GRIPON Anthony – « Sphères I, bulles »

Sa biographie

Antony GRIPON

Né en 1973 à Alençon (61)

Baccalauréat A3 (lettre et art) à Alençon

Diplôme National d’Arts Plastiques, option art, Villa Arson EPIAR, Nice

Diplôme National Supérieur d’Expression Plastique, option art, Villa Arson EPIAR, Nice

Vit et travaille à Sarlat (24)

Principales expositions personnelles :

Galerie du Tableau, Marseille, 2004. « 100 titres », Galerie « Sintitulo », Mougins, « Avatar(s) », Galerie Soardi, Nice, 2005. « anthony gripon au musée » Musée, Villeneuve Loubet, « démo », Galerie « On dirait la mer », Marseille, 2006.

« low-tech », Villa Arson, Nice, « Vinyl », Villa Cameline, Nice, « Cabinet érotique », Villa Cameline, Nice, Show room, Galerie Soarti, Nice.
Principales expositions collectives :

Rucher d’artistes de Mouans Sartoux, 2004. « Cabinet érotique », Villa Cameline, Nice, « Vinyl », Villa Cameline, Nice, « Low-tech », Villa Arson, Nice, « Cabinet Névrotique », Villa Cameline, Nice, « Avatar », Galerie Soardi, Nice, « Cabinet Politique », Villa Cameline, Nice ; Musée Espace Malraux, Villeneuve Loubet, 2007.

Edition : « A mon idiot rayon galant, Phalange » en collaboration avec Alain Domagala.

Son univers

Sur lui-même et sur le monde, Anthony Gripon pose un regard amusé, distancié, qui refuse en apparence de se prendre au sérieux. Artiste-butineur, dessinateur, mais aussi assembleur d’objets, d’images, Anthony Gripon se définit avec dérision comme « un de ces entrepreneurs de l’inutile qui vous raconte des histoires avec des petits riens, des petits riens qu’il assemble, colle, bricole dans un univers souvent grotesque où le grotesque n’est pas en reste ». Ses créations n’en sont pas moins le fruit d’un travail minutieux, où l’importance de la composition, loin de figer l’œuvre, s’efface en apparence pour susciter l’imagination, provoquer la surprise, enclencher un questionnement, sur un mode toujours ludique. Cette part de jeu, indissociable de la démarche de l’artiste, est une manière distanciée de voir le monde mais aussi d’entrer en connivence avec le spectateur, d’en faire un partenaire actif et réactif, comme il l’est lui-même, piochant dans toutes sortes de supports, d’éléments pour créer. « Le cerveau, comme il le résume avec drôlerie, doit être frétillant ». Même s’il préfère se définir avec humour comme un simple « faiseur », pour échapper à toute catégorie, Anthony Gripon n’est en rien un amateur. Passionné de dessin, il pratique ensuite les arts plastiques dans le cadre scolaire puis fait les Beaux-Arts à Nice, à la Villa Arson. Durant ces études au sein de cette institution dédiée à l’art contemporain, il découvre des artistes tels que René Magritte et surtout Marcel Duchamp qui demeure à ses yeux un artiste majeur du 20 ème siècle par son questionnement sur l’art et sur la définition de l’œuvre d’art. Une des créations d’Anthony Gripon est un hommage direct à l’artiste puisqu’elle représente, du moins si on la regarde de loin, le visage d’une femme qui n’est autre que Duchamp lui-même, déguisé sous les traits d’une certaine Rrose Sélavy, personnage fictif inventé par l’artiste. Beaucoup des œuvres d’Anthony Gripon invitent à ces multiples lectures et nous apprennent, toujours avec humour, à nous méfier des apparences, en même temps qu’elles poursuivent la réflexion sur l’œuvre d’art. En témoignent des créations telles que Le clou de l’exposition , véritable clou en or massif, ou bien des assemblages drôles et en apparence incongrus d’objets usuels (le téléphone mobile avec le moteur playmobil, la truelle et la surprise Kinder). Lorsqu’il expose ses dessins, il en choisit l’emplacement avec soin, les situant les uns par rapport aux autres, pour donner du sens et inviter, là encore, le spectateur à élaborer sa propre histoire à partir de celle qu’il suggère. Il n’est pas rare que ses dessins soient complétés par des textes. Car l’humour, l’imagination et la créativité d’Anthony Gripon trouvent aussi matière à « faire » dans le plaisir de jouer avec les mots, de les assembler, de les détourner, d’en exploiter les sonorités, les affinités. La lecture de son abécédaire personnel pourrait d’ailleurs servir d’introduction à l’ensemble de sa démarche artistique et ce n’est pas un hasard si on trouve, pour ne citer que les plus significatifs, les mots : « bidouillage », « dessein », « humour », « imaginaire », « jeu », « poétique », « recyclage ».

A propos de l’oeuvre

Sphères I, bulles
2006 – Dessin assemblage de décalcomanies sur papier
52.5 x 52.5 cm

Anthony Gripon a composé cette œuvre alors qu’il lisait l’ouvrage du grand philosophe allemand contemporain Peter Sloterdijk, intitulé Sphères I – Bulles , premier tome d’une trilogie qui développe une réflexion sur la bulle en tant que structure alvéolaire permettant aux êtres humains de coexister dans nos sociétés modernes, chacun d’entre nous passant d’une bulle à l’autre (le placenta, la famille, etc.). A partir de cette réflexion et de cet ouvrage très sérieux, Anthony Gripon a imaginé une composition originale, présentant trois sphères positionnées très précisément dans le cadre afin de donner à chacune d’elle une « couleur » dominante (verte, bleue et jaune) tout en jouant sur les volumes et la perspective. Chacune de ces bulles est constituée de tout petits éléments, indépendants les uns des autres, que l’artiste a assemblés et qu’il nous invite à découvrir, par une exploration minutieuse, ludique et poétique.