INIZAN Jacques – « Mes 14 juillet »

Sa biographie

 

Jacques INIZAN

Né en 1942 à Saint-Aubin de Cadelech (24)

CAPES d’Arts Plastiques
Agrégation d’Arts Plastiques

Vit et travaille à Sarlat (24)

Principales expositions personnelles :

Centre Culturel de Trélissac, 1998. Galerie Marie Mocquet, Périgueux, 2001. Espace Pomme, Toulouse, Centre des Télécom, Blagnac, 2002. La Nouvelle Galerie , Bergerac, 2004. Atelier du Lavoir, Librairie l’Orange Bleue, brasserie « Wonderbrass », Sarlat, 2005. Galerie, Cahors, 2006.

Principales expositions collectives :

Grand Palais, Paris, Palais des Beaux-Arts, Bordeaux, Musée et Palais des Fêtes, Périgueux, Cannes, Niort, Brive, Marvejols, Sarlat, Brantôme, Montréal, Canada.

Vidéo de l’exposition : « de la toile à l’objet », réalisation Pascal Margontier, Centre Culturel, Trélissac, 1998.

 

 

Son univers

En 2002, l’acquisition de Bacchus 20 / vin tondo par le Fonds Départemental d’Art Contemporain avait permis de cerner et d’appréhender la variété des techniques utilisées par Jacques Inizan, mais aussi les constantes que l’on retrouve au gré de ses œuvres, qui s’épanouissent dans des directions et des techniques toujours renouvelées dans lesquelles l’artiste puise selon ses besoins. Dans son parcours, Jacques Inizan se nourrit tout autant de sa connaissance intime de l’histoire de l’art que de son vécu. Très tôt tourné vers le dessin, il a la chance d’être l’élève de Maurice Albe qui le pousse à présenter ses œuvres. Il expose alors régulièrement et rencontre d’autres artistes comme Véronique Filosof. Très attiré par le cubisme qui permet de conjuguer le conceptuel et le sensible, il a la chance de pouvoir côtoyer le peintre parisien Robert Fontené, alors président du Salon des Réalités Nouvelles consacré à l’art abstrait. Travaillant par séries qu’il laisse « ouvertes » et dont il croise souvent les thématiques et les techniques, Jacques Inizan aime avant toute chose donner à réfléchir, en alliant créativité, références culturelles, clins d’œil humoristiques et jeux de mots. Les titres des œuvres donnent souvent une des clés de la source d’inspiration ou président même à leur élaboration. L’importance accordée aux objets est à chercher, là encore, dans une rencontre inattendue lors de l’achat d’une maison inhabitée depuis les années 20. Il y découvre journaux, outils agricoles, objets divers, pour beaucoup en voie de destruction, qu’il recycle et assemble ; il présente ses œuvres lors d’une exposition intitulée « De l’objet à la toile et de la toile aux objets ». Cet intérêt pour les objets demeure une constante : création des « tondos » à partir de fonds de barriques de vin, de la série toujours en cours « Mes 14 juillet ». Chaque série trouve son origine dans une expérience forte : son voyage au Mali lui inspire de nombreux portraits qu’il avait engrangés sous forme de croquis, de photos et de films mais aussi des œuvres faites de terre et de sable. La série des « tuniques » commencée en 1994 est née de l’émotion suscitée par une tunique de chasseur qu’il contemple au musée de Bamako. Il redécouvre alors l’intérêt du portrait et l’importance de l’habit à travers l’œuvre du peintre et photographe anglais David Hockney qui mêle dans ses toiles abstraction, figuration et pop art. A raison d’une ou deux œuvres par an, « Les tuniques » peuvent s’enrichir de l’autre série des « 14 juillet », qui a vu le jour elle aussi en 1994, au lendemain du feu d’artifice, lorsque l’artiste a décidé d’en récolter les « retombées » : morceaux de plastique, boulettes de charbon, petits tubes à moitié consumés. Cette récolte aléatoire, toujours différente d’année en année, fournit à l’artiste les éléments d’une création qui sera réalisée dans les mois qui suivent. Cette série peut être considérée comme emblématique du travail de Jacques Inizan puisqu’elle croise son intérêt pour l’objet en tant qu’élément fondateur de l’œuvre d’art, son besoin de créativité permanente qui l’empêche de s’enfermer dans un style, son humour qui trouve dans cette commémoration annuelle et festive l’occasion de se manifester, à travers la création artistique, d’établir avec le spectateur une connivence. Actuellement l’artiste se consacre à une exposition sur le thème du corps en mouvement. Preuve, comme il le dit lui-même, que « l’humain » demeure au centre de son travail, dans une démarche qui se nourrit d’art, de couleurs et de vécu.

 


A propos de l’oeuvre

Ces trois œuvres, issues de la série toujours ouverte des 14 juillet , sont presque uniquement basées sur la géométrie, ce qui crée entre elles une certaine unité. Les matériaux trouvés au lendemain du feu d’artifice et la couleur « bleu/blanc/rouge » président à la création.

 

Mes 14 juillet 1995, Collage et acrylique sur bois 70 x 55 cm

Tableau 1 (1995) : l’artiste a travaillé avec les matériaux à sa disposition : le bleu et le blanc « sali » sont prédominants, un seul petit élément rouge est présent. Tous les autres éléments (boulettes de charbon et tubes ayant contenu de la poudre) ont été rejetés à la périphérie pour constituer le cadre du tableau.

 

Mes 14 juillet 2000, Collage et acrylique sur bois 70 x 55 cm

Tableau 2 (2000) : l’artiste n’avait trouvé cette année-là que trois éléments en plastique non colorés. C’est en regardant les traînées de fumée « bleu/blanc/rouge » des avions de la Patrouille de France que l’artiste a conçu l’œuvre.

 

Mes 14 juillet 2001, Collage et acrylique sur bois 70 x 55 cm

Tableau 3 (2001) : l’artiste a opéré une sélection en ne gardant que les tubes avec leur ficelle. Les couleurs récurrentes (bleu/blanc/rouge) sont utilisées uniquement comme des éléments de mise en valeur des objets. Le tableau est « compartimenté », les éléments apparaissant comme de petites œuvres juxtaposées.