Sa biographie
Né en 1974 à Lesquin (59).
DNAP Ecole Régionale Supérieure d’Expression Plastique de Tourcoing (59).
Maîtrise de Sciences et Techniques – Art et Communication – Université de Valenciennes (59). Vit et travaille à Allemans (24).
Principales expositions personnelles :
2009 Les quatre cents clous, Mairie Couze-et-Saint-Front (24).
2008 En Jeu, Centre culturel, Portet-sur-Garonne (31).
2007 Gravures, Parc panoramique, Limeuil (24).
2006 Ceci cela, Bibliothèque universitaire de Valenciennes et du Hainaut Cambrésis, Valenciennes (59).
2005 Autres choses, Médiathèque, Aulnoy-lez-Valenciennes (59).
Principales expositions collectives :
2008 Grandes surfaces, Ecole supérieure des Beaux Arts, Le Mans (72).
2007 Cf. natuur, nature, Centre culturel de Markten, Bruxelles, Belgique. Dessine-le, Espace culturel François Mitterrand, Périgueux (24) ; VIè Biennale Internationale de la Gravure d’Ile-de-France, Versailles (78).
2005 L’Art est Ouvert, Monbazillac (24) ; Valeurs, Espace culturel François Mitterrand, Périgueux (24).
Publications : Catalogue Ceci cela, textes Jérôme Derveaux, 2006.
Catalogue : Autres choses, textes Jérôme Derveaux, 2005. Représenté par les galeries Patricia Oranin à Pontl’Abbé (29) et Koen Broes à Bruges (Belgique).
Son univers
Assimilé au courant de l’art concret, voire réaliste, le peintre-graveur David Delesalle établit un panorama remanié de la nature morte contemporaine, autour d’un corps à corps avec la matière – encre ou peinture – et son support – papier ou toile. Alternant peinture et gravure, il prend pour sujet des éléments prélevés du quotidien, afin d’interroger nos liens avec l’environnement qui nous entoure. C’est ainsi qu’au début des années 2000, l’artiste se jette avec audace sur les radis, rouges ou blancs, puis s’empare des choux, betteraves et pommes de terre. Ses plus grandes conquêtes se font dans le panier de la ménagère. Une paire de gants de jardin, un seau, un aspirateur, une multiprise, des clous, une boiteà oeufs ou encore une cafetière colorée, objets de toutes les convoitises de supermarché, l’émerveillent tout autant.
Attiré par une technique ancestrale, revisitée notamment par le groupe expressionniste allemand Die Brücke, David Delesalle s’illustre tout particulièrement dans la gravure sur bois. Pour enlever de la matière, il utilise aussi bien la défonceuse ou la tronçonneuse, pour leur côté « arraché » et « mordant», que les ciseaux à bois, plus traditionnels. Cette notion de destruction devient le principe même de la création.
Pour une seule oeuvre, l’artiste peut intervenir sur pas moins de trois ou quatre panneaux de contreplaqué puisqu’il doit sculpter autant de matrices qu’il y a de couleurs à imprimer. « En gravure, explique-t-il, tout ce qui est retiré est définitif, alors qu’en peinture il y a toujours la possibilité de recouvrir. C’est la démarche inverse. Mais, avec le procédé de mise en couleur, je retrouve une certaine picturalité. Les planches se superposent, le jeu des couleurs imprimées les unes sur les autres crée des dégradés ». Ainsi, il déstructure et reconstruit à la fois, dans une sorte de dialogue constant entre un savoir-faire ancien et notre civilisation actuelle.
David Delesalle met sa pertinence et sa technique au service d’un travail d’étude et d’analyse : analyse de la forme mais surtout analyse conceptuelle du motif. Il pose tout d’abord la question du sujet. Pour lui, tout est prétexte à une composition, peu importe ce qu’il représente, l’essentiel est de donner du sens. Proche de cette démarche, le peintre Philippe Cognée, qui s’inspire également de vues familières, transcende la banalité quotidienne en la perdant dans le flou, ce qui donne au sujet une autre dimension, plus spirituelle selon lui.
Dans l’oeuvre de David Delesalle, l’objet peint ou gravé nous hypnotise, comme si nous ne l’avions jamais réellement vu. L’utilisation de grands formats avoisinant souvent les deux mètres ajoute une présence inhabituelle aux objets. En confrontant la globalité et le détail, le ludique et le sérieux, il trouble notre perception de ce qui est du domaine de l’art et de ce qui appartient à la vie quotidienne.En grandeur nature, il saisit la vie de tous les jours, la plus simple, la plus banale, à la fois triviale et merveilleuse.
A propos de l’oeuvre
Depuis 2008, David Delesalle réalise une série de gravures sur les jouets, de la trottinette au tricycle en passant par les Playmobil. L’artiste grave à n’en plus finir des pirates, des clowns et des chevaliers comme une collection de portraits de famille.
Il s’agit ici du « maître d’hôtel » avec son noeud papillon et son gilet à rayures dans un cadrage frontal, resserré au plus juste. Avec humour et décalage, David Delesalle joue sur le changement d’échelle en produisant une figurine surdimensionnée, véritable prouesse technique étant donné qu’il ne faut pas moins de trois gravures juxtaposées pour constituer l’oeuvre.
Lorsque nous regardons ce personnage à taille humaine, nous n’avons plus le sentiment qu’il s’agit encore d’un jouet, ce qui est renforcé par le procédé de la gravure qui lui donne un côté rare et précieux. Si la technique traditionnelle rassure, le motif interpelle, provoque, et propulse le regardeur dans les excès du monde contemporain.
Le Siette
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