COUR Dominique – « Le placard de l’arc-en-ciel »

La biographie de l’artiste

Dominique COUR

Né en 1949 à Courbevoie (92)
Ecole Nationale Supérieure des Arts Appliqués et des Métiers d’Art à Paris
Vit et travaille à Issigeac (24)

Principales expositions et réalisations  avec Claire Cour :
Théâtre Léonard de Vinci, Feyzin, Centre Culturel, Saint-Valéry-en-Caux, Dôme Théâtre, Albertville, Centre Culturel, Ville d’Avray, 1994, 1995 et 1997. Musée des Hospices de la Madeleine, Saint-Emilion, 1999, 2000 et 2004. Musée Dastrac, Aiguillon, 2001. « Printemps des poètes », Caveau du Château, Issigeac, 2003. « Discours de la souris », 2005. « Souvenance », 2006. « L’Esprit est matière », 2007.

L’univers de l’artiste

Continuant à cheminer dans une démarche artistique qui allie techniques, supports et créations diverses, Dominique Cour se définit comme un plasticien qui travaille en volumes, en sons, en écriture, en lumière, en vidéos, alliant dans ses œuvres peintures, gravures à l’eau forte, monotypes, calligraphies, collages, superpositions.
Ses « petits théâtres muraux », qu’il crée seul ou avec sa femme Claire, matérialisent cette envie d’aller au plus profond d’une sensation, d’une réflexion, d’un texte qui enclenchent la nécessité de créer. Tout est alors mis en œuvre pour restituer l’émotion dans toutes ses composantes, chaque nouvelle entrée révélant un décor différent, des éléments inédits, comme les rebondissements d’une pièce de théâtre dont il faudrait attendre la fin pour en connaître le dénouement.
La maîtrise des techniques que Dominique Cour a acquise par sa formation de céramiste est mise au service de ces univers suspendus, de ce besoin de raconter, non pas sur une simple feuille blanche, mais en volumes, sous forme d’architectures narratives.
L’utilisation de matériaux qui ont déjà vécu, dont l’aspect a souvent été modifié par le temps, nourrit l’inspiration, donne à l’artiste une entière liberté et autorise les expérimentations, sans crainte d’abîmer un support neuf et vierge de toute histoire. La préparation des matériaux, des peintures, dont la plupart sont fabriqués par l’artiste, permet aussi d’amorcer le processus de création, de rester au plus près du projet de départ, puis de se confronter aux surprises, bonnes ou mauvaises, et de surmonter les difficultés.

Chaque œuvre provoque une « mise en scène » qui lui est propre, dans laquelle on retrouve cependant des constantes étroitement liées à une certaine philosophie de la vie que Dominique Cour résume à travers cette phrase : « L’esprit est matière, la matière est esprit ». L’artiste fait ainsi référence à la pensée et au mode de vie des Bauls, surtout présents au Bengale. Danseurs, chanteurs, musiciens, poètes, philosophes, les Bauls croient d’abord en l’être humain, au-delà de toute culture ou de toute religion susceptible de séparer les hommes et d’établir un clivage, voire une opposition entre esprit et matière.

Les créations de Dominique Cour s’inspirent de cette pensée et l’artiste fait référence à ce sujet à L’oiseau du grand vent , œuvre acquise en 2003 par le Fonds Départemental d’Art Contemporain. Si le petit texte poétique de François Dodat a trouvé tant de résonance chez Dominique Cour, c’est que cet oiseau représente symboliquement le baul qui chemine et mendie de maison en maison, remerciant ceux qui l’accueillent de leur générosité et délivrant un message fait de liberté et de partage.

Depuis quelque temps, la musique a pris une place de plus en plus importante dans les créations de Dominique Cour. L’artiste a beaucoup développé ses recherches sur les sons pour accompagner ses vidéos. Il crée lui-même ses instruments de musique, monocordes ou rombes, à la recherche de sonorités dont les « couleurs », pareilles à celles des matériaux utilisés, s’harmonisent et se combinent pour aboutir à une création faisant appel à tous les sens, suscitant la sensibilité autant que la curiosité des spectateurs, dans des tonalités (aussi bien musicales que picturales) qui, privilégiant la douceur, favorisent le voyage intérieur.

A propos de l’oeuvre

Le placard de l’arc-en-ciel
2003 – Mural plan technique mixte
90 X 90 cm
Oeuvre acquise par le Conseil départemental de la Dordogne en 2007

Cette œuvre s’inspire d’un court poème de François Dodat : Un enfant dormait à poings fermés dans le placard de l’arc-en-ciel dont la porte était peinte aux couleurs de la nuit . Ce petit texte a réveillé chez l’artiste des souvenirs d’enfance, le placard de l’arc-en-ciel évoquant les premiers bâtons de couleurs enfermés dans une boîte recouverte d’un tissu vert bronze, presque noir, et revêtue d’une étiquette blanche décorée d’un arc-en-ciel. Plus tard, la boîte d’aquarelles, noire à l’extérieur et blanche à l’intérieur sera le second placard de l’artiste, pour qui les couleurs de la nuit , le blanc et noir précisément, sont synonymes de rêve éveillé.

Dominique Cour affectionne cet état si particulier qui permet de s’abstraire de la réalité pour partir vers d’autres univers. La toile est travaillée sur le principe des superpositions. Les fonds sont des noirs aux nuances subtiles, jouant sur le chaud et le froid. Les monotypes ont été créés à partir du poème qui a été retranscrit sur un autre support, puis estampés pour être encollés sur la toile, sur le principe de la lecture en miroir, alors que la partie centrale de la toile laisse deviner le texte.