GUIOT Bruno – « Lux Medulla »

Sa biographie

Bruno GUIOT

Né en 1955 à Condom (32)

Photographe

Vit et travaille à Périgueux (24)

Principales expositions et réalisations :

« 12 heures entre la poudre et les yeux », Bergerac ; Festival de Musique, Uzeste, 1984. Symposium, Périgueux, 1991. « Aller / Retour », Angoulême, 1992. « Marelle », Périgueux, Angoulême, 1993. Marleem, Hollande, 1995. Palissade ombres sympathiques et illumination rue, Périgueux, 2000. Festambiente, Italie, Festival du Mime, Anvers, 2002 et 2003. « Vénus en Périgord », Dordogne, 2005.

Son univers

A l’occasion d’une exposition personnelle à la Galerie L’App’art à Périgueux, Bruno Guiot renouait ainsi avec une des constantes de son parcours artistique : la création de photogrammes. « Autodidacte de la photo », comme il se définit lui-même, Bruno Guiot a d’abord marché sur les traces de quelques grands maîtres de la photographie tels que Jeanloup Sieff, Henri Cartier-Bresson, Man Ray ou encore Werner Bischoff. D’un voyage en Turquie, il revient riche de rencontres, de portraits et de paysages en noir et blanc qu’il a saisis à travers l’œil de son objectif. D’autres aventures artistiques l’éloignent un temps de la photo et lui permettent d’aborder le théâtre, la musique, la régie de spectacles. Il retourne à la photo en 1984, mais dans un contexte différent, avec l’envie de participer à des événements pluri-artistiques et de trouver les moyens de créer non plus seulement dans son laboratoire mais dans la rue, parmi les gens et même avec les gens, dont il commence à capter les ombres sur du papier photographique. Aux images imparfaites qu’il obtient, semblables à des bas-reliefs, il incorpore ensuite des objets pour des créations plus oniriques. Il entreprend alors de nombreuses recherches pour mieux appréhender la technique et les secrets de ce qu’il appelle la « chimie photographique ». En 2000, il crée l’événement avec sa palissade d’ombres sympathiques. Hervé Brunaux, dans un article intitulé avec humour « Bruno Guiot fait des révélations… », en rappelait le principe : « Une construction inhabituelle attirait l’œil des badauds (…), une espèce de haute tente de plastique noir. Le passant intéressé pouvait y offrir ses contours, alors dessinés par un projecteur sur une étoffe qu’un alerte pinceau imbibait ensuite d’une encre aussi sympathique que son utilisateur. Libre alors à chacun de se prendre au jeu de la mise en scène, s’affublant des accessoires les plus farfelus, chevauchant fièrement sa bicyclette ou déposant un ostensible baiser sur des lèvres adorées ». Quelque temps plus tard, Bruno Guiot, à l’aide d’une sulfateuse, « révélait » à la lumière du jour toutes ces silhouettes captées, devant un public nombreux, venu chercher son ombre… Le succès de cette performance en amène d’autres, reprenant ce même procédé, et c’est l’une de ces créations qui est acquise en 2002 par le Fonds Départemental d’Art Contemporain. Toujours à l’affût de nouvelles expérimentations, Bruno Guiot multiplie les créations, mais c’est bien la lumière qui traverse toutes ses œuvres. Qu’il s’aventure à nouveau dans les photogrammes, qu’il crée des « objets lumineux poétiques » ou des lustres multicolores pour illuminer les rues de Périgueux, Bruno Guiot ne cesse de revisiter ses champs artistiques de prédilection, puisant son inspiration autant en lui-même que dans et par sa relation aux autres et au public, parties prenantes de son itinéraire. Il fait partager ses trouvailles alchimiques aux enfants des écoles, joue avec son « cor de tête » le « Monsieur Loyal » du festival « Expoésie », qui se déroule tous les ans à Périgueux et permet aux démarches poétiques contemporaines de s’exprimer. Comme Bruno Guiot aime à le dire, en reprenant la phrase de Baudelaire : « L’art est pour lui un magasin d’images dans lequel on puise toute sa vie ».

A propos de l’oeuvre

Man Ray définissait le photogramme comme « une photographie obtenue par simple interposition de l’objet entre le papier sensible et la source lumineuse ». La lumière provoquant le noircissement de l’émulsion, il ne reste qu’une empreinte plus ou moins blanche là où se trouvait l’objet, transfigurant du même coup la réalité. Revenant ainsi aux sources de la photographie, Bruno Guiot reprend cette technique où la lumière est pareille à une palette de peintures. Ici, le travail est basé sur le pouvoir onirique du verre. Des récipients en verre et des bouteilles aux formes insolites, souvent remplis d’eau, ont ainsi donné le jour à des créations abstraites empreintes de poésie et de mystère.