PICOLLIER Marie-Claire – « Sacrifice »

Sa biographie

Marie-Claire PICOLLIER

Née en 1959 à Saint-Pantaly-d’Excideuil (24).
Vit et travaille à Saint-Pantaly-d’Excideuil (24).
2009 Invitée d’honneur du Salon des arts de Sourzac (24),
Salon de l’ArtPro, Saint-Astier (24) ;
Galerie Hartmonia, Saint-Brieuc (22).
2008 Galerie L’App’art, Périgueux (24) ;
Atelier Contempora, Ribérac (24) ; Boissezon (81) ;
Galerie Kulturgut, Bochum, Allemagne ;
Galerie Hartmonia, Saint-Brieuc (22) ;
Château d’Excideuil, Excideuil (24).

 

Son univers

Artiste autodidacte, Marie-Claire Picollier a toujours dessiné et peint ; elle a aussi participé a quelques manifestations collectives dans les années 80, sans pour autant vouloir réexposer ses oeuvres jusqu’en 2005. Au début de ses expérimentations, elle était attirée par le surréalisme, puisant son inspiration chez Dali et Picasso. Puis elle s’est tournée rapidement vers le thème de l’espace, explorant les relations possibles entre la nature, les choses et les gens. Elle travaille actuellement la peinture acrylique, les encres, mais son matériau de prédilection est le carton d’emballage. Fascinée par le volume et la matière, c’est à la composition plastique qu’elle s’intéresse avant tout.
En 2005, Marie-Claire Picollier réalise un polyptique, Humanité (bleu, vert, jaune, rouge), représentant une foule de petits personnages imbriqués les uns dans les autres à la Keith Haring, pour former un globe terrestre. Les silhouettes très précises sont réduites à des rapports de contrastes entre le fond de couleur et le contour blanc. Cette oeuvre appartient à un ensemble de travaux dans lesquels l’artiste traite de la multitude, du rassemblement d’innombrables figures, comme une vue aérienne ou une place bondée. Dans 555 ou Purgatoire, elle module sa technique, crée des épaisseurs pour obtenir des effets de flou dynamiques et vibratoires. Peu à peu, Marie-Claire Picollier cherche l’imprécision maximale et tend vers l’abstraction.
L’année suivante, elle introduit du carton brut dans ses toiles pour leur donner davantage de volume mais la raideur du matériau ne lui convient pas. Elle a alors l’idée de le séparer en plusieurs couches et de le tremper dans des encres. Ici l’artiste donne libre cours aux coulures colorées qui forment une image hallucinante, explosant par endroits. Les différents liquides sont entièrement absorbés, pénètrent les fibres et créent une profondeur de paysage cosmique. Une fois sèche, elle utilise cette nouvelle matière première dans des collages et c’est là que commence le véritable travail de modelage, s’apparentantà la pratique de l’argile. Froissé, plié, détrempé, fripé, déchiré en menus morceaux, le carton ainsi préparé permet toutes les audaces sur la toile, toutes les expressions avant de se figer en séchant.
On peut alors voir peu à peu apparaître des personnages (Baigneuse, Guerrier, Les trois grâces, 2007) ou des paysages (Contemplation, Désert, 2007). Pour la finition, elle ajoute des lavis à l’acrylique pour la transparence et les reflets métallisés. De rebut, l’emballage devient précieux et acquiert une valeur nouvelle. Marie-Claire Picollier aime le côté imprévisible de cette matière qui la guide pas à pas : il suffit parfois d’une tache, d’un pli pour donner un mouvement et modifier entièrement la composition.
« Chaque fois que j’ai essayé d’imposer mon idée de départ, j’ai obtenu une oeuvre rigide… et sans grand intérêt. À mon sens, être artiste, c’est être à l’écoute, de ce qui nous entoure, des émotions dans lesquelles on baigne, de soi et surtout des autres ».

 

A propos de l’oeuvre

Sacrifice, 2007
Collage de cartons sur toile et acrylique
60 x 60 cm

Depuis 2007, Marie-Claire Picollier poursuit une série de créations atypiques réalisées selon un processus invariant. Elle dispose sur sa toile des cartons gorgés d’encres colorées, les colle, et pour finir les retravaille à l’acrylique. Les personnages parfaitement exécutés que l’on croise généralement dans sa production sont remplacés, pour cette oeuvre intitulée Sacrifice, par une figure totémique, proche des masques Maya, lui conférant une inquiétante étrangeté. Les encres couleur terre diffusent de manière aléatoire des notes brunes, orangées et noires. Les creux et les plis accentués par de petites touches de blanc donnent du relief et de l’énergie à la composition d’où se dégage une présence troublante.
Cette oeuvre rigoureusement menée, presque abstraite, annonce un travail récent entièrement axé sur le volume et la lumière où l’artiste renonce au récit pour mettre en valeur toutes les possibilités plastiques du matériau.