BONDONNEAU Benjamin – « Drap 2 »

Sa biographie

Benjamin BONDONNEAU

Né en 1975 à Sarlat (24).
DNAP et DNSEP à l’Ecole des Beaux Arts de Bordeaux (33).
Vit et travaille à Vézac (24).
Exposition collective au CAPC à Bordeaux (33) en 1998.
Entre 2000 et 2008, expose dans différents lieux en région bordelaise tels que la Maison des Beaux Arts, l’Atelier du Caillou…
Expositions personnelles en 2009 : Centre culturel de la Visitation Périgueux (24) ; Centre culturel le Libournia à Libourne (33) ; Mairie de Monbazillac (24) ; Espace 3 Art Contemporain à Sarlat (24).

Son univers

Menant une double activité de peintre et de musicien professionnel, Benjamin Bondonneau enseigne les arts plastiques et l’improvisation musicale auprès de différents publics : amateurs, professionnels,écoles et conservatoires. Sa formation à l’Ecole des Beaux Arts de Bordeaux l’amène tout d’abord à
aborder les notions de peau et de découpe picturale en interrogeant leur rapport au corps et à la peinture en tant que limite et lieu d’échange. Passionné par les impressionnistes et le mouvement Supportssurfaces, c’est avec rigueur et détermination, qu’il épuise, série après série, les thèmes du territoire et du paysage. Il travaille notamment sur le « vert », cette couleur vite « salade », qui lui suggère une réflexion sur l’acidité et le labour, « une peinture de paysage sans recul, face à la terre ».
Les Cailloux, Piquets, Limules et Galettes marquent un travail profondément matiériste qui questionne le geste et la récurrence des formes. Ces compositions sont réalisées à partir de matériaux très divers comme la plume, le bois ou la ferraille, ajoutés à de la peinture à l’huile et à du ciment. A l’image d’un agencement géologique, ces figures concentrées font penser à une agrégation provisoire d’éléments qu’elles auraient ramassée sur leur chemin. Benjamin Bondonneau allie le végétal et le minéral dans un va-et-vient de traces et d’empreintes où la matière gonfle, s’auto-épaissit. Les surfaces assemblées au fur et à mesure construisent des « carapaces » imprévisibles dont les quelques trous et renflements suggèrent une vie intérieure. Les contours s’estompent et se présentent comme autant de détours et de replis d’une vague tourbillonnante. Jusqu’en 2005, ses créations toutes en mouvement ont pris peuà peu du volume pour faire sortir la peinture du cadre et remplir l’espace.
Avec la série Cartes, Benjamin Bondonneau pratique un retour à une peinture en deux dimensions, tantôt souple et docile, tantôt sèche et nerveuse. Il cherche comment structurer autrement la surface picturale, la déplier, l’ouvrir, la répertorier. Tel un cartographe, il relève des traces, des gestes, afin de les organiser. Il s’explique ainsi : « Nous sommes désormais entrés dans une époque où la virtualité est le schéma dominant ; il est du rôle du peintre d’affronter le médium principal qui consiste en immédiateté d’information et abolition des distances. Il est du rôle du peintre de continuer à interpréter le Monde ».
Cet engagement touche des notions de recouvrement, de dévoilement, de fragmentation. En 2006, les gestes se condensent en une juxtaposition de signes qui s’organisent comme une écriture, un tressage : ce sont les Draperies. Aujourd’hui, les supports sont coupés, collés, cousus et reconstituent des surfaces qui accueillent ces motifs récurrents. Nourri de la lecture des ouvrages de Edward Hall, Jack London ou Robert-Louis Stevenson sur la perception culturelle de l’espace, il souhaite ainsi mettre en oeuvre, toile après toile, les espaces d’échanges entre peinture, mur et spectateur, utopie même de la communication.

A propos de l’oeuvre

Drap 2, acrylique sur papier, 102 x 70 cm, 2007 Oeuvre acquise par le Conseil départemental de la Dordogne en 2009

Pour Benjamin Bondonneau, l’acte de peindre consiste en une « expérience physico-poétique ». Dans cette oeuvre issue de la série des Draperies, une multitude de petites formes ovoïdes mouchette les deux tiers de la toile, tandis que deux plus gros motifs sont isolés comme s’il s’agissait de détails. Les signes miniaturisés sont répétés par des gestes courts et précis du poignet par opposition aux grandes formes souples et amples venant du bras. Les rapports colorés créent une vibration et, comme si la mise au point était difficile, l’artiste stabilise l’image en zoomant.

Notre oeil fait alors des allers-retours permanents entre le haut et le bas de la toile. Le regard passe du global au local, d’une tache à un réseau, d’une verticale à une horizontale, comme la lisse et la trame du tisserand. « L’idée est ici de juxtaposer les éléments les uns aux autres, voire de les monter les uns sur les autres, pour que cela gonfle en épaisseur, avec des jus, des couleurs transparentes de façon à ne jamais perdre ce qui existait avant ».

Benjamin BONDONNEAU
Pech de l’Aze
24220 VEZAC

06.78.19.58.91
benjamin.bondonneau@free.fr
http://www.benjaminbondonneau.com/