vie à un univers onirique, intemporel, dont le ciel, les rochers, et l’eau sont les éléments récurrents. Ce monde imaginaire est pourtant peuplé d’humains, dont les attitudes, les poses et les regards suggèrent les relations qui peuvent les unir, et contribuent à créer l’ambiance et la tonalité du tableau. Beaucoup de personnages de Sereirrof existent et parlent au travers de leur posture: la position du dos, des épaules, du visage indique souvent les sentiments, les états d’âme. Mais l’oeuvre est encore en pleine évolution, et dans certaines toiles, le peintre peut s’aventurer vers des représentations moins soucieuses de réalisme, privilégiant d’autres éléments du tableau comme le jeu des contrastes entre l’ambre et la lumière, le travail sur la couleur, les attitudes. Dans les toiles les plus récentes, le thème de la lévitation est très présent: les personnages gardent les mêmes postures, ils peuvent paraître immobiles ou en mouvement mais sans aucun point d’appui, sans aucune pression, en dehors de toute situation, ils paraissent détachés du monde qui les entoure. Cette thématique est expression de visions très anciennes qui peuplaient depuis longtemps l’imaginaire du peintre et qui émergent à présent au fur et à mesure que le tableau impose sa composition, et que les personnages se « libèrent » de leur créateur. Dans cette recherche picturale qui continue à évoluer, Sereirrof a trouvé son “phare”, celui qui l’éclaire et le guide Odd Nerdrum dont l’univers pictural lui correspond si bien; le peintre suédois réalise en effet des portraits et de grandes toiles allégoriques qui privilégient des thématiques semblables et accordent une grande importance à la lumière.

 

A propos de l’oeuvre

Le froid tout gris – 2004
Huile sur toile
100 X 100 cm

Sur ce format carré, l’artiste a représenté un homme jeune, nu et recroquevillé sur lui-même, bras serrés, genoux contre poitrine. Dans ce clair obscur, l’artiste a concentré la lumière sur le haut du corps — une partie du visage, les épaules, les bras, une main — tout en laissant la pénombre envahir le bas du tableau, et induire une impression de froid et d’isolement renforcée par une dominante gris bleuté. Il n’y a cependant rien de tendu ni de douloureux dans la posture du personnage et l’expression du visage, mais plutôt une attente, un intérêt un peu détaché dans le regard qui semble plonger dans l’obscurité qui s’avance.