PRICE Richard – « Rouge 1 »

Sa biographie

Richard PRICE

 

 

Né en 1948 à Whitstable (Angleterre)

Vit et travaille à Razac de Saussignac (24)

 

 

 

Principales expositions :

Association Axe Kafe Art Galery, Verteillac, 2006. Galerie l’App’Art, Périgueux, Bibliothèque Municipale, Sainte-Foy-la- Grande, 2007.


Son univers

Rien ne semblait destiner Richard Price à devenir peintre ; de son propre aveu, il n’a suivi aucun cursus traditionnel et a entamé une carrière professionnelle sans aucun lien avec le monde artistique. Et puis il y a eu sa rencontre avec la Dordogne, pour laquelle il abandonne son pays d’origine, l’Angleterre, et son métier. Le voilà conquis par la variété des paysages, la richesse de l’héritage culturel et « aspiré », selon sa propre expression, pour des raisons qu’il ignore, dans un atelier où il commence à peindre avec du bois pour support et un désir de couleurs, comme pour rompre avec la grisaille des cieux anglais. Il découvre et explore peu à peu ses propres techniques qu’il invente au fur et à mesure, en mélangeant les peintures entre elles. A l’opposé du figuratif, il travaille sur les couleurs et sur la matière, dans l’héritage des minimalistes, mais sans pour autant verser dans le conceptuel. Sa liberté d’artiste ne l’empêche pas d’être conscient de ce qu’il communique et son travail cherche à transmettre la sérénité qu’il a acquise, fruit d’une longue « maturation » sans laquelle l’art aurait été sans doute, s’il l’avait pratiqué plus jeune, un exutoire agressif et destructeur pour libérer sa colère. C’est dire si finalement les expériences antérieures ont été déterminantes, portant en germes ce qui constitue aujourd’hui sa démarche artistique et ses sources d’inspiration. C’est au cours de ses voyages en mer qu’il acquiert en effet la certitude que la nature « ne peut jamais être réduite à sa description verbale ou mathématique, qu’elle crée ses propres règles au fur et à mesure et que sa beauté et sa créativité dépassent largement ce que l’homme peut apprivoiser ». Les tableaux de Richard Price sont comme autant d’expériences liées à cette conviction, expériences chaque fois différentes dont il aimerait communiquer l’intensité et la profondeur à ceux qui les contemplent, modifiant par là même le regard porté sur la nature et ce qui nous entoure. C’est peut-être pour cette raison que Richard Price a choisi de privilégier le rouge. Moins présent dans la nature que le vert dominant du paysage ou le bleu du ciel, le rouge se démarque et peut être le signe d’un événement, d’un moment particulier ; gouttes de sang d’un animal blessé ou flamboiement d’un coucher de soleil, ce qui est rouge dans la nature est toujours important. Mais ce rouge, ou plus exactement ces rouges, dont l’artiste cherche à capter les nuances, les textures, les épaisseurs, ne sont pas la traduction d’une quelconque souffrance ; ils sont au contraire les vecteurs assumés d’une méditation et d’un cheminement intérieur, d’un apaisement qu’il souhaite nous faire partager. En peignant, le regard de l’artiste se transforme sur ce qu’il voit à l’extérieur ; son travail sur le rouge aiguise encore davantage son œil et chaque élément du paysage ayant cette couleur devient ainsi œuvre d’art. L’absence des couleurs dominantes que sont le vert et le bleu, ces couleurs primitives que l’artiste n’aurait pu trouver dans un environnement urbain, n’en est que plus suggérée. Cet hymne monochrome est donc à replacer dans une globalité et dans une nature que l’artiste, en contrepoint, nous invite à redécouvrir et à respecter, à travers la paix vibrante de ses œuvres.

 

A propos de l’oeuvre

Rouge 1
– 2007 –
Peinture sur bois
80 X 108 cm

Tableau initial d’une série de six, Rouge 1 est tout à fait représentatif des techniques et de la démarche de l’artiste. Il y a bien sûr le choix initial du support en bois et de la couleur rouge et la mise en œuvre des parties purement techniques, avec la création d’un fond rouge. Mais ce sont les mouvements, les traces qui vont donner naissance au tableau, sans que l’artiste y donne plus d’importance que le travail technique préalable, au risque de rompre avec la spontanéité du geste, accompli ici avec un bâton encore enduit de peinture blanche, créant ainsi une trace verticale prolongée vers le haut du tableau afin de lui donner une certaine stabilité. L’artiste a ensuite tracé une ligne horizontale vers le bas, en tapant avec son bâton, créant ainsi une ligne d’une texture différente, puis il a travaillé avec des bombes rouges pour colorier les traces blanches et donner une sensation d’espace. Le vernis a été utilisé également pour modifier certaines parties de la surface, moduler la prise de lumière du tableau. C’est tout ce travail avec les couleurs, les matériaux, qui constitue le sujet, la matière même du tableau. S’il y a intention, elle est uniquement dans l’invitation pour ceux qui le souhaitent à « lâcher prise (…) laisser vagabonder leur esprit, et se retrouver peut-être pendant quelques précieuses secondes ».