NOUARD Jean-Claude – « Empreinte écorce »

Sa biographie

Jean-Claude NOUARD

Né en 1966 à Meudon (92).
Diplôme de l’Académie Charpentier et de l’École Nationale Supérieure des Arts Appliqués et des Métiers d’Art de Paris.

Vit et travaille à Périgueux (24).

2010 Itinéraire d’art, Saint-Alvère (exposition collective).

2011 Balade en Terre d’Artistes #1, Périgueux.

2012 Balade en Terre d’Artistes #2, Périgueux ;
Médiathèque – Artothèque, Trélissac.

 

Son univers

Très proche de la nature et quotidiennement en lien avec elle, Jean-Claude Nouard ne se sent jamais aussi bien qu’au beau milieu de la forêt, où il puise l’essentiel de son inspiration et glane les matières premières de ses créations artistiques : fibres végétales, filaments de bois, et surtout écorces, « fragments de nature » qui, comme il le dit lui-même, « ont su attirer son regard, mettre en route son imaginaire ». Jean-Claude Nouard les ramasse et leur redonne ainsi une seconde vie, tout en respectant leur spécificité et en travaillant en harmonie avec leurs teintes naturelles. Après un temps d’observation dans son atelier, un temps nécessaire pour « écouter » ces fragments, viennent le choix du support (papier, carton, bois…) puis la composition même du tableau, le végétal devant ne faire qu’un avec les médiums utilisés tels que le pastel sec, l’encre, les pigments naturels auxquels il peut adjoindre du sable, des graviers. Toute la dynamique artistique consiste à faire de la matière végétale le sujet et le centre de la recherche, dans une démarche non figurative, avec le souci d’intervenir le moins possible de façon visible dans la création, d’éviter le superflu et de privilégier l’essentiel dans un style épuré, loin de tout « fignolage ». Par respect pour cette nature si généreuse dont il cherche à exalter la beauté, Jean-Claude Nouard ne s’autorise pas à transformer le matériau, ni ses couleurs, ni ses nuances. En revanche, dans le choix des supports, des formats, des matériaux, il ne cesse d’évoluer et de se diversifier. L’artiste avait commencé en effet par privilégier les petits formats, sur des supports carton ou bois, dans une démarche de départ plus intimiste, utilisant de tout petits morceaux d’écorce. Peu à peu, les formats se sont agrandis et un nouveau support a permis à l’artiste d’appréhender des espaces de création plus vastes, en dehors de la contrainte de devoir encadrer ses œuvres et de les protéger. Utilisant les chutes froissées et aux nombreuses aspérités d’un papier fabriqué à l’ancienne, l’artiste le mouille à nouveau, y insère des écorces qui en séchant se sertissent dans la matière, puis intervient avec des pigments naturels, des pastels. Il réalise ainsi de grandes fresques murales qui, grâce à l’application d’un vernis, peuvent être présentées telles quelles. Depuis quelque temps, Jean-Claude Nouard crée aussi sur des supports toilés, à partir d’empreintes d’écorces trempées préalablement dans des bains d’encre et retravaillées avec des encres diluées et du pastel sec. Quelles que soient les techniques utilisées, Jean-Claude Nouard reste fidèle à sa conception de l’art qui se doit, selon lui, d’être au service de la nature. Il ne cache pas son admiration pour Frans Krajcberg, sculpteur brésilien, auteur avec Pierre Restany du manifeste du naturalisme intégral et grand défenseur de la forêt amazonienne. Cet artiste militant, qui crée ses œuvres à partir de bois incendiés, mène un vrai combat pour un art au service d’une éthique qui prône l’exaltation de la nature originelle « comme une hygiène de la perception et un oxygène mental ». Jean-Claude Nouard revendique une démarche identique dans sa création artistique et il n’est pas étonnant qu’il cite cette déclaration de Pierre Restany qui pourrait être sa devise : « Dans l’espérance de la vie d’un homme, la nature est la mesure de sa conscience et de sa sensibilité ».

 

A propos de l’oeuvre

Empreinte écorce
2006 – Encre et pastel sec sur support papier épais
54 X 88 cm

Pour cette œuvre, qui se rapproche davantage du dessin que d’autres créations de l’artiste, Jean-Claude Nouard a d’abord réalisé une empreinte d’écorce, qu’il a ensuite retravaillée avec des encres diluées. Toutes les finitions, les retouches sur les veines du bois ont été faites au pastel sec. L’encadrement est en bois de châtaignier pour donner une harmonie et une cohérence à l’ensemble de l’œuvre.