Sa biographie
Née en 1959 à Antony (92).
Licence conception et mise en oeuvre de projets culturels (Aix-Marseille (13), 2002).
Vit et travaille à Sainte-Orse (24).
Principales expositions, installations in situ et résidences d’artistes depuis 2005.
2008 – 2010 : tournée européenne de tapisseries (ETF) : Musée des Beaux-Arts du Nord-Jutland, Aalborg (Danemark) ; Musée des Arts décoratifs de la Norvège de l’Ouest, Bergen (Norvège) ; Musée Jean Lurçat et de la Tapisserie, Angers (49) ; Musée d’art contemporain, Lulea (Suède).
2009 Complicité, Château, Excideuil (24) ; 2008 Festival les Nuits de nacre, Le corps lisière entre les arts, Tulle (19) ; Histoires d’eaux – Histoires d’art, Communauté de communes Lubéron Durance Verdon (83) – (Catalogue) 2007 Désherbage, exposition-installation, Centre culturel La Visitation, Périgueux (24) ; (Catalogue) 2006 – Un monde de fibres, Papeteries de Vaux, Payzac (24) ; De fil en fibres, Château du parc de Limeuil, Limeuil (24) ; 2005 Trace de paysage, mise en scène d’un sentier promenade avec le Centre Culturel de Terrasson (24).
Son univers
Catherine Libmann est profondément sensible à l’oeuvre d’Etienne Martin, notamment la série des Demeures qu’elle découvre lors d’une exposition à la Salpêtrière en 1988. Le sculpteur aujourd’hui disparu expliquait ainsi sa démarche : « Les choses sont là, il s’agit simplement de les voir. Si vous vous posez des questions intellectuelles, c’est très embêtant. Il faut quand même arriver à un certain équilibre entre sa tête, et puis le reste. Il faut à la fois réfléchir et ne pas réfléchir. Il faut faire, et le fait de faire manuellement, c’est très importantà mon sens ». Catherine Libmann recherche dans son travail cette même liberté de « faire ».
Chacune de ses créations est une rencontre nouvelle avec le monde végétal. Sa toute première oeuvre est une tapisserie qui a ouvert la série intitulée Traces, composée à partir de vues aériennes. Son appréhension du paysage est troublante, elle provient d’un vécu et d’une analyse très approfondie de photographies qu’elle réalise le plus souvent elle-même à l’occasion de projets in situ (Les branches gelées du bois d’ormes, 2008) ou de résidences (Friche sous un pont). À une technique classique qui relève de savoir-faire reconnus, elle associe un point de vue original et des matières végétales inattendues qu’elle déroule sur sa « page d’écriture». Au commencement, le support est inexistant. À partir du vide, Catherine Libmann tend ses fils et crée une trame. Comme le peintre avec ses pinceaux de différentes formes et épaisseurs, elle utilise toutes sortes de matières, lisses ou rugueuses, des fibres de Madagascar aux crins d’archets (Partition de crins, 2007). Des fils sophistiqués prennent la lumière de façon particulière, participent à la profondeur des pièces et créent la perspective. Laine, coton, viscoses, polyesters, elle façonne tout ce que ses mains acceptent. Envers, endroit, le tissage d’une tapisserie se fait de l’intérieur et par l’intérieur. Sans précipitation, elle s’approprie le sujet, apprend sa partition, et interprète son « paysage mental ».
Parallèlement à ce travail en deux dimensions sur le métier, elle s’intéresse au volume et à la représentation dans l’espace. Quittant régulièrement son atelier pour les bois environnants, elle offre à ses matières premières un retour à leur milieu naturel. En extérieur, elle travaille sur l’instant. Au détour d’un sentier, le promeneur découvre les Nids, entrelacs de branchages, au pied d’un arbre ou suspendus dans les airs, et plus loin des feuillages superposés qui créent des trouées d’ombre et de lumière (Histoires d’eaux – Histoires d’art, 2008).
Osier, setsuka et rouge fol, plus ou moins souples et tortueux : elle les sculpte en un geste répétitif, comme celui du licier, du danseur ou du musicien, pour atteindre la justesse. D’une « danse végétale » à une « partition de brindilles », Catherine Libmann tisse des liens avec la matière dans un cheminement fait de rencontres, de travail et de solitude. Révélation poétique d’un paysage intime, d’une « filature de soi ».
A propos de l’oeuvre
Artiste multiforme, Catherine Libmann pratique toutes les techniques qui lui permettent de célébrer la nature. En 2005, le Conseil départemental de la Dordogne acquiert un tissage végétal composé de papier, de graines et de raphia, datant de 1997. Il s’agit ici d’une tapisserie haute lice plus ancienne, réalisée à la suite d’un stage de perfectionnement à la Manufacture Royale des Gobelins. Cette oeuvre est remarquable par la finesse exceptionnelle du tissage. Le fil est son unique matériau, elle ne commenceraà introduire des végétaux qu’en 1994. La tapisserie est animée par un jeu de contrastes traduisant l’effet de scintillement produit lorsque la lumière traverse un prisme de cristal. Catherine Libmann travailleà partir de photographies de roches prises à différentes échelles pour en étudier la globalité et ensuite en extraire un détail. Elle transpose sa propre vision des éléments, en étirant le sujet sur sa trame qui devient ainsi un relais entre paysage concret et abstraction.
Catherine Libmann
6 rue de la Tannerie
24210 Sainte Orse
05.53.54.81.10
06.89.08.29.38