RAYOU Dominique – « Synergie »

Sa biographie

Dominique RAYOU

 

 

Né en 1957 à Bordeaux (33)

Vit et travaille à Beynac (24)

 

 

 

Principales expositions personnelles et collectives :

Exposition Fousseret et Salon des Méridionaux, Toulouse, 1981.
Galerie « Auriez », Toulouse, 1983.
Salon d’Automne, Grand Palais, Paris, 1985. Hôtel de Région, Toulouse, 1992.
Galerie Héraud, Paris, 1996.
Sénat, Paris 2000.
Galerie 15 Square de Vergennes, Paris, 2003. Galerie Etienne Van Den Dool, Pays-Bas, 34 Champs-Elysées, Paris, 2005.
« Sculptuur », Oisterwijk, Pays-Bas, 2004.
Galerie Patou Fine Art, Miami, U.S.A., 2006. Galerie « Le Violon Bleu », Tunisie, 2007.

Artiste permanent de la Fondation Het Depot « , Pays-Bas, depuis 2004.

Prix : 1 er Prix au Salon Aura, Toulouse, 1987.

 

Son univers

Dominique Rayou a commencé à sculpter en autodidacte dans les années 80, en découvrant le travail d’un proche. Depuis, il ne s’est jamais arrêté, alternant la sculpture sur bois, les bronzes et les marbres, avec une prédilection pour la taille directe qui procède par enlèvement de la matière, interdit ou presque toute correction et exige une très grande concentration. Mais qu’on ne s’y trompe pas, il n’est pas question pour l’artiste de « dompter » la matière ou d’entretenir avec elle un rapport de force ; la sculpture, chez Dominique Rayou, est un acte fort, nécessaire, un besoin aussi impérieux que celui de respirer qui, aussi bien dans le processus de création que dans les thématiques abordées, privilégie un rapport de complicité, d’entente, d’écoute, de complémentarité et d’échange. Ensemble, toujours ensemble, tel pourrait être son credo, et ce n’est donc pas par hasard si l’artiste conçoit et vit l’acte créatif comme la recherche d’une synergie entre le matériau et la pensée : en enlevant la matière l’artiste « rentre » dans le matériau, tente d’appréhender son histoire, sa densité, sa spécificité, ses « failles éventuelles » et fait avec toutes ces caractéristiques pour avancer dans la création. Ainsi, il affectionne tout particulièrement le marbre, pierre métamorphique par excellence : comme tout minéral, et peut-être plus qu’un autre, le marbre n’est pas neutre, il faut en saisir la nature, tenir compte pour cela de son grain, de sa couleur, de ses fragilités. Il y a donc un rapport d’égalité entre le matériau, l’artiste et son concept, comme une série d’apports continus et mutuels entre eux, à laquelle s’ajoute bien sûr la part de l’expérience acquise, le « métier ». Mais là encore, comme le précise Dominique Rayou, « plus on avance, plus on ose, plus l’écoute augmente et plus on peut pousser loin la synergie ». La technique demeure donc une des composantes de l’acte créatif, elle n’est jamais une fin en soi et rester en harmonie avec le matériau interdit toute tentation de performance. De même, pour Dominique Rayou, le concept ne doit jamais être trop dominant, comme il peut l’être parfois dans l’art d’avant-garde. Une fois transcendé par l’action et la présence conjugué de l’artiste et du matériau, le concept peut être exprimé avec force par une création plus subtile et innovante, qui n’a pas à rompre forcément avec le figuratif. De fait, les sculptures de Dominique Rayou illustrent cette double exigence et cette prise en compte de l’humain et de l’abstrait, du visible et de l’invisible, de la présence effective autant qu’affective en même temps qu’une réflexion sur ce qui nous est encore inconnu. La thématique du corps humain est privilégiée, non pas dans son intégralité, mais en focalisant la création sur des représentations partielles : mains, bras et surtout bustes, isolés ou par couple. La figuration est elle-même associée à des formes géométriques qui matérialisent en quelque sorte les projections mentales de l’artiste. Son travail rejoint alors tout naturellement nos propres préoccupations et rend compte, par la recherche de l’harmonie dans les formes et les proportions et une fragmentation plus abstraite, de l’attention de l’artiste à notre condition humaine, à nos émotions autant qu’à nos aspirations.

 

A propos de l’oeuvre

Synergie
– 2001 –
Sculpture bronze (dyptique)
50 X 45 X 7 cm

Ces deux sculptures en bronze (créées sur un support marbre) symbolisent le rapport de l’homme et de la femme sur le plan sensible. Pour l’artiste, le torse est fondamental, puisque c’est au niveau du cœur que l’émotion va se manifester. Il y a donc un « emboîtement » de ces deux zones hautement affectives, symbolisées par un carré en relief chez l’homme – mais avec une partie un peu en creux sur les deux côtés – et un carré en creux chez la femme, où à l’inverse l’artiste a donné un peu de relief, là aussi sur les deux côtés, afin de traduire discrètement la part de masculinité chez la femme et la part de féminité chez l’homme, qui favorisent encore davantage la symbiose émotionnelle. Comme dans d’autres de ses créations, l’artiste a utilisé le « cadre » du rectangle, forme géométrique qui permet le mieux, selon lui, d’insérer de manière reconnaissable un torse d’homme ou de femme tout en « arrêtant » les fuyantes vers les autres parties du corps. Les bords de ces deux rectangles sont plus ou moins relevés et représentent ce qui n’est plus le corps, ce qui va au-delà, vers le non-visible, l’air, l’espace et donc l’abstraction.